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50 otages : hommage aux victimes du nazisme

Écrit le 21 octobre 2012 par Éric Thouzeau

Lundi 22 octobre, j’ai représenté le Conseil régional aux cérémonies en souvenir des « 50 otages », fusillés il y a 71 ans.

Le 20 octobre 1941 , le colonel Holtz (commandant des troupes d’occupation) est abattu par un commando de trois hommes venus de Paris : Gilbert Brustlein , militant du PCF accompagné de  Spartaco Guisco, ancien officier des Brigades Internationales et de Marcel Bourdarias. En représailles, les nazis décident de fusiller immédiatement 50 otages. En fait, ce sont 48 otages qui furent exécutés le 22 octobre.

27 furent fusillés à Chateaubriant, à la carrière de la Sablière. Ce sont essentiellement des syndicalistes et des militants du PCF arrêtés en octobre 1940 mais aussi deux militants trotskystes, Marc Bourhis et un communiste qui avait rompu avec le PCF à la suite du Pacte germano-soviétique, le maire de Concarneau Pierre Guéguin. Parmi les 27 fusillés, figure le plus jeune : Guy Mocquet, militant communiste de 17 ans.  

A Nantes, ce sont 16 personnes qui ont été exécutés au champ de tir du Bêle. On y trouve des résistants issus d’un groupe d’anciens combattants qui organisaient le passage en zone libre ou en Angleterre. On peut citer Léon Jost, ou bien Alexandre Fourny socialiste adjoint au maire de Nantes. Parmi les 16, il y a aussi de jeunes résistants membres de différents réseaux, 4 militants communistes, et deux personnes arrêtées pour s’être battus avec des soldats allemands.

A Paris, ce sont 5 résistants qui sont fusillés au Mont-Valérien dès le 20 octobre après-midi.

Le 24 octobre 1941, 50 autres otages sont fusillés au Camp de Souge à Martignas-sur-Jalle, près de Bordeaux après l’exécution d’un autre officier, Hans Reimers

Voici la liste des « 50 otages » fusillés le 22 octobre 1941.

27 personnes fusillés à la carrière de la Sablière

  • Auffret Jules, 39 ans, de Bondy, conseiller général communiste de la Seine.
  • Barthélémy Henri, 58 ans, de Thouars, retraité de la SNCF, militant communiste.
  • Bartoli Titus, 58 ans, de Digoin, instituteur honoraire, militant communiste.
  • Bastard Maximilien, 21 ans, de Nantes, chaudronnier, militant communiste.
  • Bourhis Marc, 44 ans, de Trégunc, instituteur, militant communiste trotskiste.
  • David Émile, 19 ans, de Nantes, mécanicien-dentiste, militant communiste.
  • Delavacquerie Charles, 19 ans, de Montreuil, imprimeur, militant communiste.
  • Gardette Maurice, 49 ans, de Paris, conseiller général communiste de la Seine.
  • Granet Désiré, 37 ans, de Vitry-sur-Seine, secrétaire général de la Fédération CGT des papiers et cartons.
  • Grandel Jean, 50 ans, maire communiste de Gennevilliers, conseiller général communiste, secrétaire de la Fédération postale de la CGT.
  • Guéguin Pierre, 45 ans, de Concarneau, professeur, maire communiste de Concarneau et conseiller général du Finistère, communiste critique : refuse d’accepter le pacte germano-soviétique et rompt avec le PCF, puis se rapproche des trotskistes.
  • Huynh Khuong An]dit Luisne, 29 ans, de Paris, professeur, militant communiste.
  • Kérivel Eugène, 50 ans, de Basse-Indre, capitaine côtier (marin pêcheur), militant communiste.
  • Laforge Raymond, 43 ans, de Montargis, instituteur, militant communiste.
  • Lalet Claude, 21 ans, de Paris, étudiant, militant communiste.
  • Lefebvre Edmond, 38 ans, d’Athis-Mons, métallurgiste, militant communiste.
  • Le Panse Julien, 34 ans, de Nantes, peintre en bâtiment, militant communiste.
  • Michels Charles, 38 ans, de Paris, député communiste de la Seine, secrétaire de la Fédération CGT des cuirs et peaux.
  • Môquet Guy, 17 ans, de Paris, étudiant, militant communiste, fils du député de la Seine Prosper Môquet.
  • Pesqué Antoine, 55 ans, d’Aubervilliers, docteur en médecine, militant communiste.
  • Poulmar’ch Jean, 31 ans, d’Ivry-sur-Seine, secrétaire général de la Fédération CGT des produits chimiques, militant communiste.
  • Pourchasse Henri, 34 ans, d’Ivry-sur-Seine, employé de Préfecture, militant syndical et militant communiste.
  • Renelle Victor, 53 ans, de Paris, ingénieur-chimiste, militant communiste.
  • Tellier Maurice, 44 ans, d’Amilly, imprimeur, militant communiste.
  • Ténine Maurice, 34 ans, d’Antony, docteur en médecine, militant communiste
  • Timbaud Jean-Pierre, 31 ans, de Paris, secrétaire général de la Fédération de la métallurgie, militant communiste.
  • Vercruysse Jules, 48 ans, de Paris, secrétaire général de la Fédération CGT des textiles, militant communiste.

16 personnes fusillées au champ de tir du Bèle, à Nantes

  • Allano Maurice, 21 ans, de Nantes, soupçonné de résistance (violences contre un soldat allemand).
  • Birien Paul, 50 ans, de Nantes, voyageur de commerce, ancien combattant, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).
  • Blot Joseph 50 ans, de Nantes, ancien combattant, vice-président des marins combattants, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).
  • Blouin Auguste, 57 ans, de Nantes, voyageur de commerce, ancien combattant, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).
  • Carrel René, 20 ans, de Nantes, militant communiste, soupçonné de résistance.
  • Creusé Frédéric, 20 ans, de Nantes, soupçonné de résistance, prisonnier à la prison des Rochettes (jugé le 8 août 1941).
  • Dabat Michel, 20 ans, de Nantes, action de Résistance : installe, en compagnie de Christian de Mondragon, un drapeau français au sommet d’une des tours de la cathédrale, prisonnier à la prison des Rochettes (jugé le 8 août 1941).
  • Fourny Alexandre, 43 ans, de Nantes, avocat, conseiller général, ancien adjoint au maire de Nantes, ancien combattant, chevalier de la Légion d’honneur, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).
  • Gil Joseph, 19 ans, de Nantes, militant communiste, soupçonné de résistance.
  • Glou Jean-Pierre, 19 ans, de Nantes, soupçonné de résistance (jugé le 8 août 1941).
  • Grassineau Robert, 34 ans, de Nantes, communiste, soupçonné de résistance.
  • Grolleau Jean, de Nantes, 21 ans, soupçonné de résistance.
  • Ignasiak Léon, 22 ans, de Saint-Herblain, communiste, soupçonné de résistance.
  • Jost Léon, 57 ans, directeur de la fabrication et du personnel de l’usine LU de Nantes, président des Associations d’anciens combattants et victimes de la guerre de la Loire-Inférieure, commandeur de la Légion d’honneur, soupçonné de favoriser les évasions de prisonniers de guerre (jugé le 16 juillet 1941).
  • Le Moal André, 17 ans, de Saint-Nazaire, violences contre les soldats allemands, soupçonné de résistance.
  • Platiau Jean, 20 ans, de Nantes, soupçonné de résistance, prisonnier à la prison des Rochettes (jugé le 8 août 1941).

 

5 personnes fusillées au fort du Mont-Valérien 

  • Caldecott Hubert, 35 ans, de Nantes, membre d’un réseau de Résistance.
  • Hévin Marcel, 35 ans, de Nantes, membre d’un réseau de Résistance.
  • Labrousse Philippe, 32 ans, de Saint-Nazaire, membre d’un réseau de Résistance.
  • Ribourdouille André-Charles, de Nantes.
  • Saunier Victor, de Nantes.

 Ces 5 fusillés l’ont en fait été le 20 octobre 1941 entre 16h et 16h28 (Deux documents l’attestent. L’un envoyé à la préfecture de Nantes et l’autre qui est le JUGEMENT déclaratif de décès No 337 de la Ville de Suresnes).  Pour quelles raisons ont-ils été « intégrés » dans la liste des 50 otages ? (source : Carlos Fernandez, Comité du souvenir des fusillés de Chateaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure).


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