Fête de l’abeille et soutien régional à l’apiculture

Je viens de représenter le Conseil régional à la fête de l’abeille qui s’est tenue à Basse Goulaine (44). Lors de l’inauguration, j’ai rappelé l’action de la Région en soutien de la filière apicole.

En plaine, en montagne ou même au cœur des villes, des milliers de professionnels, de pluriactifs, d’amateurs et de petits producteurs exercent l’apiculture. Tous sont animés d’une véritable passion, qu’ils possèdent quelques ruches pour le plaisir ou de véritables exploitations. Une activité qui pourrait disparaître au rythme des mortalités vertigineuses des colonies d’abeilles depuis maintenant 10 ans, causées par l’utilisation massive de nouveaux pesticides néonicotinoïdes en zone de grandes cultures.

Initiées par l’Union Nationale de l’Apiculture Française, les journées nationales APIdays se déroulent chaque année en juin, dans le cadre du programme « Abeille, sentinelle de l’environnement » créé en 2005. C’est dans ce contexte que se déroule cette Fête de l’abeille, qui est une bonne occasion de découvrir l’apiculture et de comprendre le rôle primordial des abeilles pour la préservation de la biodiversité.

La disparition progressive des abeilles est une réalité mondiale aujourd’hui bien connue. En Loire-Atlantique, l’Union des apiculteurs de Loire-Atlantique (UNAPLA) évalue ainsi les pertes de rendement à 50% depuis quatre ans ! Des rendez-vous comme cette fête sont importants pour permettre de réfléchir ensemble à des solutions pour lutter contre ce fléau pour l’environnement qu’est la disparition des abeilles.

Le Conseil régional des Pays de la Loire apporte son soutien à la filière apicole, notamment par des aides à la reconstitution des cheptels, ou avec les Mesures Agri-Environnementale et Climatiques pour l’amélioration du potentiel pollinisateur des abeilles (MAEC API), mises en œuvres dans le cadre du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER), et qui visent à favoriser la biodiversité végétale en utilisant le potentiel pollinisateur des abeilles. Il s’agit concrètement d’encourager les apiculteurs à installer leurs ruches dans des zones dites « intéressantes pour la biodiversité » et identifiées à l’échelle de la région. Nous aidons également le Groupement d’Intérêt Économique (GIE) Élevage des Pays de la Loire pour ses actions en faveur de la filière apicole qui représente environ 59 000 ruches et 3 000 apiculteurs en Pays de la Loire (dont 70 professionnels qui possèdent 56% des ruches).

L’apiculture est fortement touchée par les effets probables de certaines molécules phytosanitaires. Des mesures de restriction de l’usage de certaines de ces molécules, prises par le Ministère de l’Agriculture, sont de nature à en modérer les conséquences. Cependant, cette fragilisation s’ajoute à la forte rémanence de ces produits dans le sol, à des contextes locaux particuliers et aux autres pressions subies par les abeilles, notamment sur le plan du parasitisme, sans parler du frelon asiatique, « danger sanitaire » de premier ordre pour les abeilles. Les enjeux dépassent les seuls apiculteurs puisqu’ils concernent la pollinisation des cultures, la durabilité des systèmes de production, la préservation de l’environnement.

Même si la prise de conscience du danger que représente la disparition des abeilles pour notre planète semble être réelle, il reste encore beaucoup à faire. Barack Obama aux États-Unis, Ségolène Royal en France, ont récemment présenté des plans d’action pour lutter contre ce phénomène qui met notre planète en danger. Mais il faut aller encore plus loin, et lutter aux niveaux européen et mondial contre l’utilisation de pesticides néfastes pour les abeilles et pour l’environnement en général.

Nous souhaitons qu’à l’avenir un écrivain puisse encore décrire le travail de l’abeille comme Montaigne a pu le faire au 16ème siècle : « Les abeilles pillotent de ça de là les fleurs ; mais elles en font après le miel qui est tout leur ; ce n’est plus thym, ni marjolaine ».

La Fête de l’abeille participe à l’éducation du plus grand nombre, et notamment à celle des enfants avec le spectacle « Bzzz »,  pour que nous comprenions tous que protéger les abeilles c’est tout simplement protéger notre environnement.

(*) Obama vole au secours des abeilles (Le Monde du 20 mai 2015)