C’était prévisible : l’illusion Emmanuel Macron s’est dissipée rapidement. 66% des sondés par l’Ifop se déclarent mécontents de la politique du gouvernement (1). Il est grand temps de poser les premières pierres de la nécessaire reconstruction d’une alternative de gauche.
L’affaire Macron-Bennalla n’est pas un accident. Elle est la conséquence directe de la conception hyper centralisée et personnalisée du pouvoir macronien au détriment de la démocratie parlementaire ou sociale. Cela ne suffit pourtant pas à celui qui pense qu’il « manque un roi à la France » : sa réforme constitutionnelle vise à amoindrir le rôle du Parlement, déjà bien faible sous la 5ème république. Quant aux syndicats de salariés, Macron a depuis le début de son mandat montré le mépris qu’il a pour eux, tant il s’en prend à toutes les conquêtes su salariat (code du travail, sécurité sociale, retraites).
Pro-business décomplexé
Président des riches, chacun en convient. Porteur d’une politique anti-sociale, toujours un peu plus nombreux sont celles et ceux qui s’en aperçoivent. Le pouvoir actuel est dans une écoute bienveillante des lobbys patronaux, nombre des membres de l’entourage direct de Macron (et Macron lui-même) en sont issus (2). Le macronisme, c’est une politique « pro-business » décomplexée. Seul un front uni social pourra la mettre en échec. Et il y a urgence tant les nouvelles attaques annoncées sont terribles. Le gouvernement Macron-Philippe s’en prend tous les jours un peu plus au financement solidaire de la Sécurité sociale basé sur des cotisations. Il mijote un projet de retraites par point où le montant des retraites ne sera plus garanti. Tout cela sans parler des attaques contre le pouvoir d’achat.
Se rencontrer et débattre
Plus que jamais l’unité dans les entreprises et dans la rue : manifestions, grèves sont à nouveau à l’ordre du jour en cette rentrée. Pour qu’elles fassent reculer le gouvernement, elles doivent se généraliser et être interprofessionnelles. C’est aussi le rôle de la gauche politique de proposer une alternative sociale et écologique à la droite au pouvoir dans notre pays. Cela nécessite que toutes celles et tous ceux qui à gauche souhaitent le rassemblement se rencontrent et débattent au plan national comme dans les territoires.
L’uniformité, non. L’unité, oui !
Les divergences à gauche existent. Qui peut le nier ? Mais les convergences aussi, pour peu qu’un bilan soit tiré du précédent quinquennat. Rien ne peut justifier, par exemple, que 4 ou 5 listes de gauche soient en préparation pour les européennes. Si l’on veut que cette échéance électorale soit un premier camouflet pour Macron, il faut travailler à la constitution d’une plateforme unitaire et d’une liste commune pour le 26 mai prochain. L’unité ce n’est pas l’uniformité, ce n’est pas non plus tous derrière un seul homme (ou une seule formation).
Unité aux européennes
Les militant.es de la Gauche démocratique et sociale (GDS) proposent une plateforme pour les européennes en 5 points : contre le pouvoir des marchés financiers, le social au cœur, l’urgence écologique, la démocratie, une Europe ouverte et pour la paix. Sur ces 5 points, l’unité à gauche peut se faire. Le temps presse !
(1) La cote de Macron chute fortement (JDD du 26 août 2018)
(2) Macron et les lobbys (Le Monde du 25 août 2018)