Décidément les dogmes libéraux sont toujours en vogue à Bruxelles, comme le montre le rapport de la Commission à propos de la France. La Commission en appelle à des « réformes structurelles » en France, c’est-à-dire une nouvelle libéralisation du marché de la force de travail. Pourtant, le Royaume-Uni a fait moins bien en perdant encore plus de marchés à l’international que la France. Il n’y a pourtant pas de marché de la force de travail plus libéralisé qu’en Grande Bretagne !
La Commission européenne persiste et signe !
La Commission prône la « modération salariale », critique le manque de flexibilité du travail, le « haut degré de protection légale » incluse dans les contrats de travail ! Elle préconise que les licenciements économiques devraient être rendus possibles pour améliorer la rentabilité et la compétitivité des entreprises ! Il est temps de rappeler à Barroso et à son équipe que les électeurs de France viennent de voter CONTRE ce qu’ils proposent, d’autant que la politique préconisée par la Commission entraîne l’Europe dans la récession !
Remettre en cause le traité
Le traité de stabilité (dit Merkozy) va prolonger et aggraver le marasme économique de l’économie européenne. Comme l’écrit Guillaume Duval (in Alternatives économiques n°313) : « L’ampleur de la récession en Europe et la montée continue du chômage appellent à des remises en cause plus profondes ».
Une politique de gauche ne peut se développer en France que si nous réussissons à desserrer l’étau libéral en Europe. Avec le soutien des gouvernements des pays qui s’enfoncent dans la crise ? Peut-être, mais surtout en suscitant un soutien et une vague de sympathie parmi les peuples d’Europe. Cela passe aussi par une solidarité affirmée avec le peuple grec, qui a subi une humiliation de plus avec les propos odieux de la patronne du FMI .
Le social : une priorité
Les organisations syndicales ont été reçues mardi 29 mai à Matignon. Retraites, salaires, plans sociaux, licenciements, emploi … tout a été passé en revue pour préparer la conférence sociale de mi-juillet. Discuter, c’est déjà un changement. François Hollande a réaffirmé le soir que « toutes les propositions » faites durant sa campagne seraient tenues. Il faut s’en féliciter et maintenant rentrer dans le dur des propositions.
Le décret sur les 60 ans doit être le premier signe fort, avant que ne s’engage la négociation globale sur les retraites (âge légal, financement…). La hausse du SMIC, avec un « coup de pouce », doit être significative. Surtout, la hausse du SMIC, c’est la base pour toutes les grilles de salaires qu’il faut négocier dans les professions afin qu’aucun salaire de base ne soit inférieur au SMIC et que les grilles ne soient pas tassées vers le bas. Le tassement des salaires c’est par le haut qu’il faut s’en occuper. 20 fois le SMIC (ou le salaire d’embauche) maximum ! D’abord dans le public…mais il faudra bien poser la question de l’extension de cette règle dans le privé ! Par ailleurs, les droits des salariés doivent prévaloir sur ceux des financiers, et c’est dans cet état d’esprit qu’il faut affronter la question des plans sociaux annoncés.
Restaurer la confiance des salariés, c’est bien sûr d’abord une question de justice. Mais c’est aussi nécessaire à une relance économique. L’austérité, c’est l’échec ! Et si on essayait le social ?