À gauche et dans le mouvement syndical, les interrogations sont nombreuses. Au sein du Parti socialiste, aussi. Le débat existe au sein même du gouvernement. Et c’est normal ! Face aux pressions de la finance internationale, face aux exigences du Medef, quelle voie pour un gouvernement de la gauche ?
Les engagements pris au cours de la campagne électorale ne suffisent pas pour déterminer comment mettre au pas un Lakshmi Mittal. Oui, comme nous l’avions défendu dans le texte de la motion « Maintenant la gauche, le social au cœur » lors du congrès de Toulouse, la question de la nationalisation est légitime. Elle se pose toujours au vu de la situation à Florange et de l’absence d’engagements réels de Mittal. Il serait paradoxal que ce soit Mittal qui paraisse gagnant malgré la lutte de longue haleine des sidérurgistes lorrains et le soutien affiché du gouvernement. Sans parler du chantage qu’il semble exercer quant à la charge d’autres sites. Aux salariés inquiets de Basse-Indre des réponses claires doivent être apportées . Il est tout aussi naturel que de nombreux députés socialistes s’interrogent sur la voie suivie quant au crédit d’impôt de 20 milliards accordé à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, leurs bénéfices, leur exposition à la concurrence internationale. Et tout cela, pour l’instant, sans aucune contrepartie exigée en termes d’emplois par exemple. « Une mesure trop sélective serait considérée comme une aide d’Etat » dit Pierre Moscovici en réponse aux députés socialistes demandant que ne puissent pas bénéficier de ce crédit d’impôt les entreprises cotées en bourses qui ont distribué 37 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2011. Cette réponse ne peut pas nous satisfaire. Tenir tête à Bruxelles et à ses règles libérales doit être un des marqueurs de la gauche !
Plus que jamais, le Parti socialiste doit rester un lieu de débats et d’actions pour accroître le rapport de forces social. Il n’est pas possible de se contenter de reproduire les communiqués de l’Elysée ou de Matignon. Tout le monde dit que le PS ne doit pas être un parti godillot. Alors à quand une campagne du PS pour une loi contre les licenciements boursiers ?
Plus que jamais, dans toutes les réunions socialistes (sections, instances fédérales ou nationales), la discussion est légitime, elle est même indispensable. Elle doit être animée par la volonté réaffirmée de voir l’action gouvernementale réussir.
Plus que jamais, le débat à gauche est nécessaire. Il doit être formalisé. Bien sûr parce qu’il faut commencer à préparer les prochaines échéances électorales, notamment municipales. Mais pas seulement ! Aussi et surtout pour que le débat se poursuive sur les mesures immédiates et à venir que la gauche doit prendre. Il faut travailler à la mise sur pied au plan national comme dans les départements d’un comité de liaison permanent regroupant toutes les forces de la gauche qui le souhaitent.
Plus que jamais, la question sociale reste déterminante. En ce sens, l’issue des négociations entre les syndicats de salariés et le Medef sera décisive. Au PS et à tous les partis de gauche d’être aux côtés des syndicats dans le bras de fer en cours. Il ne faut pas que le Medef puisse imposer la flexibilité qu’il exige !
Mittal retire ce matin son dossier du projet Ulcos à la Commission Européenne.Ce « Bernard Tapie de la siderurgie » n’a jamais respecté ses engagements.Et le 1er ministre persiste à y croire!Alors qu’un consensus politique existait sur la nationalisation provisoire(Borloo,Gaino,Bayrou…).Le projet de reprise Serin/Severstal est crédible et européen.Severstal,groupe russe avait été appelé en 2006 par les dirigeants de l’époque,mais contré par Goldman Sachs et une trentaine de « hedge funds » anglo-saxons,n’avait pu empecher l’OPA Mittal.L’ occasion de renverser le cours de l’histoire est sans doute manquée.
Quant au pacte de compétitivité voté dans la précipitation,il faudra que nos Députés nous expliquent leurs votes lors du prochain Conseil Fédéral du lundi 10.12 prochain!
Tous les médias donnent Mittal gagnant. MAIS les sidérurgistes lorrains ne s’avouent pas vaincus en particulier en occupant leur usine. Alors c’est fondamental qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls : quels contacts avons-nous avec eux? et en particulier avec Edouard Martin dont le franc-parler sans langue de bois a tendance à gêner quelque peu au sein de son syndicat.
J’en conclus qu’il est indispensable que nous nous STRUCTURIONS en courant.
J’apprécie la possibilité d’échanger ici par Internet.
Bonjour.
Pour ceux (celles) qui n’auraient pas lu le Monde dans son édition datée du jeudi 13 décembre, je signale des articles fort intéressants concernant
les nationalisations; j’en extrais les quelques passages suivants :
(à propos des nationalisations réussies d’AIG et de General Motors aux USA) :
« Car à quoi assistait-on dès lors que l’Etat Fédéral allait monter jusqu’à 92% du capital d’AIG, sinon à une nationalisation ?…….
L’entreprise est redevenue bénéficiaire. Entre les remboursements effectués par AIG et les ventes de ses actions, l’Etat américain a récupéré 22,7 milliards de dollars de plus qu’il n’en a injecté…..
General Motors apparaît comme le modèle de nationalisation réussie dont l’Administration Obama peut être créditée. »
Dans la même édition, si l’économiste Elie Cohen écrit que le cas de Florange est différent, il écrit aussi :
« Nationaliser, oui, mais pour des raisons qui le justifient »
Bref, les questions sont posées et le débat est ouvert.
Je souhaite que le blog d’Eric devienne un espace vivant d’échanges, s’ajoutant à débats en direct lors de nos rencontres
Amitiés socialistes.
Tadiou
Un article interessant de paul jorion sur Florange et NDL :
Avec NDL c’est 3 Floranges que l’on peut financer…
http://www.pauljorion.com/blog/?p=44615
Ainsi qu’une réaction de colère froide contre Auxiette aurai-t-il dèjà oublier grâce à qui il à été élu?
Ce formidable tribun sait-il que le taux actuel de CO2 393ppm est le même que celui d’il y a 15 Millions d’années!
Peut-être penses-t-il que la planète va se réchauffer doucement sans conséquence jusqu’en 2040 que le pétrole sera abondant et gratuit! Quel intolérable cynisme et irresponsabilité, il y a bien deux vision du monde qui s’affronte celle du déni et du cynisme du 20 eSiècle et celle de responsabilité et de l’envie de vivre de tout les opposants à ce projet d’aéroport.J’ai participé à la victoire de la gauche dans cette région quelle honte je ressent maintenant!