Je reproduis ici une contribution de la Gauche démocratique et sociale en vue des élections régionales dans les Pays de la Loire.
Depuis six ans, la droite a géré cette région au fil de l’eau, distribuant des subventions aux entreprises sans réelles contreparties (dans le domaine de l’emploi, des conditions de travail et de l’environnement) et aux collectivités locales sans exigences (notamment pour la transition écologique). Six ans de « faux pragmatisme » mais de « réelle idéologie » de droite (exemple : sa volonté d’ouvrir à la concurrence le transport ferroviaire) qui ont déconnecté l’institution régionale de ses habitants, mais ont répondu aux attentes du Medef et de la FNSEA.
Se rassembler autour d’un projet régional social et écologique
Alors que les politiques néolibérales ont accentué les inégalités sociales, alors que nous sommes face à une crise économique et sociale sans précédent, alors que le changement climatique se fait d’ores et déjà sentir : il faut changer de cap, et construire des politiques régionales qui protègent, en sachant s’appuyer sur les habitant.es des Pays de la Loire et en leur donnant les moyens d’être les acteurs de l’indispensable transformation de notre société.
Dans ce cadre, la Gauche démocratique et sociale (GDS) estime nécessaire le rassemblement des gauches sociales et écologistes pour remobiliser l’électorat populaire autour d’un projet affichant l’ambition d’une Région stratège, planifiant une transition écologique dans la justice sociale.
De par ses compétences, l’institution régionale peut être un levier pour engager le changement et construire une alternative concrète au macronisme. Un an avant l’élection présidentielle, les élections régionales (mais aussi départementales) sont l’occasion de démontrer la capacité de la gauche à se rassembler pour porter un projet social et écologique ambitieux au cœur des territoires et de la vie quotidienne. Dans cette première contribution, nous nous contenterons d’aborder quelques thématiques à titre d’exemples de réorientations possibles pour les Pays de la Loire.
Tirer les leçons des crises sanitaires et sociales
La crise sanitaire que nous traversons bouscule nos modes de vie et nos modes de pensée. Parce que ceux-ci sont bouleversés, il est plus que nécessaire de repenser les relations entre l’État et les collectivités locales et notamment de conforter et d’affirmer la place des conseils régionaux dans le processus territorial de gestion de crise.
Les politiques de santé étant pilotées par l’ARS à l’échelon régional, nous soutenons la proposition de créer une instance de concertation entre Etat, ARS et collectivités locales, afin de coordonner la gestion de crise dans les cinq départements et permettre au conseil régional d’être au cœur des décisions relevant de ses compétences : transports, formation médicale, lycées…La Région ne doit plus se contenter de n’être qu’un financeur des politiques décidées par l’ARS. Lutter contre les déserts médicaux (dans le rural comme en ville), doit devenir une priorité, le recours à la seule médecine libérale s’avère insuffisant.
De même, la crise sanitaire et sociale montre plus que jamais la nécessité de maintenir les services publics dans tous nos territoires, au plus près des besoins des habitants des Pays de la Loire. Des élu.es régionaux de gauche se doivent d’être aux côtés des habitant.es, des syndicats de salarié.es, des associations et des collectivités qui luttent pour préserver leur gare, leur poste…Le conseil régional doit impulser un plan de sauvegarde des services publics et, face au désengagement de l’État et des grands opérateurs qui quittent campagnes et villes moyennes, accompagner les collectivités locales pour garantir le maillage du territoire en maisons et centres de santé, maisons des services publics, antennes mobiles…
Le confinement a démontré l’importance de l’accès au numérique pour tous, faisant de fait d’internet un service essentiel, dont ont notamment besoin les lycéens. Un plan régional d’accès au numérique, prenant les aspects techniques mais également sociaux devra donc être impulsé, associant collectivités locales et fournisseurs d’accès.
Chaque territoire de notre région a ses spécificités, son histoire, ses projets de développement. Afin de gagner en efficacité et en visibilité, le conseil régional doit renforcer ses antennes régionales dans chaque département afin de redevenir un interlocuteur de proximité pour ses partenaires locaux.
Un mandat pour réussir la transition écologique en Pays de la Loire
En matière de transition écologique, les collectivités locales doivent encourager les initiatives locales et la créativité : par ses compétences en matière de formation professionnelle et dans les lycées, le conseil régional doit renforcer l’éducation à l’environnement et au développement durable tout au long de la vie, en s’appuyant sur les réseaux d’éducation populaire, afin de permettre à chacun.e d’être acteur de la transition écologique.
Le conseil régional doit également être porteur d’ambitions collectives fortes en matière de transition énergétique et soutenir les investissements de demain : hydrogène vert, rénovation thermique des logements et du tertiaire, énergies renouvelables…
Le gouvernement semble avoir découvert que la désindustrialisation de notre pays a entraîné la disparition de son autonomie, notamment en matière pharmaceutique. Le conseil régional doit être acteur de la réindustrialisation de son territoire, afin de relocaliser les emplois et de participer à la reconstitution d’un tissu industriel cohérent, en ayant comme priorité le réemploi des friches industrielles afin de préserver les terres agricoles et de ne pas accentuer le phénomène de métropolisation des emplois.
En matière économique, et alors que le chômage explose, le conseil régional doit également agir auprès des TPE et PME confrontées à la nécessité de faire évoluer leurs modes de production pour répondre à l’évolution des filières et des marchés en investissant massivement dans un plan « former plutôt que licencier », en privilégiant les formations au plus près du lieu de travail ou en permettant aux salariés en formation d’accéder au réseau de transports scolaires pour favoriser leur mobilité.
Mais impulser et soutenir le développement économique ne signifie pas renoncer à porter une réelle ambition en matière de développement durable de notre région. Aussi, la conditionnalité des aides régionales (totalement abandonnée par Bruno Retailleau et Christelle Morançais) doit être le garant de la cohérence des politiques publiques et du respect de critères sociaux (maintien et création d’emplois, accord encadrant le télétravail…) et environnementaux exigeants.
En matière de transports, et donc d’accès aux services publics, les compétences du conseil régional en la matière lui donnent une vraie opportunité d’agir sur l’égalité face aux enjeux de mobilité. Nous proposons la gratuité des transports scolaires, un accompagnement à l’usage quotidien du vélo et le soutien au développement des véhicules « propres ».
De nouvelles solidarités se sont créées au cœur de la crise, démontrant que le système capitaliste ne permet pas de répondre par exemple aux problématiques de proximité. Le conseil régional doit accompagner toutes les initiatives de l’économie locale, sociale et solidaire, telles que (par exemple) le soutien à l’agriculture paysanne ou la livraison de produits locaux, favorisant à la fois les circuits courts et le lien social.