Injustice fiscale et inégalités sociales sont deux « carburants » majeurs du mouvement des gilets jaunes. La convergence avec le mouvement syndical et la question des salaires est aujourd’hui posée.
Baisser les prélèvements obligatoires. Macron tout comme Sarkozy se sont fait élire avec cette promesse, tout en promettant de réduire le déficit public. Ils justifient ainsi le recul des services publics, la baisse des protections sociales collectives (avec la suppression des cotisations sociales par exemple). Ils livrent au marché des secteurs jusqu’à présent relevant de l’intervention publique. Pour la droite, baisser les impôts c’est surtout baisser celui des riches : c’est tout le sens des mesures prises dès son arrivée au pouvoir par Macron (ISF, flat-tax…). Ce qui heurte tous les salariés en activité ou retraités qui ont du mal à finir leurs fins de mois, et celles et ceux privés d’emploi. La hausse des prix du carburant a été la goutte de trop. Une crise sociale majeure est ouverte.
Pas de transition énergétique sans justice sociale
La taxe carbone (contribution climat-énergie) est basée sur le principe « pollueur-payeur ». Elle visait à renchérir les énergies fossiles afin d’orienter vers des énergies moins polluantes. Mais les constructeurs automobiles produisent de nouveaux modèles toujours plus gros, plus puissants et plus énergivores. Le transport routier a continué à être favorisé au détriment du ferroviaire ! En 2016, cette taxe carbone a même contribué pour 3 milliards d’euros au financement du CICE (1) ! Les entreprises grosses émettrices de CO2 sont exonérées de cette taxe carbone. Pour elles, il y a un système de quotas avec une bourse du carbone où on peut acheter ou vendre des droits à polluer. Un système dont on peut raisonnablement douter de l’efficacité environnementale. Les émissions de CO2 n’ont pas baissé ces dernières années, au contraire elles ont augmenté ! Capitalisme et transition écologique se révèlent bien incompatibles.
Encore et toujours l’unité
Les associations, les syndicats de salariés, les partis de gauche ont largement été vilipendés, suspectés d’archaïsme, par les partisans du « nouveau monde » macroniste. Tout cela pour les affaiblir et faire passer de nombreux reculs sociaux. La colère des gilets jaunes s’est alors largement développée en dehors des cadres organisés habituels. Pour faire reculer Macron, c’est pourtant la jonction entre gilets jaunes, gilets rouges et gilets verts qui doit être recherchée. C’est cela qui empêchera les tentatives de récupération des Le Pen et Wauquiez. C’est aussi comme ça qu’on évitera le basculement vers la recherche de boucs-émissaires, ou les propos racistes et homophobes aujourd’hui heureusement très minoritaires. L’unité à gauche, c’est un enjeu dans une situation où tout est possible.
(1) https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/fiscalite-carbone