RSS Feed
  1. Congrès du PS : la ligne pro-Nupes contestée mais confirmée

    Écrit le 6 février 2023 par Éric Thouzeau

    Le 80e congrès du PS qui vient d’avoir lieu à Marseille a été l’occasion, dans sa phase préparatoire, d’échanges très virulents entre les animateurs des trois textes d’orientation soumis au vote des militantes et des militants. Quoique dans la douleur, il a toutefois accouché de la reconduction d’Olivier Faure à la tête du parti et de la confirmation de la ligne pro-Nupes. Essai d’analyse.

    Le Parti socialiste (PS) a connu ces dernières décennies plusieurs congrès mouvementés, notamment à Metz en 1979 (affrontement Mitterrand et Rocard), à Rennes en 1990 (avec l’opposition Jospin-Fabius) ou encore, plus près de nous, à Reims en 2008 (duel entre Aubry et Royal). À Marseille, l’ordre du jour du congrès a été conçu pour éviter trop d’affrontements publics. Pour autant, si le pro-Nupes Olivier Faure a été reconduit à la tête du parti, les assises socialistes n’ont pas tout réglé.

    Le déroulement de ce 80e congrès a été fait pour laisser le moins de place possible aux débats d’orientation en séance plénière. De nombreuses tables rondes sur des sujets qui ne sont évidemment pas sans intérêt (Europe, jeunes, femmes, international) ont occupé les 180 délégués à ce congrès et les nombreux invités, mais les principales discussions ont eu lieu en coulisses, lors de longues réunions entre des représentants des textes d’orientation (TO) : le TO1 de la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy (totalement anti-Nupes car viscéralement opposée à LFI), le T02 d’Olivier Faure et le TO3 du maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol (très réticent sur la Nupes, et soutenu par la présidente du Conseil régional d’Occitanie, Carole Delga, et par la maire de Paris, Anne Hidalgo)1.

    Olivier Faure réélu à la tête d’un PS tiraillé

    Alors que les responsables des TO1 et TO3 ont toujours contesté la désignation d’Olivier Faure comme Premier secrétaire (par le vote des militants du 19 janvier), ils ont été obligés de l’accepter quand l’attelage constitué par le TO1 et le TO3 derrière le maire de Rouen s’est rompu au cours du congrès. Hélène Geoffroy a assez logiquement refusé de rejoindre la direction du PS pour constituer une minorité déclarée. Nicolas Mayer-Rossignol a préféré négocier pour être au sein de la direction du parti en position de peser négativement sur l’orientation pro-Nupes du Premier secrétaire. Rappelons que Carole Delga a soutenu nombre de candidats socialistes dissidents lors des dernières législatives.

    Lire la suite…

  2. 64 ans c’est toujours non ! Amplifions le mouvement pour le retrait !

    Écrit le 2 février 2023 par Éric Thouzeau

    Les plus anciennes et les plus anciens d’entre nous en témoignent : les manifestations du 31 janvier étaient du niveau de celles du mouvement de novembre-décembre 1995. Aujourd’hui, faire plier le gouvernement et obtenir le retrait de sa réforme est plus que jamais possible car la population rejette le report à 64 ans et souhaite que le mouvement se poursuive.

    Le gouvernement semble bien isolé ! Des doutes s’expriment à droite chez LR et même chez certains macronistes de Renaissance. Un dernier sondage indique même qu’une majorité (60%) comprendrait le blocage du pays par des grèves. Le front uni intersyndical tient bon ! La gauche rassemblée dans la Nupes mène une campagne commune à l’assemblée et dans le pays. C’est décisif pour que le RN n’engrange pas le bénéfice de la colère populaire.

    Comme Juppé « droit dans ses bottes » avant de reculer en 1995 ?

    Macron et Borne restent pourtant intransigeants. Macron sait qu’il ne pourra pas se représenter en 2027 car avec l’adoption du quinquennat, le Président ne peut pas faire  plus de deux mandats consécutifs. Il pourra pantoufler après son mandat de président dans une banque ou une société privée. Il pourra se faire payer ses prestations, à coups de 100.000 ou 200.000 €, lors de colloques payés par les ultra-riches et les grandes sociétés pour services rendus. Plus que jamais Macron est le Président des riches. Mais si les grèves se multiplient, il n’est pas impossible que le Medef trouve l’addition trop lourde et impose alors à Macron un recul face au mouvement social.

    Augmenter les salaires pas l’âge de la retraite

    Multiplions les assemblées intersyndicales dans les entreprises, dans les facultés et les lycées pour convaincre celles et ceux qui hésitent encore à entrer dans le mouvement. Les 7 et 11 février, il faut amplifier le mouvement !

    Lire la suite…

  3. Par la grève et la rue : retrait du projet Borne-Ciotti !

    Écrit le 18 janvier 2023 par Éric Thouzeau

    Le 19 janvier nous serons très, très nombreuses et nombreux en grève et dans la rue ! Macron engage une épreuve de force contre le salariat avec cette nouvelle attaque contre nos retraites. Unis et déterminés nous pouvons le mettre en échec si la mobilisation s’inscrit dans la durée et se traduit par de nombreuses grèves dans tous les secteurs professionnels.

    Depuis  2020, les 1% les plus riches ont capté 63% des richesses produites, près de deux fois plus que le reste de la population mondiale. C’est le constat révélé par le nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales. L’ONG ajoute : « Taxer la fortune des milliardaires français à hauteur d’à peine 2% permettrait de financer le déficit attendu des retraites » (1). Les richesses accaparées sur notre travail devraient permettre d’augmenter les cotisations patronales. C’est une question de répartition. Mais Macron décide une fois de plus de faire payer les salarié.e.s !

    Financer les retraites sans report de l’âge légal

    Les propositions des organisations syndicales s’appuient sur de nombreuses études. Celles-ci  prouvent que le financement des retraites peut être assuré durablement sans imposer un report de l’âge légal de départ à la retraite et un allongement de la durée de cotisation. L’association Attac (2) va dans le même sens en listant un certain nombre de pistes de financement possibles : revenir sur de nombreuses exonérations de cotisations patronales, annuler la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises…

    Rappelons aussi, à l’unisson des syndicats, que l’augmentation des salaires, la réduction des inégalités salariales entre les femmes et les hommes seraient autant de moyens importants d’accroître le financement des retraites par les cotisations.

    Lire la suite…

  4. Dans l’unité pour le retrait de la réforme Borne-Ciotti

    Écrit le 12 janvier 2023 par Éric Thouzeau

    Le gouvernement veut reculer l’âge de départ à la retraite en le passant de 62 à 64 ans. Un recul de de l’âge de départ aboutissant à 63 ans et 3 mois  en 2027 et 64 ans en 2032, couplé à une augmentation de la durée de cotisation. C’est un projet brutal qui s’appliquera dès la génération née en 1961. Macron sur la ligne de Ciotti, rien d’étonnant à cela…puisqu’il s’agit surtout et avant tout de financer les diverses aides et les différents cadeaux fiscaux aux grandes entreprises.

    Mensonges et hypocrise

    Alors que le Conseil d’orientation des retraites (COR) écrit que le système des retraites n’est pas en danger, Macron-Borne-Dussopt justifient cette nouvelle contre-réforme par la soi-disant nécessité de sauver nos retraites. Une fois de plus ils mentent !

    Leur objectif est de faire 20 milliards d’économies par an d’ici 2030, afin de financer  l’école, la santé, la dépendance…sans surtout augmenter les impôts des riches et des grandes entreprises. En France, les 500 plus grandes fortunes sont pourtant passées en dix ans de 200 milliards à 1000 milliards ! Face à l’exaspération qui monte dans tout le pays sur les hausses des prix de l’électricité, Macron lui-même dit qu’il en a assez de ceux qui font des  « profits excessifs » sur « la base de la crise ». Hypocrisie, car le pouvoir macroniste refuse toute taxation des ces super-profits ! En 2022, ce sont 80,1 milliards qui ont été versés aux actionnaires des 40 plus grandes entreprises françaises. Un nouveau record !

    Régression et injustice

    Ce sont une fois de plus les ouvriers et employés qui vont subir cette nouvelle contre-réforme. Beaucoup d’entre eux connaissent déjà des situations de précarité entre la fin de l’emploi et leur départ à la retraite. Une hausse de l’âge de départ à la retraite frappera durement ceux qui  ont commencé à travailler avant 23 ans, en particulier les ouvriers dont les patrons  se débarrassent trop souvent après 58 ans.

    Si les salaires des femmes sont inférieurs en moyenne de 22 % à ceux des hommes (Insee 2022), leurs pensions de droit direct sont inférieures de 40 % à celles des hommes. Ces inégalités de pensions entre les sexes sont dues aux inégalités de salaires mais aussi au fait que les femmes, plus que les hommes, interrompent leur carrière, pour prendre en charge les enfants, du fait de l’insuffisance des modes d’accueil. Il leur est déjà difficile d’atteindre la durée de carrière exigée, cela ne fera que s’aggraver.

    Lire la suite…

  5. Retraites : les très réactionnaires obsessions de Macron

    Écrit le 10 janvier 2023 par Éric Thouzeau

    S’il a abandonné sa réforme de la retraite par points (1), Macron n’a pas renoncé à attaquer nos retraites. Après 1936, la droite et le patronat n’ont eu de cesse de revenir sur les 40 heures. Depuis 1981, l’obsession de toutes les droites, c’est d’effacer la retraite à 60 ans et revenir aux 65 ans.

    Macron comme tous les réactionnaires estime que si le pays rencontre des difficultés, c’est qu’en France on ne travaillerait pas assez. Mai 68 aurait corrompu la  notion d’effort et de travail selon les conservateurs de tous poils. Macron et Sarkozy : même combat !

    Deux objectifs

    Au delà des aspects idéologiques de toute attaque contre les retraites, il faut mettre en évidence les deux principaux objectifs poursuivis. Alors que la proportion de retraités dans la population augmente, le premier but de cette nouvelle contre-réforme, c’est de réduire la part des dépenses de retraite dans le PIB. « Le gouvernement estime qu’il faut stabiliser la part des pensions dans le PIB à 14 % pour les cinquante années prochaines. Or, pendant ce temps, la proportion de retraités dans la population passera de 18,5 % aujourd’hui à 27,5 % en 2070 selon un scénario central de croissance démographique » (2).

    Le deuxième objectif c’est de mettre le plus de personnes possible sur le marché du travail coûte que coûte. C’est ce qui explique le discours gouvernemental, il faut travailler plus longtemps pour dégager de nouvelles recettes pour faire face au besoin croissant de financement (santé, dépendance…).

    Des gages à la Commission européenne

    Macron veut rassurer sur sa capacité à bien gérer le pays, et donc à maîtriser, comme l’exige l’orthodoxie néo-libérale, les dépenses publiques. Il s’est engagé auprès de Bruxelles à ce que l’ensemble des dépenses publiques n’augmente pas réellement de plus de 0,6 % par an. Or, sans nouvelle « réforme », la croissance spontanée de la masse des pensions serait de 1,8 %. « Comme il est prévu d’alléger les impôts de production des entreprises de 10 Mds/an, notamment par la suppression de la CVA (en plus de la baisse du taux de l’IS à 25 % et de la suppression de l’ISF), il faut « économiser » d’autant sur les retraites ». (2)

    Des conséquences très négatives pour les salarié.e.s

    Si la réforme 2023 passait, cela entraînerait une forte dégradation du niveau de vie des retraités dans les années à venir, et l’augmentation de dispositifs d’épargne, pour ceux qui en ont les moyens (3). 0r le taux de pauvreté des plus de 65ans est déjà en hausse depuis 2018 : 14,3 % à 15,9 % (16,5 % pour
    les femmes). Et on ne peut que craindre une aggravation des inégalités femmes-hommes. Rappelons qu’en moyenne les femmes perçoivent actuellement une pension inférieure de 40% à celle des hommes.

    Lire la suite…