Le projet de loi El Khomri est minoritaire dans le pays. Il n’a même pas de majorité à l’Assemblé nationale selon Christophe Sirugue, le rapporteur socialiste. François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron doivent donc renoncer le plus vite possible à se fourvoyer davantage dans un entêtement suicidaire, comme cela a déjà été le cas sur la déchéance de nationalité.
Quoi qu’il en soit, le fossé est maintenant grand entre une majorité de l’électorat de gauche et l’exécutif. Nul ne peut donc raisonnablement prétendre que François Hollande, pas plus que l’un de ses ministres, peut être considéré comme un candidat naturel de la gauche. Pour éviter l’élimination de la gauche au premier tour des présidentielles, il faut un candidat de la gauche en mesure de rassembler la gauche et donc, selon moi, des primaires de la gauche et des écologistes. Mais avant de parler candidature, il faut définir un socle commun, une plateforme. C’est le sens de l’appel paru ce week-end et dont je suis signataire.
Rassemblant des syndicalistes, des militants associatifs, des élus et responsables politiques (socialistes, écologistes, communistes, Ensemble, République et socialisme, Front de gauche, …), cet appel a pour vocation à susciter des rencontres dans tout le pays « ouvertes à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions (…). Ces mesures d’urgences devraient être pleinement intégrées dans les propositions des candidat-e-s aux élections présidentielles et législatives de 2017. Elles constitueraient notre bien commun pour mener une campagne et construire des candidatures d’unité lors de ces échéances électorales. » E.T.
1er mai : Appel des 100
Ensemble, favoriser l’irruption citoyenne pour construire l’alternative
Nous vivons une situation inédite : un capitalisme en crise et pourtant présenté dans le discours dominant comme seul système viable ; une Europe basée sur le libéralisme et éloignée des citoyens ; une crise écologique qui ne trouve pas de solutions à la hauteur ; le développement des tensions internationales et de politiques migratoires mortifères ; une crise globale de la vie politique marquée notamment par la forte montée de l’extrême droite… Cette situation appelle des réponses nouvelles, le refus de tout fatalisme. Nous sommes convaincus de la disponibilité de nombreuses forces et énergies citoyennes pour construire d’autres possibles par la mobilisation populaire.
Nous voulons contribuer à la transformation de notre société, par la remise en cause du productivisme et du consumérisme, par la redistribution des richesses mises au service du progrès social, y compris au plan international et européen, à rebours des politiques menées actuellement et sous les quinquennats précédents, sous l’aiguillon des organisations patronales et plus particulièrement du Medef, des marchés financiers et des institutions européennes.
Nous refusons les logiques de « guerre au terrorisme » et du tout sécuritaire, le recul des droits et libertés publiques, la recherche de boucs émissaires qui stigmatise des pans entiers de la population.
Nous considérons que l’indispensable transformation de notre société passe par la mobilisation la plus large aux plans politique et social, par des modes d’intervention politique novateurs qui favorisent l’intervention citoyenne et la participation de toutes et tous aux décisions qui les concernent. La puissante mobilisation contre le projet de loi Travail et la mise en échec de la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité démontrent la profondeur de l’aspiration à une autre politique et les importantes disponibilités pour l’engagement citoyen.
Il y a débat à gauche sur la stratégie à l’orée des présidentielles, certains pensent que la réponse est dans une primaire, d’autres font d’autres choix : candidature déclarée, recherches de modalités nouvelles…Quel que soit le choix de chacun aujourd’hui il faut de toutes façons un démarche qui permette de débattre largement et sans exclusive et de sortir du fonctionnement politique habituel afin de mettre dans le paysage des propositions d’urgence susceptibles de rassembler et de redonner de l’espoir.
Nous pensons que le rassemblement des forces de progrès, dans les domaines politique, syndical, associatif, culturel et intellectuel est indispensable pour créer les conditions de la mobilisation populaire. Nous affirmons donc notre volonté commune d’œuvrer à ce rassemblement, pour l’inscrire dans la durée et favoriser l’irruption citoyenne dans le débat public.
Dans ce sens, nous voulons co-organiser des débats en territoire, ouvert à toutes et à tous sans exclusive, pour construire et adopter un corpus de propositions de mesures d’urgences qui contribueraient à améliorer significativement et rapidement les conditions de vie de toutes et tous.
Ces mesures d’urgences devraient être pleinement intégrées dans les propositions des candidat-e-s aux élections présidentielles et législatives de 2017.
Elles constitueraient notre bien commun pour mener une campagne et construire des candidatures d’unité lors de ces échéances électorales. »
Cet appel « Ensemble, favoriser l’irruption citoyenne pour construire l’alternative » est signé par des universitaires, des artistes, des syndicalistes, des militant-e-s associatif(ve)s et citoyen-ne-s, des élu-e-s et responsables politiques (socialistes, écologistes, communistes, Ensemble, République et socialisme, Front de gauche, …) ».
Premiers signataires :
Christophe Aguiton altermondialiste, Nils Anderson ancien éditeur, Marie-Christine Aragon conseillère générale – PS-64, Gérard Aschieri syndicaliste, Isabelle Attard députée, Clémentine Autain porte-parole – Ensemble !, Marinette Bache conseillère de Paris – R&S, Bertrand Badie professeur des universités, Guillaume Balas député européen – PS, Francine Bavay Ecologie sociale, Julien Bayou porte-parole – EELV, Roland Benarous directeur de recherche scientifique, Sophie Beroud politiste, Antoine Blocier écrivain, Jacques Boutault maire du 2ème arrondissement de Paris – EELV, Jean-Claude Branchereau syndicaliste, Patrick Brody syndicaliste, Ian Brossat adjoint à la maire de Paris – PCF/ FdG, Eric Cabanis syndicaliste, Jean-Marc Canon syndicaliste, Fanélie Carrey-Conte députée – PS, Françoise Castex ancienne députée européenne, Jean-Claude Chailley secrétaire général – Résistance sociale, Martine Chantecaille conseillère municipale – La Roche sur Yon – PS, Guy Chapouillié professeur des universités, réalisateur, Tuncay Cilgi syndicaliste, co-animateur – Collectif Stop 3 CDD, Sergio Coronado député – EELV, Annick Coupé syndicaliste, Alexis Cukier philosophe, Cécile Cukierman sénatrice – PCF/FdG, conseillère régionale Rhône-Alpes/Auvergne, Olivier Dartigolles porte-parole – PCF, Caroline de Haas féministe, Christophe Delecourt syndicaliste, Karima Delli députée européenne – EELV, Héléne Derrien militante santé, Lina Desanti syndicaliste, Pascal Dessaint écrivain, Jean Pierre Dubois militant droits de l’Homme, Michel Duffour ancien ministre – PCF, Patrick Farbiaz Ecologie sociale, Gérard Filoche bureau national – PS, Esther Fouchier militante féministe, Jean-Pierre Fourré porte-parole – R&S, ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Nadine Garcia syndicaliste, Bertrand Geay sociologue et militant associatif, Karl Ghazi syndicaliste, Jean Luc Gibelin vice-président Midi-Pyrénées/Languedoc Roussillon – PCF/FdG, Magali Giorgetti syndicaliste, Roland Gori psychanalyste, Pierre-Henri Gouyon universitaire, Sylvie Guinand, syndicaliste, Jean-Marie Harribey économiste, conseil scientifique – Attac, Timini Hocine acteur des quartiers, Michel Jallamion responsable – Convergence services publics, Dominique Jobard syndicaliste, Marianne Journiac secrétaire nationale – R&S, Pierre Khalfa Fondation Copernic, Abdessalam Kleiche co-responsable de la commission transnationale – EELV, Daniel Labouret responsable régional – R&S – Aquitaine-Limousin/Poitou-Charentes, Annie Lahmer conseillère régionale – EELV, Didier Lassauzay syndicaliste, Ben Lefetey militant écologiste et altermondialiste, Didier Le Reste maire-adjoint 10ème arrondissement de Paris – PCF/FdG, Thierry Lescant syndicaliste, Isabelle Lorand chirurgienne, exécutif national – PCF, Marie-Noëlle Lienemann sénatrice, bureau national – PS, Nöel Mamère député écologiste, Jean-Claude Mamet Ensemble !, Marc Mangenot Fondation Copernic, Bénédicte Manville De Cecco conseillère régionale Ile de France – EELV, Philippe Marlière politiste, Claude Martin syndicaliste, Myriam Martin porte-parole – Ensemble !, Christiane Marty féministe, Gus Massiah altermondialiste, Pierre Ménard responsable – Convergence nationale Rail, Roland Merieux Ensemble !, Btissam Mnari animatrice collectif Stop 3 CDD, Ricardo Montserrat auteur dramatique, scénariste, René Monzat journaliste, Espace Marx, Gérard Mordillat auteur, cinéaste, Marie-Thèrése Mutin éditrice, ancienne députée européenne, Dominique Noguères avocate, militante des droits de l’Homme, Willy Pelletier Fondation Copernic, Jean-François Pellissier porte-parole – Ensemble !, Loïc Pen urgentiste, comité de défense de l’hôpital, Nathalie Perrin-Gilbert maire du 1er arrondissement de Lyon, Jean-Claude Petit compositeur, chef d’orchestre, Claire Pessin Garric militante associative de l’éducation populaire, Serge Regourd professeur des universités, Jean-Michel Sala syndicaliste, Nicolas Sansu député-maire de Vierzon – PCF/FdG, Pierre Santini comédien, Baptiste Talbot syndicaliste, Eric Thouzeau conseiller régional Pays de Loire – PS, Claude Touchefeu conseillère municipale Toulouse – PS, Stéphanie Treillet Ensemble ! , Guy Tresallet syndicaliste, Maryse Tripier sociologue de l’immigration, Aurélie Trouvé économiste, conseil scientifique – ATTAC, Raymond Vacheron syndicaliste, Marie-Christine Vergiat députée européenne – Front de Gauche, Marie Pierre Vieu éditrice, exécutif national – PCF, Emmanuel Vire syndicaliste, Anne Weber directrice de recherche émérite – CNRS,
Si vous voulez nous rejoindre, merci d’envoyer un mel à : 1ermaiappeldes100@gmail.com