Dans le cadre du partenariat entre France 3 et la Région des Pays de la Loire, une projection du film « Le partage du fleuve » a eu lieu en avant-première à l’Hôtel de Région. Je reproduis ci-dessous le mot de bienvenue que j’ai prononcé à cette occasion.
Je suis heureux de vous accueillir dans l’enceinte du Conseil régional des Pays de la Loire pour cette avant-première du film « Le partage du fleuve », film réalisé par Xavier Liebard et produit par Olivier Roncin de Poischiche films.
Je vous épargnerai les poncifs sur le mythe persistant de « la Loire dernier fleuve sauvage d’Europe », alors que, comme chacun sait, cela fait bien longtemps que la Loire est façonnée par l’Homme. D’ailleurs, il n’y a plus à proprement parlé de territoire, d’espace, de paysage naturels dans un pays comme le nôtre, c’est-à-dire de territoire, d’espace, de paysage qui n’aurait pas connu l’empreinte de l’activité humaine. Les magnifiques espaces naturels de l’estuaire de la Loire sont de longue date le produit de l’activité agricole notamment.
Je suis Vice-président de la Commission Territoire et Environnement, et c’est dans cette commission que nous abordons de nombreux dossier concernant la Loire. C’est que la Loire est en effet un élément majeur de notre Région, elle en est en quelque sorte la colonne vertébrale.
Son estuaire constitue une zone humide majeure de 20 000 hectares de la façade atlantique. C’est un espace soumis aux influences du fleuve avec son débit, sa qualité de l’eau, et qui fournit l’eau potable de l’agglomération nantaise. C’est l’exutoire d’un fleuve de 1010 km, dont le bassin versant couvre 1/5eme du territoire français. Mais c’est aussi un espace ouvert sur l’océan qui est rythmé par les marées. C’est un point de départ et d’échange historique avec le monde entier. C’est un espace qui a énormément évolué au cours des siècles derniers sous l’influence de l’homme avec le souhait de favoriser la navigation. Aujourd’hui, c’est un territoire stratégique qui constitue un moteur économique et un poumon vert.
L’un des gros enjeux, désormais, c’est bien sûr selon nous de ne plus opposer les deux notions d’économie et d’écologie, mais de les conjuguer dans un projet de développement durable, si l’on considère que ce terme n’a pas encore été trop galvaudé. Je travaille pour ma part sur un dossier concernant la faisabilité d’un Parc Naturel Régional de l’Estuaire, justement pour voir comment différents usages contradictoires de la Loire doivent cohabiter et être compatibles pour l’avenir de cet estuaire, et donc pour assurer l’avenir des hommes et des femmes qui y habitent, et ce dans un cadre de vie préservé.
La Région prend également des initiatives pour ce territoire dans le cadre d’un plan d’actions concerté 2013-2020 pour la Loire : ce plan Loire est un contrat de projets à l’échelle des 9 régions du bassin de la Loire, avec des efforts entrepris pour la reconquête et la valorisation de la Loire : La réduction du risque d’inondation, la qualité écologique de la Loire, la qualité des zones humides, cours d’eau et marais, mais aussi la valorisation de la Loire et son appropriation par le public.
Car ce qui est nouveau et extrêmement positif, c’est que les habitants sont en train de redécouvrir la Loire et son estuaire. Cette question est au centre du débat public, et c’est tant mieux : la Région a tenu des Assises de la Loire, Nantes Métropole a lancé un vaste débat « Nantes, la Loire et nous ». C’est en s’appuyant sur ce réveil, cette réappropriation par les citoyens, que nous pourrons, les uns et les autres, faire avancer cette question essentielle de l’avenir de l’estuaire de la Loire.
Le film de ce soir est certainement l’une des illustrations du renouveau de l’intérêt porté à l’estuaire. Je ne l’ai pas vu, j’ai seulement regardé la bande-annonce, et on y voit quelques images de manifestations anti-nucléaires. Dans l’estuaire, Il y a eu deux projets de centrale nucléaire, l’un au Pellerin (1976-1983), puis l’autre au Carnet (1983-1997). J’ai moi-même participé à certaines de ces manifestations, mais le souvenir que j’en ai, c’est que la question posée était celle du nucléaire, pas vraiment celle de l’estuaire. Aujourd’hui, c’est bien la question de la Loire et de son estuaire qui est en débat. Participons toutes et tous activement à ce débat !