Le plaisir de retrouver une vie plus normale avec le déconfinement progressif qui s’amorce ne fera pas oublier les mois difficiles que nous avons traversés. La pandémie n’est pas encore éradiquée, les personnels de santé ont été (et sont toujours) durement éprouvés. Pas question d’oublier les conséquences dramatiques des coupes sombres dans le financement de l’hôpital public !
Déconfiner les colères
Nous ne sommes pas non plus prêts à oublier que les salariés des premières et deuxièmes lignes sont toujours mal payés…alors que les milliardaires et certaines grandes entreprises (numérique, grande distribution,…) ont largement profité de la crise. Macron ne modifie en rien sa politique néo-libérale : toujours pas question pour lui de taxer les plus riches ni d’arrêter la destruction des protections sociales, comme c’est le cas avec la scandaleuse réforme de l’assurance chômage. Le président des riches a toujours en tête une contre-réforme des retraites. Qu’il se méfie : ce sont aussi les colères sociales qui vont se déconfiner !
Le bilan calamiteux du quinquennat Hollande pèse toujours avec la division accrue à gauche qui en a résulté. Les tensions sociales sont fortes, mais c’est l’extrême-droite qui entend profiter de cette situation, la gauche ne fournissant aucune vraie perspective à la jeunesse et au salariat. Dans plusieurs régions, les listes RN risquent d’être en tête au soir du premier tour des régionales (Normandie, PACA, Hauts de France, Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté). Que le RN emporte une ou deux régions n’est malheureusement plus impossible ! Il y a danger !
Danger d’extrême-droite, besoin de gauche unie
L’extrême-droite c’est bien sûr le RN, mais ce sont aussi des secteurs entiers de la droite prêts s’allier avec Le Pen. Ce sont des médias (CNews, Valeurs actuelles…) qui mènent une bataille idéologique. On peut comprendre que des policiers revendiquent une amélioration de leurs conditions de travail. Mais il ne doit y avoir aucune complaisance avec ces organisations de policiers qui profitent de l’émotion après le meurtre de deux des leurs pour véhiculer les idées de l’extrême-droite sur les peines plancher, sur une justice soi-disant laxiste (alors que les peines prononcées sont de plus en plus sévères).
Si une très grande majorité des électeurs de gauche se disent favorables à l’unité et au rassemblement, force est de constater (comme le montrent les régionales) qu’ils ne sont pas (encore) entendus. Sans une pression citoyenne plus forte sur les appareils des partis, nous n’échapperons pas à un deuxième tour Macron-Le Pen en 2022. Développer des collectifs locaux autour des différents appels (2022 vraiment en commun, Unité et alternative pour 2022,…) avec une idée simple (« Unité pour 2022 ») c’est indispensable. Tout comme les débats sur une plateforme commune pour un contrat de législature porteur de vraies ruptures avec les politiques néo-libérales. Il n’est pas trop tard !