Non aux très grands projets de méthanisation ! C’est le communiqué de presse que je viens de signer au nom du groupe SERR (socialiste, écologiste, radical et républicain) du Conseil régional des Pays de la Loire.
Méthanisation : non aux très grands projets, la Région doit établir un cadre clair et exigeant
Partout dans les Pays de la Loire émergent de nombreux projets pour la création d’unités de méthanisation. Si cette technologie peut être utile à la transition énergétique, elle peut aussi faire l’objet de dérives. Nous demandons à la Région de préciser sa stratégie de déploiement et d’établir un cadre clair et exigeant.
Le Conseil régional s’apprête à adopter le « schéma biomasse ». Ce document destiné à fixer des orientations et des recommandations pour les acteurs publics de l’Etat et les communes, fait une large place à la méthanisation agricole ; une technologie de dégradation des matières organiques qui produit de l’énergie renouvelable (le biogaz). Les matières méthanisées proviennent essentiellement des déjections d’élevage et des résidus de culture.
Il existe déjà 87 unités de méthanisation en Pays de la Loire, et 43 en projet. Certains projets en Loire-Atlantique sont contestés (notamment ceux de Corcoué-sur-Logne et de Puceul). En effet, si le principe de la méthanisation est vertueux, les grosses unités peuvent conduire à des dérives.
L’agriculture est faite pour nourrir, et le lisier est d’abord un engrais pour les terres. Des méthaniseurs trop gros peuvent amener les agriculteurs.trices à dédier certaines de leurs cultures spécifiquement pour les méthaniseurs et non l’alimentation ou à développer des élevages intensifs, le méthaniseur apportant une solution pour les effluents. Par ailleurs, plus le méthaniseur est important plus on ira chercher loin le lisier et autres bio-déchets. Il faut également prendre en compte le bilan carbone du transport des matières premières en camion et les nuisances pour les riverain.e.s. Tout cela amène à refuser les méga-méthaniseurs, qui induisent une logique industrielle en opposition à des unités de méthanisation plus modestes, installées au plus près de l’exploitation agricole.
Jusqu’à présent la majorité régionale n’a pas exposé de réelle stratégie à ce sujet. Le projet de plan régional biomasse ne définit pas de critères pour notamment encadrer la taille des futures unités de méthanisation.
C’est pourquoi nous nous opposons aux projets de Puceul et de Corcoué. Nous demandons à la Présidente de Région de prendre une position claire contre ces projets et de mettre en place un cadre exigeant pour les projets de plus petite taille soutenus par la Région ; cadre qui fixera des limites et qui apportera ainsi des garanties de compatibilité avec une agriculture durable.