Je reproduis ci-dessous un communiqué national de la motion 3 du PS (Maintenant la Gauche, le social au coeur). Après la défaite des municipales, le Parti socialiste doit se poser la question de son rôle : ou parti « godillot » ou un parti capable d’exprimer son propre point de vue et infléchir la politique de François Hollande dans le sens exprimé par les électeurs de gauche ?
Le premier secrétaire du Parti socialiste élu par les militants lors du congrès de Toulouse, Harlem Désir, vient de rejoindre l’équipe gouvernementale de Manuel Valls. La presse annonçait avant même sa nomination le nom de son remplaçant à la tête du PS : Jean-Christophe Cambadélis, choix qui n’aurait plus qu’à être ratifié par le Conseil national du 15 avril.
Cette méthode est inacceptable pour tous les militants attachés au fonctionnement démocratique du PS. Le CN devait permettre de faire un bilan lucide de la défaite et mettre en mouvement le Parti pour des élections européennes cruciales pour l’avenir de notre pays. Au lieu de cela, convoqué en semaine, il risque de se résumer à un chamboule-tout interne autour d’une pré-désignation alors que le choix d’un premier secrétaire relève d’un vote de l’ensemble des adhérents du PS.
Nous proposons une autre méthode : la mise en place immédiate d’une direction collégiale temporaire chargée d’organiser la campagne européenne. A l’issue de celle-ci, la direction collégiale redonnera rapidement la parole aux militants en les appelant à élire leur nouveau premier secrétaire. En effet, seuls les adhérents du Parti sont légitimes pour désigner leurs représentants dans les instances nationales et choisir l’orientation politique de notre mouvement.
Après avoir entamé l’analyse de la défaite des municipales, il reviendra au CN du PS de définir mardi prochain une méthode et un calendrier pour le faire.
Le PS appartient à ses militants qui ne sauraient être pris en otage dans des jeux d’appareils qui finissent par les décourager et nous affaiblir collectivement. La gravité de la situation politique appelle un premier secrétaire de plein exercice. Les socialistes ont besoin d’un parti fort et autonome, un parti qui reprenne toute sa place dans le débat public, pilier de la majorité pour faire réussir la gauche au pouvoir.
Emmanuel Maurel, Gérard Filoche, Marie-Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj, Julien Dray, Anne Ferreira, Marianne Louis, Jonathan Munoz, Jean-François Thomas