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8 mars : Ce n’est pas la journée de LA femme !

Écrit le 5 mars 2012 par Éric Thouzeau

Le 8 mars 1910, lors de la de la deuxième conférence internationale des femmes socialistes, Clara Zetkin, membre du parti social-démocrate allemand, propose la création de la journée internationale des femmes, une journée de manifestation annuelle afin de militer pour le droit de vote, l’égalité entre les sexes, et le socialisme. Cette initiative est à l’origine de la journée internationale des droits des femmes. Malgré cela, tous les ans,  des médias nous parlent de la journée de LA femme, ignorant l’histoire  de cette journée qui est avant tout une journée de lutte : pour les droits des femmes, pour l’égalité femmes-hommes. C’est, me semble-t-il, la meilleure définition du beau terme de « féminisme » que cette bataille pour l’égalité des droits entre les sexes.

Sous l’influence du mouvement des femmes, des avancées majeures ont été gagnées au 20e siècle. Ce fut d’abord un combat pour l’éducation et le droit à une éducation autre que celle de « la femme à la maison ». Grâce aux luttes syndicales, les femmes obtiendront le droit de toucher directement leur salaire sans passer par le père ou le mari (1907) mais une femme ne peut ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son mari que depuis 1965 seulement ! Le combat pour la reconnaissance des femmes s’est également concrétisé dans le champ de la citoyenneté (1944, droit de vote pour les femmes en France), du droit à disposer de son corps (1975, pour le droit à l’avortement) et enfin en matière de violences (en France, le viol est un crime passible de quinze ans de réclusion depuis 1980).

Beaucoup reste à faire (voir les propositions de F.Hollande) . Que ce soit en matière de parité ou d’égalité salariale, la réalité est encore bien en retrait par rapport au droit. Les violences faites aux femmes sont encore un fait de société majeur en France : avec une femme violée toutes les 10 minutes et la mort d’une femme tous les 3 jours sous les coups de son conjoint. Quant au droit des femmes à disposer librement de leur corps, condition indispensable à l’émancipation, la vigilance doit toujours être de mise tant les intégrismes (politiques et/ou religieux) sont toujours là pour essayer de contraindre à des reculs.

En 2012, l’État a privé de 500 000 € l’accueil, l’information, l’orientation et l’éducation sur la sexualité. Le Planning Familial a lancé une mobilisation de toutes et tous (je vous invite à signer la pétition si vous ne l’avez pas encore fait).  A contrario, le Conseil régional des Pays de la Loire vient d’adopter un pass santé sexuelle à destination des lycéens et des apprentis. Il s’agira de donner la possibilité aux jeunes – filles et garçons – de consulter de manière préventive un médecin qui pourra échanger avec eux sur leurs questions de santé, et le cas échéant leur prescrire un contraceptif et/ou des examens de laboratoire. La consultation, les examens biologiques et la délivrance du contraceptif en pharmacie seront anonymes et gratuits pour le jeune (absence d’avance de frais). Ce dispositif comprendra également un volet d’actions de promotion et d’éducation à la santé dans les lycées afin de sensibiliser les jeunes sur les moyens de vivre uns sexualité épanouie en se prémunissant des risques. Certains élus de droite ont, à cette occasion, fustigé « l’ingérence de la majorité régionale dans la sphère familiale » !!!

A voir l’exposition « Lutte des femmes, progrès pour tous » du 08 Mars au 30 Mars 2012  Du lundi au vendredi, de 8h30 à 18h30 Salon d’honneur de l’Hôtel de Région, 1 rue de la Loire à Nantes.


2 Comments »

  1. Jeri Barnett Gloria dit :

    Intéressante à lire, très enrichissants.

  2. […] l’occasion du 8 mars, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, je viens de signer l’appel « Simone for ever », lancé par un Comité […]

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