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décembre 2018

  1. Fin de mois, fin du monde, justice sociale : accélérer la transition énergétique

    Écrit le 20 décembre 2018 par Éric Thouzeau


    Je reproduis ici l’intervention que j’ai faite lors de la session de décembre du Conseil régional des Pays de la Loire consacré au budget primitif (BP) de cette assemblée.

    La révolte des gilets jaunes est bien plus qu’un simple mouvement d’humeur d’une partie de nos concitoyens. C’est un mouvement social qui secoue en profondeur notre pays, un mouvement social comparable à la grève générale de mai 68, au mouvement de grèves de 1995 par exemple. « Le mouvement des gilets jaunes ne remet pas à l’ordre du jour la lutte des classes. Il en est l’expression même » (1).

    Je rappelle pour celles et ceux qui l’ont oublié, que la question sociale, c’est d’abord la question des salaires. Pour rappel, plus de 90% des salariés gagnent moins de 3200 euros nets par mois, le salaire moyen est de 2200 euros, et le salaire médian est de 1700 euros nets par mois. 50% des salariés touchent moins de 1700 euros ! Les salaires n’augmentent plus depuis de nombreuses années, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public. Voilà d’abord et avant tout ce qui est le ressort profond de la crise sociale actuelle. Le gouvernement se refuse à augmenter le Smic et lui préfère une augmentation de la prime d’activité…payée par l’Etat, c’est-à-dire par les impôts de tous les citoyens… mais surtout pas par les entreprises. Lire la suite…


  2. Loi Mobilités : un projet sans vraies ambitions

    Écrit le 17 décembre 2018 par Éric Thouzeau

    Zones blanches de mobilité

    J’ai écrit un article pour la rubrique écologie de la revue Démocratie&Socialisme, le mensuel de la Gauche démocratique et sociale (GDS). Je le reproduis ci-dessous.

    En plein mouvement des gilets jaunes, la ministre des transports, Elisabeth Borne, a dévoilé les contours de sa future loi d’orientation sur les mobilités (LOM). Au-delà du discours, « priorité à la réduction des fractures sociales et territoriales » et « priorité aux transports du quotidien », ce projet de loi n’a rien à voir avec un vrai plan de désenclavement de la « France périphérique ».

    En 1982, la majorité de gauche avait voté une loi d’orientation des transports intérieurs (LOTI) ambitieuse. Aujourd’hui, néo-libéralisme oblige, toute volonté politique a disparu dans ce domaine, amenant à un projet « mélange confus de mesures »1 : il y est aussi bien question de l’arrivée des véhicules autonomes, des trottinettes en libre-service… que de l’ouverture à la concurrence dans les bus parisiens ! Il est vrai – et c’est une première en France – que l’exposé des motifs de cette loi a été confié à un cabinet international d’avocats. Pur scandale, car l’exposé des motifs d’une loi n’est rien d’autre que l’argumentaire politique de ladite loi. Lire la suite…


  3. Communiqué des élus municipaux nantais de gauche

    Écrit le 15 décembre 2018 par Éric Thouzeau

    Je reproduis ici une déclaration commune des élus municipaux nantais de gauche à propos de la situation sociale, et dénonçant la politique du gouvernement vis-à-vis des collectivités locales. Les élus de la Gauche démocratique et sociale (GDS) en sont signataires.

    Le communiqué des élus nantais socialistes, écologistes, communistes, radicaux de gauche, UDB, MRC, GénérationS, GDS et société civile :

    « Depuis plus d’un mois, des milliers de Française et Français manifestent leur colère face à la politique du gouvernement. « Les gilets jaunes », portent la parole ce ceux qui n’en peuvent plus des fins de mois impossibles, n’en peuvent plus de mal vivre de leur travail.

    La réussite des marches pour le climat montre que les français.e.s ne sont pas dupes : l’urgence climatique et la transition écologique sont trop importantes pour être utilisées comme prétexte à une fiscalité injuste, en faveur des plus aisés. Pour eux c’est la suppression de l’ISF, c’est le plafonnement à 30 % de l’imposition des revenus du capital, la réduction de l’impôt sur les sociétés, la fin de la taxe sur les dividendes, allègement de la taxe sur les transactions financières, la baisse de l’impôt sur les sociétés pour un coût de 12 milliards d’euros l’an passé. Les allègements de cotisations sociales, qui représentaient 48 milliards d’euros en 2018, vont s’élever à plus de 60 milliards, sans aucune contrepartie en terme d’emploi. Lire la suite…


  4. Macron n’a rien compris !

    Écrit le 10 décembre 2018 par Éric Thouzeau

    Ci-dessous mes premières réactions à l’allocution d’Emmanuel Macron.

    Depuis 18 mois Macron a mis en oeuvre une succession de contre-réformes, un programme brutal de détricotage de notre modèle social avec le but d’adapter notre pays au néo-libéralisme : régression des droits collectifs des salariés (code du travail), baisse des impôts des riches et des grandes entreprises. Macron n’a pas annoncé ce soir de véritable changement de politique, avec par exemple sa volonté réaffirmée d’enclencher une contre-réforme de l’indemnisation du chômage et des retraites.

    Le mouvement des gilets jaunes est très majoritairement une révolte sociale de salariés en activité ou à la retraite qui portent avec force l’exigence d’une autre répartition des richesses. Le Président Macron et ses amis font semblant de ne pas l’avoir compris et s’entêtent puisqu’il a annoncé « des baisses d’impôts plus rapides » ce qui a toujours favorisé les plus riches et le patronat, et ce qui aura pour conséquence de diminuer encore la présence des services publics dans les territoires. Or ce qu’exprime aussi les gilets jaunes c’est une exigence d’intervention publique accrue : hôpitaux, postes, trains…

    La question sociale c’est d’abord la question salariale. Augmenter de 100 euros le revenu d’un salarié au SMIC, cela couvre à peine l’inflation. Et Macron indique que cela ne coûtera rien aux entreprises, car ce n’est, semble-t-il, qu’une augmentation de salaire de  35 euros (avec baisse de cotisation pour les entreprises ?), le reste relevant de la prime d’activité. Scandaleux ! Les grandes entreprises ne peuvent-elles pas payer alors que les dividendes versés aux actionnaires n’ont jamais été aussi importants ? Et pour les autres salariés, dont 50% d’entre eux touchent moins de 1700 euros nets par mois ? Une vague promesse d’une prime de fin d’année au bon vouloir des employeurs !

    Quant aux heures supplémentaires sans « charge » comme le disent Macron et les patrons, c’est-à-dire sans cotisations sociales, c’est encore un manque à gagner pour la Sécurité sociale.

    Il y a fort à parier que la colère continuera à s’exprimer avec force dans les jours qui viennent, renforcée par celle des jeunes contre les réformes idéologiques du ministre de l’éducation (réforme du lycée, du bac pro, augmentation des frais d’inscription des étudiants étrangers en fac).

    La tâche des formations de gauche est d’être aux côtés des gilets jaunes, de la jeunesse mobilisée et des syndicalistes. Ensemble, tous ensemble, exigeons la hausse des salaires et des pensions à commencer par 200 euros dès le premier janvier, ainsi que le rétablissement de l’ISF auquel Macron se refuse toujours (il ne remet pas plus en cause le CICE). Un plan « Marshall » contre le mal logement, et la précarité énergétique est tout aussi indispensable. Macron ne cède pas, il va falloir continuer à se mobiliser.

    Macron 18 mois ça suffit !


  5. Ensemble pour changer vraiment !

    Écrit le 10 décembre 2018 par Éric Thouzeau

    Nous reproduisons ici une tribune, que j’ai signée, parue sur le site du journal l’Humanité que nous vous invitons à reproduire et à faire largement circuler.

    Depuis des semaines, un formidable mouvement ébranle le pays. Il vient du plus profond de notre peuple. Si la hausse des taxes sur le carburant a déclenché ce mouvement, les revendications sont vite devenues plus globales. La suspension des taxes n’y a pas mis fin, le retrait non plus.  Il faut des mesures de fond. Changer vraiment. Lire la suite…