Un français sur cinq vit dans la pauvreté, telle est la conclusion d’une récente étude de l’Insee (1) qui tient compte d’une trentaine d’indicateurs reposant sur le revenu et les conditions de vie. La faiblesse de revenu et le mal logement en sont les principales raisons.
Augmenter les salaires
Pas étonnant que la fiche de paye, le coeur de la question sociale, revienne sur le devant de la scène. Même le patron du Medef en parle…mais il ne faut pas croire que le patronat se résoudra à augmenter les salaires sans mobilisation sociale. Quant à l’Etat employeur, il est toujours aux abonnés absents sur ce registre. Le Ségur de la Santé ou les primes de Blanquer aux enseignants sont largement insuffisants. Et de trop nombreux étudiants sont dans la galère.
Macron a beau faire une tournée électorale à Marseille, son gouvernement est toujours celui de la stigmatisation des personnes aux revenus les plus modestes : baisse des droits au chômage pour « encourager » la recherche d’emploi, accusation non fondée d’utilisation de la prime de rentrée pour acheter des écrans plats. En 18 mois, Macron a débloqué 240 milliards d’aides publiques aux entreprises privées sans aucune condition, mais pour Blanquer c’est l’allocation de rentrée scolaire de moins de 400 euros versée aux familles de 5 millions d’enfants qui poserait problème !
La commission européenne prévoit déjà un déficit de la zone euro de moins de 3% en 2023 et de moins 2% en 2024. C’est un retour planifié à l’austérité (2), avec des effets sociaux qui risquent d’être désastreux. Tailler dans le social, moins de fonctionnaires…la feuille de paye risque d’être vite oubliée par le gouvernement Macron et ses amis du Medef.
Socialisme et écologie contre capitalisme
Le capitalisme est dans une fuite en avant mortifère, basée sur « produire toujours plus » sans pour autant satisfaire de nombreux besoins sociaux (logement, école, santé,…). Plus que jamais le salariat a besoin d’une gauche qui réponde aux besoins sociaux (emploi, salaire, logement…) et qui inscrive ses réponses dans une stratégie de transition écologique (sortir des énergies fossiles pour aller vers une économie décarbonée).
L’urgence est donc de mettre en avant des mesures concrètes pour répondre aux urgences sociales et écologiques. Des questions qui doivent se traduire en politiques de ruptures pour les cinq prochaines années. C’est ce qui répondrait aux attentes manifestées par les gilets jaunes comme par celles et ceux qui ont battu le pavé pour répondre à l’urgence climatique ou contre les réformes de casse des retraites solidaires. Et qui ont su à de multiples reprises se retrouver ensemble. Comme nous le ferons le 5 octobre à l’appel des organisations syndicales de salariés et de la jeunesse.
Face à la droite et l’extrême-droite, unité à gauche
La France ne vire pas à droite (3), les valeurs de la gauche progressent si l’on en croit certaines enquêtes d’opinion. Mais les gauches sociales et écologistes engagées dans une concurrence folle seront dans l’incapacité à répondre aux attentes de millions de salariés si nous n’arrivons pas à trouver le chemin du rassemblement pour 2022. Sans unité à gauche, celles et ceux qui n’iront pas voter seront nombreux. Il est encore temps de réagir. Plus que jamais candidat commun et pacte de législature !
(1) Une personne sur cinq est en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle et sociale https://www.insee.fr/fr/statistiques/5417786
(2) Le retour planifié de l’austérité, Christian Chavagneux Alternatives économiques n°414
(3) Non la France ne se droitise pas https://www.nouvelobs.com/politique/20210827.OBS47949/non-la-france-ne-se-droitise-pas.html