Manuel Valls s’obstine à poursuivre une politique qui n’a rien de moderne car elle rappelle étrangement celle des années 20 et 30 du siècle dernier : une politique déflationniste sans vraies contraintes pour les banques et la finance, ce qui a amené alors l’Europe à la catastrophe. Manuel Valls a raison sur une seule chose : son projet n’a pas grand chose à voir avec le socialisme.
A contrario en se prononçant pour une politique alternative à celle du gouvernement, Martine Aubry renforce notre combat, celui des « hommes et des femmes de bonne volonté » (expression préférée par l’ancienne première secrétaire du PS au terme de « frondeurs »). Les socialistes, qui s’opposent ouvertement à la ligne politique mise en œuvre par le tandem Valls-Macron, sont de plus en plus nombreux. C’est, là, une bonne nouvelle.
« La réforme doit être synonyme de progrès »
Il faut « en finir avec les vieilles recettes libérales », celles que Blair et Schröder ont imposées aux gauches britannique et allemande dans les années 90 reprises aujourd’hui par le gouvernement.. Pas question de remettre en cause le repos dominical, les 35h, l’assurance chômage, les seuils sociaux pour la représentativité des salariés. Il n’est pas acceptable de « passer le 21ème siècle à défaire ce que l’on a fait au 20ème siècle » dit avec raison Martine Aubry !
Renouer avec le projet socialiste de 2011
Le Parti socialiste devrait selon ses statuts tenir un congrès en cette fin d’année 2014. Quoi de plus normal que de consulter les militants socialistes sur la politique menée par le gouvernement, alors que chacun sait qu’elle tourne le dos aux engagements pris pendant la campagne présidentielle ? Mais toujours pas de date pour ce congrès ! Qu’à cela ne tienne, les états-généraux du Parti socialiste prévus en décembre devront être l’occasion d’exprimer d’une façon ou d’une autre cette volonté, majoritaire selon nous chez les militants, d’une politique qui renoue avec le projet socialiste adopté en 2011.
Investir plutôt que réduire budgets et dotations …
Le projet de budget 2015 est en discussion au Parlement. De nombreux députés de gauche, qu’ils soient socialistes, écologistes ou communistes ne le voteront pas avec raison. Il n’y a aucune inflexion de la politique menée que ce soit en ce qui concerne les aides aux entreprises (non ciblées et sans contrepartie), ou la baisse des dotations aux collectivités alors qu’un plan d’investissements publics est plus que jamais nécessaire aujourd’hui.
Hausse des salaires ! Réforme fiscale ! Réforme bancaire !
Face à l’obstination de l’exécutif à mener une politique sans résultat pour les salariés dans les domaines de l’emploi et du pouvoir d’achat, il nous faut rassembler au sein du Parti socialiste, dans toute la gauche et plus largement avec les syndicalistes et les militants associatifs autour de l’exigence de mesures immédiates : réforme fiscale avec une fiscalité progressive sur tous les revenus ; réforme bancaire qui écarte les risques de marché et redonne une capacité de financement de l’activité économique réelle et de la transition écologique ; relance du pouvoir d’achat par la hausse du Smic, des minima sociaux et un encadrement des négociations salariales dans le public et le privé permettant un rattrapage… Tout cela nécessite de se fixer comme objectifs non de satisfaire aux exigences du Medef, de la Commission européenne ou des marchés mais de satisfaire les besoins sociaux.
tout cela est très juste, et je partage votre analyse, mais pourquoi parler de la ligne du duo valls-macron, alors qu’il s’agit du trio hollande-valls-macron.je fais partie de ceux qui ont choisi hollande contre aubry au second tour de la primaire, parce que je me méfiais d’une politique conforme à celle qu’avait menée jacques delors; mais hollande et valls vont bien plus loin que delors.