Une urgente rénovation

Le 11 juin prochain, dernière étape du congrès du PS, les socialistes sont appelés à élire leurs premiers secrétaires fédéraux et leurs secrétaires de section. Je reproduis ici la lettre de candidature que j’ai écrite avec Chloé Le Bail, étant candidats en « binôme » rexpectivement au poste de premier secrétaire et au poste de première secrétaire adjointe du PS44.

La motion arrivée en tête n’a recueilli que 46 % des suffrages, signe d’un mécontentement sur les orientations et les pratiques.

Nous nous réjouissons d’avoir gardé le Département, résistant ici mieux qu’ailleurs, mais nous constatons notre érosion et nos reculs électoraux dans plusieurs territoires du département. En trois ans, notre fédération a perdu 500 militant-e-s. Seul un adhérent sur deux vote dans les consultations internes. Beaucoup ne participent pas aux réunions de section.

« Reconstruire un parti de militants, un parti ancré dans la société, dans le combat syndical, l’engagement associatif, telle doit être notre ambition, tel est le sens de nos propositions. »

Redonner du tonus à notre fédération

Le débat d’orientation a eu lieu. Il nous faut maintenant définir une ambition collective pour la construction de notre Parti en Loire-Atlantique. Devons-nous nous contenter d’une gestion ordinaire en attendant des « jours meilleurs »? Notre fédération mérite mieux.

Il faut donner du tonus à la fédération, rompre avec les pratiques actuelles qui ne marchent pas. Il faut bousculer nos habitudes. C’est le sens de ma candidature au poste de 1er secrétaire fédéral en binôme avec Chloé Le Bail, candidate au poste de 1re secrétaire fédérale adjointe.

« Ce binôme, nous l’avons conçu comme une alliance des territoires, des âges, des pratiques et des idées politiques. »

Œuvrer au rassemblement des socialistes

Le 1er secrétaire, quel qu’il soit, ne possèdera pas de majorité absolue et devra œuvrer au rassemblement. C’est l’état d’esprit d’une candidature en binôme. Élus, nous proposerons également aux motions A et D un poste de 1er secrétaire adjoint-e. Nous sommes pour la transparence et n’avons, pour notre part, passé aucun accord avec les autres motions de répartition des postes au sein de la fédération. Ces discussions devront avoir lieu une fois le 1er secrétaire élu.

Étendre le non-cumul des mandats et poser la question de la relation Parti – collectivités

Les règles de non-cumul des mandats devront être respectées. Aller plus loin que les règles actuelles est également possible comme l’ont montré les sections de Rezé et de Saint-Nazaire. Élus, nous proposerons une discussion sur ce sujet dans les sections, y compris sur le cumul dans le temps.

Nous gérons de nombreuses collectivités, dont les plus grandes. La première tâche de l’équipe fédérale sera de lancer toutes nos forces pour garder la Région à gauche. Il faut pourtant distinguer ce qui relève du Parti, qui ne peut se contenter de relayer le (bon) travail de nos élu-e-s. Cela est notamment du ressort d’une fédération des élus (FDESR). Si nous voulons que notre fédération donne sa place à chacun des adhérent-e-s, le poids de nos « grands » élus ne doit pas limiter la parole des militant-e-s.

Une équipe autour d’Éric et Chloé

Nous voulons construire une fédération vivante et ouverte

• Nous partons en reconquête. Il faut sans doute discuter de la taille de nos sections et d’une possible réorganisation sur le territoire. Il faut surtout se fixer des objectifs politiques dans un plan de travail élaboré avec les sections.

• Nous devons être force de proposition sur les grands dossiers, sur l’actualité sociale et environnementale. Des « prises de position du PS44 » seront régulièrement débattues et adoptées par le Conseil fédéral. L’agenda des conseils fédéraux doit être communiqué à tous, car ils sont traditionnellement ouverts.

• Les décisions prises dans nos instances seront communiquées aux adhérents, notamment dans Ensemble, qui dans une rubrique « Vie du Parti » permettra des expressions libres d’adhérents et des courants de notre parti.

• Une évolution de notre système d’information et d’échanges entre sections, militant-e-s et sympathisant-e-s est indispensable. Dans les collectivités, nous développons le débat citoyen sur internet. Il est temps de le faire dans notre fédération.

• Notre fédération doit s’ouvrir aux territoires en tenant plus de réunions délocalisées, redéfinir le rôle de la Fête de la Rose. Les secrétaires de section doivent trouver des lieux où partager les bonnes pratiques, échanger sur leurs difficultés.

• Notre fédération doit former ses militant-e-s : accueil des nouveaux, formation sur l’histoire du mouvement ouvrier, du socialisme et aux sujets d’actualité. Le forum des Tanneurs sera remis sur pied.

• Il nous faut être attentifs aux aspirations de la jeunesse, celle des lycées et des facs, celle des quartiers. Le travail fait en commun avec le MJS doit être mieux intégré à l’action de la fédération.

• Ouvert au dialogue avec les forces progressistes, le PS doit proposer des lieux de débat et de confrontation. L’idée d’une « université populaire » est à affiner avec nos partenaires syndicaux, associatifs et politiques de la gauche.

Les motions C et D n’ont pas pris de position sur le soutien à l’un ou l’autre des candidats au poste de 1er fédéral. Le résultat du vote du 11 juin n’est pas fait d’avance.

Nous vous proposons la rénovation de nos pratiques, un PS ancré dans son époque et qui se renouvelle pour retrouver la confiance des électeurs qui s’éloignent de nous.

Lettre de candidature au poste de Premier Secrétaire Fédéral du PS 44 (format pdf)

Agé de 60 ans, j’ai adhéré au PS en 1994 et suis membre du Conseil national. Ayant travaillé à la SNCF de 1975 à 2009, j’ai eu des mandats syndicaux locaux et nationaux au plan professionnel et interprofessionnel. J’exerce mon premier mandat électif comme conseiller régional depuis 2010, plus particulièrement sur les questions d’aménagement du territoire et d’environnement. Titulaire d’un seul mandat, je serai très disponible pour une animation bénévole de la fédération.

Âgée de 32 ans, j’ai adhéré au PS en 2001 à Saint-Nazaire, après avoir été militante de l’éducation populaire et des jeunes socialistes. Militante du non-cumul des mandats en nombre et dans le temps, j’ai choisi de me l’appliquer et de ne pas me représenter aux élections régionales. Pour redonner confiance dans notre Parti comme un acteur de la transformation sociale, nous devons porter une image de crédibilité traduite par des actes concrets. C’est ce à quoi je m’attacherai pour notre fédération, porter des choix politiques courageux et audacieux.