Le 26 avril 2007, dans l’émission « A vous de juger », Nicolas Sarkozy déclarait avec une rare conviction : « Je veux m’engager sur le plein emploi : 5% de chômeurs à la fin de mon quinquennat ». Après avoir ajouté que si les dirigeants n’avaient pas à rendre compte de leurs résultats, la démocratie ne vaudrait plus grand-chose, il ajoutait : « Et on ne nous demande pas une obligation de moyens, mais une obligation de résultats. Si on s’engage sur 5% de chômeurs et qu’à l’arrivée il y en a 10, c’est qu’il y a un problème. […] C’est un échec, et c’est aux Français d’en tirer les conséquences. »
Le nombre de chômeurs s’élève aujourd’hui à 10 % de la population active avec une augmentation de 0,2 % en février. Aux Français donc d’en tirer les conséquences, comme les y invitait Nicolas Sarkozy. Curieusement, Sarkozy parait avoir totalement oublié sa déclaration de 2007 et se vantait, le 26 mars 2012 sur France info, d’une « baisse tendancielle de l’augmentation du nombre de chômeurs ». Il avait même le culot d’ajouter « Ces chiffres du chômage marquent une amélioration de la situation » alors que 6 200 personnes de plus se retrouvaient sans emploi à la fin de février 2012, que la situation de l’emploi ne cesse de s’aggraver et que le nombre de chômeurs augmente depuis 10 mois consécutifs.
Pour Sarkozy, le nombre de chômeurs n’aurait augmenté « que » de 400 000 depuis 2007. Ces chiffres n’ont rien à voir avec les chiffres de Pôle Emploi, chiffres auxquels il se réfère pourtant lorsqu’il se félicite de la baisse de la hausse du chômage en février.
Selon cet organisme, le chiffre des demandeurs d’emploi de la catégorie A (personnes sans aucune activité) s’élevait à 2 137 000, lors de l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Il est aujourd’hui de 2 867 000, soit une augmentation de 730 000 (près de 35 %) depuis 2007.
Mais si l’on ajoute à ces 2 867 000 demandeurs les deux autres catégories de demandeurs d’emplois, ceux de la catégorie B (personnes pourvues d’un emploi de 78 heures ou moins à la recherche d’un emploi) et ceux de la catégorie C (personnes pourvues d’un emploi de plus de 78 heures et à la recherche d’un emploi) le total de demandeurs d’emplois s’élève à 4 278 000 c’est-à-dire un million de plus que lors de l’élection de Sarkozy.
Il n’y a, décidément, que Sarkozy et l’UMP pour voir une bonne nouvelle dans les chiffres de l’emploi de février 2012.