A la sortie du confinement, après plus d’un an et demi de crise sanitaire, on devrait débattre du système de santé et de l’hôpital public. Alors que la pauvreté s’étend, que les salariés de première ou deuxième ligne sont toujours aussi mal payés, la question sociale devrait être au cœur des discussions. La biodiversité se porte mal, le changement climatique est rapide, la question écologique devrait être au centre des enjeux des élections régionales et départementales. Et pourtant l’extrême-droite réussit à imposer nombre de ses thèmes dans le débat médiatique actuel.
Un réel danger d’extrême-droite
Dans le débat électoral régional, on débat principalement de délinquance et d’immigration alors que les Régions n’ont aucune compétence en la matière. Zemmour, le chroniqueur d’extrême-droite condamné à plusieurs reprises pour provocation à la haine raciale, poursuit sa propagande sans susciter beaucoup d’émoi chez les responsables politiques des droites LREM et LR. Un commando royaliste envahit il y a quelques semaines le Conseil régional d’Occitanie, un youtubeur met en scène l’exécution d’un « gauchiste », un énergumène nourri aux vidéos et revues d’extrême-droite gifle Macron. Le RN risque d’arriver en tête le 20 juin dans de trop nombreuses régions, un RN dont nombre de candidats ont des comptes twitter avec des messages de haine contre les juifs et les musulmans. Il faut dire stop !
Le pouvoir macroniste en mettant en avant des discours sur la République et la laïcité « en les ayant vidés de leur portée émancipatrice, de leur exigence sociale et leur vitalité démocratique » (*) porte une lourde responsabilité dans la dégradation actuelle du climat politique. Macron a tout intérêt à se retrouver face à Le Pen en 2022. Si sa politique pro-riche et pro-business entraîne une sourde colère dans le pays, la gauche est incapable de lui fournir un débouché vu son éparpillement actuel. L’extrême-droite espère bien en profiter. Est-il trop tard ? Non, pas encore !
Le temps presse
Macron s’entête à vouloir s’attaquer à nouveau à nos retraites, en repoussant une fois de plus l’âge légal. Le déficit en 2020 (année Covid) a beau être moitié moins qu’annoncé initialement (et il devrait se réduire encore en 2021), Macron et sa bande se refusent à imposer plus lourdement les riches, mais il continue à s’attaquer au salariat, par la scandaleuse réforme de l’assurance-chômage et à nouveau en voulant allonger la durée du travail.
Il y a urgence à ce que les gauches sociales, écologiques et citoyennes se rassemblent. Visiblement, les différents appareils des principaux partis n’en prennent pas le chemin. Sans une pression citoyenne, la division risque de l’emporter. Créons des collectifs unitaires dans les localités, préparons des états-généraux pour débattre du contenu de l’unité et mettre en avant des propositions fortes qui redonnent espoir à toutes celles et tous ceux qui ont perdu espoir et pensent que la gauche ne peut pas changer leur vie. Seuls les combats qui ne sont pas menés sont perdus d’avance !
(*) Edwy Plenel, Médiapart 9 juin 2021 : La catastrophe est en marche