La journée mondiale des Zones Humides a lieu le 2 février, date anniversaire de la signature de la Convention Ramsar du 2 février 1971 (du nom d’une ville d’Iran). Ce traité qui engage les Etats, à la conservation et à l’utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources, est le seul traité mondial sur l’environnement qui soit consacré à un écosytsème particulier. La France a ratifié ce traité en 1986. Elle s’est alors engagée sur la scène internationale à préserver les zones humides de son territoire. En 2011, 42 sites français d’importance internationale sont désignées, soit 3 510 000 ha classés. En Pays de la Loire, les sites suivants sont classés « Ramsar » : les Basses Vallées Angevines (6 375 ha), les marais salants de Guérande et du Mès (5 200 ha), le Lac de Grand Lieu (6 300 ha) et les marais de la Grande Brière (19 000 ha).
Cette année le thème qui a été choisi pour la journée mondiale des zones humides, c’est « le tourisme dans les zones humides : une expérience unique ». C’est dans ce cadre que je suis intervenu, jeudi 2 février, pour le Conseil régional lors d’une journée organisée à Saint Malo de Guersac par le Parc Naturel Régional de Brière, le Conservatoire du Littoral et le Forum des Marais Atlantiques.
Différents exemples de développements locaux et durables et de zones humides ont été présentés à cette occasion. Certains bénéficient d’un financement régional au titre du partenariat régional avec les structures chefs de file « biodiversité » comme le Forum des Marais Atlantiques (réflexion régionale sur les zones humides), du soutien aux Parcs naturels régionaux (développement du tourisme ornithologique au marais poitevin), de l’appel à projet « biodiversité », comme c’est le cas pour la Communauté de communes Océan Marais de Monts (soutien pour l’élaboration d’un programme de développement ornithologique sur les Pays de Monts).
Le tourisme est bien sûr un secteur économique majeur pour notre pays, tout comme pour notre région. Mais tous les territoires de notre région n’ont pas le même attrait ni les mêmes retombées touristiques. Aménager le territoire régional dans une perspective de meilleure diffusion des fréquentations touristiques est l’une des premières priorités de l’action publique de la Région pour le tourisme.
Le Conseil régional soutient déjà des projets exemplaires de tourisme durable en milieu naturel. Il s’agit d’accompagner des dynamiques locales innovantes : parcours ornithologique sur le Pays de Monts, maison de la Réserve naturelle régionale des marais de la Vacherie, centre d’éducation à l’environnement de Grand-Lieu, site de Rozé en Brière, pôle des espaces naturels du marais poitevin.
Nous affirmons une volonté régionale de mieux valoriser le tourisme nature. Nous connaissons le savoir-faire déjà mis en œuvre par les Parcs Naturels Régionaux de notre région. Aussi, partant du principe que les Parcs sont des laboratoires d’initiative, les équipes « tourisme » des services de la région et les Parcs vont se réunir le 29 février prochain. Chaque parc présentera ses propres expérimentations (en termes d’hébergements, de parcours de découvertes de sites remarquables, de sentiers avec dispositifs d’interprétation)…Il ne s’agira pas ensuite de se limiter aux seuls Parcs, ou aux Réserves Naturelles Régionales, mais bien de mettre en œuvre un choix régional de communication sur le tourisme nature.
Toutes les expériences innovantes doivent être désormais développées à des échelles de territoire plus importants : pays, département, région ou avec des entités touristiques thématiques. Pour accompagner collectivement les acteurs du tourisme à répondre aux défis de la révolution internet, de la qualité, de l’évolution institutionnelle et réglementaire, de l’attractivité touristique, la Région fait de l’innovation une de ses priorités. Parmi les principaux outils d’accompagnement de l’innovation figurent les Plateformes régionales d’innovation (PRI *) initialement conçues pour le secteur industriel. La politique régionale des PRI bénéficie également au secteur du tourisme. D’ores et déjà des PRI tourisme thématique sont en cours (e-tourisme, médiation culturelle, oenotourisme,…). Le tourisme nature pourrait y trouver pleinement sa place. Il s’agit aussi de renforcer les liens entre naturalistes, gestionnaires d’espaces naturels et professionnels du tourisme.
Il faut commencer par un recensement de l’ensemble des sites naturels qui bénéficient et d’une fréquentation touristique ainsi que des acteurs concernés. Cet état des lieux doit permettre dans un premier temps d’identifier toutes les infrastructures existantes : espaces naturels ouverts au public, sentiers de découverte, maison d’accueil, expositions permanentes ou temporaires, visites guidées. Une fois ces expériences locales identifiées, nous serons en mesure de mettre en évidence, les points forts et les points faibles. Seront ainsi identifiables les éléments de synergie favorables et les déséquilibres territoriaux. Un tel travail pourrait s’inscrire pleinement dans la mission d’animation et de développement des filières touristiques, confiée à l’Agence régionale des Pays de la Loire.
L’organisation du festival Birdfair « festival de l’oiseau et du tourisme nature » organisée par la Ligue pour la Protection de s Oiseaux à Paimboeuf, les 21/22/23 septembre 2012 devra constituer une nouvelle dynamique en faveur du tourisme nature.
Contribuer à l’accès au tourisme pour tous est bien sûr un des objectifs du conseil régional. Avec la difficulté que l’on connaît pour le tourisme nature. Il nous faut, à la fois, ne pas mettre la nature « sous cloche », mais également ne pas ouvrir n’importe comment au public les zones les plus fragiles. Une fois ces deux « bornes » clairement affirmées, rien ne s’oppose à un développement plus important du tourisme nature dans notre région, et notamment dans les zones humides.
(*)La plate-forme régionale d’innovation se définit avant tout par son objectif : la mutualisation d’équipements entre des entreprises au service de leur développement économique et de celui de leur territoire.