Bruno Le Maire fait la chasse aux dépenses publiques en ciblant principalement les dépenses sociales. Or, depuis vingt ans, les aides aux entreprises augmentent de 7 % par an en moyenne, contre 3 % pour les aides sociales (2005-2009). On en est à 210 milliards d’euros d’aides aux entreprises, le plus souvent non conditionnées et non évaluées !
Ces aides profitent le plus souvent aux grandes entreprises, alors que le CAC 40 annonce encore des bénéfices records en 2023 (153,6 milliards), à la plus grande joie des actionnaires (67,8 milliards de dividendes versés) ! Ces superprofits rendent plus que jamais nécessaire un autre partage des richesses, et donc la lutte pour l’augmentation des salaires et des pensions.
Macron (toujours) en guerre contre le salariat
Macron et Attal préfèrent chercher des économies sur le dos de celles et ceux qui gagnent le moins. La fraude fiscale, c’est 80 à 100 milliards par an ; la fraude aux prestations sociales, 3 milliards. Pourtant, Attal annonce le triplement des contrôles des chômeurs. Le pouvoir macroniste est prêt à diminuer les remboursements des affections longue durée, à donner un nouveau tour de vis à l’assurance chômage et à faire supporter le poids de ses cadeaux aux plus riches à celles et ceux qui ne vivent que de leur travail.
La popularité de Macron et Attal est très basse, mais ils n’en ont que faire ! Leur « projet » ? Continuer jusqu’à la fin du quinquennat à porter le plus possible de mauvais coups au salariat. L’acharnement de Macron pour s’opposer à la présomption de salariat pour les travailleuses et travailleurs des plateformes confirme que son projet est bel et bien de réduire la part du salariat dans la population active au profit des « indépendants » et auto-entrepreneurs.
Les coupes budgétaires annoncées et les réformés imposées font réagir dans l’Éducation nationale, où les grèves se multiplient. Il n’y a pas que sur les questions environnementales que ce quinquennat est en dessous de tout…
Pour une campagne commune sur le social et l’écologie
La longue bataille des retraites, après le mouvement des Gilets jaunes, prouve que le macronisme est largement rejeté dans notre pays. La colère paysanne en est une autre démonstration. Pourtant, Macron poursuit son œuvre destructrice des acquis sociaux. S’il peut le faire, c’est du fait d’une faiblesse des réponses d’une gauche d’autant moins audible que la division a repris le dessus. Pas moins de quatre listes issues des partis de la NUPES aux européennes ! Le RN en profite pour se présenter comme le principal opposant à Macron, alors que l’on sait que l’extrême droite vote avec le reste de la droite quand il s’agit de refuser, par exemple, l’augmentation du Smic…
Le soutien humanitaire, économique et militaire de la France et de l’Europe à l’Ukraine agressée doit être réaffirmé par toutes les formations de la gauche. Tout comme la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat pour mettre fin aux massacres à Gaza, et la reconnaissance des droits du peuple palestinien à un État. Ces questions internationales ne devraient pas être l’occasion de divisions supplémentaires à gauche.
Dans ce contexte, nous pensons possible d’ici le 9 juin (jour du scrutin européen) la tenue d’une campagne à partir d’axes communs à toute la gauche, que l’on trouve dans le programme partagé de la NUPES. Les préoccupations majeures des citoyennes et des citoyens de ce pays sont les salaires, le logement, la santé et le climat. C’est donc sur les questions sociales adossées aux questions environnementales que l’on peut et doit mobiliser dans les semaines à venir, afin de préparer au mieux l’après-9 juin et de reconstruire au plus vite l’unité de la gauche sociale et écologiste sur un programme de rupture avec le néo-libéralisme. Une unité qui ne signifie pas uniformité : cela rend indispensables le respect du pluralisme à gauche et la construction d’un rassemblement démocratique, au plan national comme dans les territoires. C’est incontournable pour l’emporter en 2027 !