A tout malheur… Depuis le début du confinement, la baisse des déplacements et le ralentissement de nombreuses activités industrielles entrainent une baisse des émissions de gaz à effet de serre. Toutes les Associations de surveillance de la qualité de l’air (ASQA) du pays le constatent, c’est le cas d’Air Pays de la Loire en ce qui concerne notre région (1).
La baisse de la concentration de l’air en dioxyde d’azote (NO2) est nette. Elle s’explique par la baisse importante du trafic routier, l’origine des oxydes d’azote dans les Pays de la Loire provenant à près de 60 % du transport routier.
La concentration en particules fines (PM 10 et PM 2,5) ne s’est pas autant améliorée, avec un épisode de pollution par les particules PM10 dans quatre départements de notre région le samedi 28 mars. En raison de de conditions anticycloniques défavorables à la dispersion des polluants, les émissions dues aux épandages agricoles expliquent pour l’essentiel cette situation (avec le chauffage au bois).
Des chercheurs de différentes universités italiennes affirment que les particules fines « constituent un vecteur efficace pour le transport, la propagation et la prolifération des infections virales ». D’autres scientifiques rétorquent que « la relation de causalité n’est, à l’heure actuelle, pas prouvée ». Ce qui est certain, c’est que la pollution atmosphérique a des effets négatifs sur la santé, dont le développement de maladies respiratoires. Si j’en crois ce qu’en disent les médecins, les personnes touchées par le Covid-19 et atteintes de pathologies préalables sont particulièrement touchées. Atmo-France, qui regroupe toutes les ASQA, indique pour sa part « une exposition chronique à la pollution de l’air est un facteur aggravant des impacts sanitaires lors de la contagion par le Covid-19 ».Une chercheuse de l’Inserm, Isabella Annesi-Maesano, explique : « La pollution abîme les muqueuses des voies respiratoires et du poumon, ce qui fait pénétrer plus facilement les virus et, par agrégation, les particules fines et ultrafines véhiculent les virus au fond des voies aériennes. » (3)
Avec la crise actuelle, le pays redécouvre un peu plus le bienfait de productions agricoles au plus près des consommateurs. Cette crise devrait renforcer la nécessité d’un changement de modèle agricole. La baisse drastique de l’utilisation des intrants et le développement d’une agriculture biologique : de nombreux paysans y sont prêts.
(1) Evaluation de l’impact de la 1ère semaine de confinement sur la qualité de l’air en Pays de la Loire Air Pays de la Loire
(2) En Italie, l’air pollué accusé d’avoir aidé le virus Ouest-France 28-29 mars 2020
(3) Coronavirus : la pollution de l’air est un « facteur aggravant », alertent médecins et chercheurs Le Monde 30 mars 2020
Voilà qui clôt le débat sur l’aéroport de Nantes. Les vols de low cost à 10 € ça ne peut plus durer !