Je reproduis ici l’éditorial de la lettre électronique hebdomadaire de la Gauche démocratique et sociale (GDS) que je viens d’écrire avec mes camarades Jean-Claude (Rouen) et Claude (Toulouse).
La canicule sévit sur notre pays. Toutes et tous nous la subissons, mais pour certain.e.s les conséquences sont plus graves : celles et ceux qui, par exemple, habitent dans des maisons mal isolées thermiquement ; les ouvriers du bâtiment et des travaux publics travaillent dans des conditions extrêmement pénibles ou pour les personnes vivant dans la rue pour qui les étés sont particulièrement meurtriers. Oui, le réchauffement climatique ne fait qu’aggraver les inégalités sociales. Sans oublier qu’il contribue à la perte de biodiversité dramatique pour notre planète. Il ne suffit pas de mettre en œuvre les actions d’accompagnements certes nécessaires notamment auprès des plus fragiles. La responsabilité publique pour l’action contre le dérèglement climatique est directement engagée.
Une politique frileuse contre dérèglement climatique …
Viser la neutralité carbone d’ici 2050 et pour cela diviser par au moins 6 les émissions de CO2, c’est très bien. Le problème, c’est que la France n’en prend pas le chemin si l’on en croit le premier rapport du Haut conseil pour le climat. « La neutralité carbone est techniquement réalisable, mais implique une transformation de l’économie et de la société à grande échelle » note ce rapport. Sans rupture avec le modèle de développement capitaliste ? Nous ne le pensons pas. Certes, comme sur le plan social, les luttes peuvent contraindre à des inflexions et à engranger des avancées.
Un changement radical nécessite une intervention publique forte, avec une politique qui n’hésite pas à contrecarrer les intérêts des plus grands groupes. Or le néo-libéralisme qui domine le monde contemporain, c’est la domination d’une bourgeoisie financière qui met les états à leur service. Le macronisme en est la parfaite illustration en France.
….brutale et autoritaire contre les droits sociaux
Macron ne fait pas semblant de jouer au Bonaparte, « au-dessus des classes sociales », comme la plupart des autres présidents de la 5ème république. Il met en œuvre, sans détour et à marches forcées, tout ce dont le patronat rêvait depuis des décennies. C’est ce qui explique sa politique anti-sociale de plus en plus brutale : réforme de l’assurance-chômage qui entraînera « statistiquement » 300 000 chômeurs de moins et autant de précaires en plus, projet de réforme systémique des retraites avec probable recul de l’âge de la retraite, projet de revenu universel d’activité qui risque à l’exemple du crédit universel britannique d’aggraver la précarité mais aussi de renforcer le contrôle des plus vulnérables (1).
La répression exercée contre le mouvement des Gilets jaunes est l’illustration d’une politique qui vise à éteindre toute contestation sociale qui entrave le projet néo-libéral. Plutôt qu’à être des « gardiens de la paix », on habitue les policiers à intervenir violemment contre des foules jugées nécessairement menaçantes. La tragédie qui vient d’avoir lieu à Nantes lors de la fête de la musique en est une dramatique illustration.
Rassembler le camp du social et de l’écologie
Tant que la gauche (associative, syndicale et politique) restera dans son état d’émiettement actuel, Macron entendra pousser son avantage. Assurance-chômage, ADP mais aussi la préparation des municipales : autant d’occasions pour reconstruire et rassembler fédérer les différentes composantes de la gauche pour peu qu’elle s’assume comme porteuse des intérêts du salariat. L’heure n’est ni aux exclusives, ni aux attitudes hégémoniques, mais à la construction de la riposte unitaire.
(1) Revenu universel d’activité : attention, danger ! Tribune parue sur le blog de Médiapart