Toutes les baisses de cotisations patronales effectuées ces dernières années ont été totalement inefficaces en matière de création d’emplois. « Allègements Fillon, baisses de charges dégressives sur les salaires compris entre 1 et 1,6 SMIC, ou les crédits d’impôt en faveur de la recherche ou de la compétitivité et de l’emploi, aucun chiffrage des emplois créés grâce à ces dispositifs n’est accrédité » (1).
Baisser le « coût du travail » n’assure pas des embauches
Le « coût du travail » (2) représente en moyenne entre 20 et 25 % du coût de production total. Sur 700 milliards d’euros de salaires (directs et cotisations sociales) versés par les entreprises, dont environ 170 milliards de cotisations, le basculement des cotisations famille (environ 35 milliards d’euros) représenterait un allègement de 5% du « coût du travail ». Rapporté au coût global de production, cela ne représente, tout au plus, qu’un peu plus de 1%. « Une variation du taux de change de l’euro ou des prix de l’énergie suffit à l’annihiler ! Les entreprises ne vont-elles pas utiliser les baisses du coût du travail pour reconstituer leurs marges plutôt que pour embaucher ? » (1)
Taux de marge, profits, investissements et dividendes
En France, le discours patronal est simple : Il faut « que l’étau se desserre autour des entreprises dont le taux de marge de 28% est à un plus bas historique » (3). Le taux de marge, c’est le rapport de l’excédent brut d’exploitation (4) à la valeur ajoutée. Selon le député européen Liem Hoang Ngoc, « une hausse tendancielle du taux de marge a jalonné ces trente dernières années, accompagnant la montée du capitalisme néolibéral. Cette hausse tendancielle du taux de marge ne s’est pas accompagnée d’une hausse, mais d’une baisse tendancielle des taux d’investissement. Au cours de cette phase, une part croissante des bénéfices a été redistribuée au détriment de l’investissement, sous forme de dividendes » (5). Selon l’économiste Michel Husson « L’investissement, les salaires, les dépenses de R&D (recherche et développement) et le profit […] ont été multiplié environ par 2 entre 1990 et 2012. Mais la masse des dividendes nets versés par les entreprises a été multipliée par plus de 3,5 % ». Il précise : « Certes, la crise a fait reculer cette progression en 2010 mais ce manque à gagner a été vite comblé » (6). Dès 2012, en effet, le niveau record du montant des dividendes nets versés de 2010 était déjà dépassé. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot parlent, dans un ouvrage récent, de la « violence des riches », celle notamment « qui permet la distribution des dividendes en même temps que le licenciement de ceux qui les ont produits » (7).
Supérieur à 30% , le taux de marge a baissé à 28% après la crise financière de 2007-2008 et la récession qui s’en est suivie. « C’est à partir de cette année, marquée par la récession consécutive à la crise des subprimes, que le taux de marge se dégrade effectivement, sans toutefois que la part des dividendes dans les bénéfices ne cesse de croître » (4). Cette baisse du taux de marge n’et pas due à une hausse du « coût du travail », salaires directs et indirects, qui ont peu progressé ces dernières années (8). Elle a été avant tout liée à une dégradation de la demande.
L’offre et la demande
« La contraction des carnets de commandes a en effet provoqué une baisse du taux d’utilisation des capacités de production, qui se situe à son plus-bas niveau historique. Dans ce contexte, les entreprises n’ont aucune raison d’investir (c’est-à-dire d’accroître leur stock de capital), même en présence d’une baisse du coût du travail » (5) . Il n’y a donc pas tant un problème d’offre qu’une insuffisance de demande de biens de consommation et d’investissement. Contrairement à la « loi des débouchés » (9) de Jean-Baptiste Say (ce « comique prince de la science » comme disait Marx), c’est la demande qui crée l’offre, et non l’inverse.
Les différents courants de la gauche ont eu, depuis de nombreuses années, deux sources d’inspiration en matière économique : Marx et Keynes. Pas Say !
(1) Patrick Roger, Le Monde, 12-13 janvier 2014
(2) Pour moi, le Travail n’est pas d’abord un coût mais un investissement. Pourquoi n’entend-on jamais parler du coût du Capital ?
(3) Pierre Cavret, Ouest-France, 14 janvier 2014
(4) L’excédent brut d’exploitation est le solde du compte d’exploitation, pour les sociétés. Il est égal à la valeur ajoutée, diminuée de la rémunération des salariés, des autres impôts sur la production, et augmentée des subventions d’exploitation.
(5) Liem Hoang Ngoc : Pourquoi le taux de marge des entreprises a-t-il baissé ?
(6) Michel Husson, « Du taux de marge dans l’industrie », Note Hussonet, n°61, 15 octobre 2013
(7) Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale, Éditions Zones, 2013, p. 13.
(8) L a production ayant baissé, la productivité a chuté, la part des salaires a donc augmenté (mais pas les salaires).
(9) « Toute offre crée sa propre demande ».
Lire aussi, sur le blog de Christian Chavagneux, un article du 6 janvier : Pourquoi le pacte de responsabilité n’améliorera pas les marges des entreprises et ne créera pas d’emplois ?
Bonjour monsieur,
Homme d’un certain âge, j’ai commencé ma carrière en ramassant de la ferraille et des peaux de lapins. j’avais 14 ans et j’ai travaillé dur toute ma vie. Je ne voulais pas rester en bas de l’échelle et en revenant du service militaire j’ai décidé de faire du commercial. Quelques années après, avec très peu d’argent, j’ai monté des affaires. J’ai fini avec 3 usines en ayant comme seul diplôme mon certificats d’études PRIMAIRES. Alors, voyez vous, je pense pouvoir parler de ce que je connais un peu. L’entreprise ce n’est pas l’état. Quoi de plus facile que d’embaucher quand on n’est l’état. Peu importe le bilan, si l’actif ne correspond pas à l’actif les impôts ou les emprunts y pourvoiront. Gaulliste depuis toujours (j’avais 16 ans quand il est arrivé au pouvoir en 1958) je n’ai jamais depuis cette époque vu au pouvoir un homme de cette carrure, de cette probité. Nous avons actuellement un classe politique venant tous, ou à peu prés, des mêmes écoles et cela depuis au moins 30 ans si ce n’est plus. Dramatique, pour mener les affaires du pays. Incapable d’imposer quoi que ça soit, ne pensant que la réélection, (ce ne sont que des professionnels) pendant que l’on pense à se faire réélire on prend des décisions qui ne sont que des décisions de complaisances vis à vis de son électorat mais pas pour le bien du pays. Nous assistons à la mise en place depuis pas mal de temps à une véritable oligarchie. Pour conclure, je voudrai vous dire ceci:
Ce n’est pas en baissant les charges que nous allons créer de l’emploi.
Ce n’est pas en affirmant que c’est du donnant donnant que nous motiverons les chefs d’entreprises.
Ce n’est pas en laissant le code du travail tel qui l’est que les PME vont embaucher.
Ce n’est pas en désignant les chefs d’entreprises comme étant des salops et des profiteurs
que vous allez créer de l’emploi.
Je pourrai continuer comme « moi président » etc….on connait la suite ………!!!!!
Pour finir, je voudrai dire ceci. J’en ai assez que les médias, les économistes, beaucoup d’hommes politiques prennent comme exemple les patrons du CAC 40 (qui n’en sont pas d’ailleurs, pour moi ce sont des salariés) pour dénoncer nos salaires. C’est comme si, pour dénoncer les salaires des fonctionnaires, je prenais comme l’exemple, le revenu de la centaine de trésoriers payeurs généraux en ajoutant tous leurs avantages, voiture, chauffeur, logement de fonction etc….!!!!!!Vous me diriez que je suis malhonnête et vous auriez bien raison, et bien c’est pareil pour le CAC 40.
Âgé aujourd’hui de 72 ans, j’ai fabriqué de l’aliment du bétail pendant plus de 40 ans. J’ai vendu mes affaires et je ne pouvais pas rester à rien faire. j’ai recrée des petites sociétés pour m’amuser. J’ai lancé en France les distributeurs de lait cru, j’avais à l’époque 68 ans.je suis par exemple sur un marché immobilier au Sénégal pour construire 600 maisons, voyez vous quand on veut!!!!!. Libérons les énergies de ce pays et vous verrez ce que nous sommes capables de faire, mais ce n’est certainement pas en nous mettant des règles à n’en plus finir, des principes de précautions dans la constitution que nous allons entreprendre.
Cordialement.
Michel Besnard.
Ce gouvernement fait des surprises aux citoyens et au Patronat Je vous annonce sans coup férir que le climat se prépare à nous faire une surprise cataclysmique l’équivalent en méthane du triplement du taux actuel de C02 en l’espace de 2 à 3 ans passant de 400 ppm à 1000 ppm, soit approximativement une augmentation de plusieurs degré d’un coup et d’élévation de plusieurs dizaines de mètres du niveau de la mer!!!Ces bonnes nouvelles seront appuyées par des articles de spécialistes!Allez bon courage!
Ce gouvernement fait des surprises aux citoyens et au Patronat Je vous annonce sans coup férir que le climat se prépare à nous faire une surprise cataclysmique l’équivalent en méthane du triplement du taux actuel de C02 en l’espace de 2 à 3 ans passant de 400 ppm à 1000 ppm, soit approximativement une augmentation de plusieurs degré d’un coup et d’élévation de plusieurs dizaines de mètres du niveau de la mer!!!Ces bonnes nouvelles seront appuyées par des articles de spécialistes!Allez bon courage!
Les attaques contre le salaire socialisé sont une nouvelle attaque contre les travailleurs de ce pays. Jusqu’où ira la trahison, l’entêtement des responsables de ce gouvernement et du Président de la République? Ils porteront la responsabilité du désespoir et devront assumer devant l’histoire et les générations futures du séisme que va connaître notre pays, tant sur le plan politique que sociétal. C’est à pleurer.
N’en déplaise à Spinoza…..
Selon l’OIT**:
la reprise mondiale des marchés du travail est freinée par un déficit de la demande globale.
Dans de nombreuses économies développées,les réductions drastiques des dépenses publiques et les hausses des impots sur le revenu et des taxes à la consommation pèsent lourdement sur les entreprises privées et les ménages
Le taux de chomage chez les jeunes 15-24 ans atteignait 13.1% en 2013 soit 2 fois le taux tous ages confondus..;
**AFP Libération 20.01.2014