Je reproduis ci-dessous un article sur les licenciements boursiers que le PCF 44 m’ a proposé d’écrire pour son journal départemental (Les Nouvelles de Loire-Atlantique). Sur ce même sujet, j’invite à lire le communiqué de la fédération de Loire-Atlantique du PS au sujet de la SEITA (avec demande de remboursement des sommes versées au titre du CICE à la SEITA). Lire également l’amendement déposé par le député socialiste Michel Ménard pour conditionner le CICE.
Dans le cadre de la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire, une loi dite Florange (sur la reprise des sites industriels) a été adoptée par toute la gauche en mai 2014. En bon gardien de l’ordre établi, le Conseil constitutionnel en avait auparavant censuré certaines dispositions « contraires à la liberté d’entreprendre et au droit de propriété ». Cette loi vise à faciliter la reprise d’entreprises qui ferment (par un repreneur ou par les salariés en SCOP). Ce qui se passe aujourd’hui à la SEITA montre que cette loi n’a pas suffi à empêcher la poursuite de « licenciements de convenance boursière ».
La SEITA (groupe Impérial tobacco) fait des bénéfices. Elle touche 660 000 euros d’aides au titre du CICE et en plus, elle licencie ! Le moins que l’on puisse faire, c’est d’exiger de la SEITA le remboursement du CICE, et plus généralement la conditionnalité des aides d’Etat à l’investissement au maintien ou à la création d’emplois sur le territoire national. L’argent public ne doit pas servir à l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires !
La puissance publique doit se donner les moyens d’agir. Il faut tout d’abord renforcer les pouvoirs de l’inspection du travail. Saisie par les syndicats, l’inspection du travail, se fondant sur un « doute manifeste », devrait se voir confier le pouvoir de suspendre les licenciements, obligeant l’employeur à revoir sa copie. Autant de temps gagné pour de nouvelles et impératives négociations ! La puissance publique devrait alors pouvoir « taxer » et imposer un tel coût aux délocalisations et licenciements que ceux-ci n’en vaudraient plus la peine.
Cela demande une forte volonté politique. Mais face à a crise de ce monde dominé par la finance, avons-nous encore le choix ? Soit nous continuons à subir les lois d’une finance qui sert une minorité, soit nous nous donnons les moyens de remettre l’économie au service du plus grand nombre.