Le 10 mai est en France la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Cette date correspond à l’adoption par le Parlement, le 10 mai 2001, de la loi Taubira « reconnaissant la traite négrière transatlantique et l’esclavage ». Hier j’ai eu l’honneur de représenter Jacques Auxiette et le Conseil régional à cette cérémonie. Jean-Marc Ayrault y a pris la parole au nom des trois collectivités (Nantes, Conseil régional, et Conseil général représenté par Fabienne Padovani). Cette année, la cérémonie a eu lieu en présence de l’écrivaine Léonora Miano. Ce type de cérémonie, quelques semaines après l’inauguration du Mémorial à l’abolition de l’esclavage, est toujours empreint d’émotion. Le magnifique chant qu’a entonné Léonora Miano à la fin de son allocution a renforcé ce sentiment.
Il s’agit bien sûr de se souvenir. Se souvenir de l’horreur de l’esclavage. Se souvenir des combats menés par les esclaves pour conquérir leur liberté. Au lendemain des révoltes des noirs de Saint-Domingue, l’esclavage a été une première fois aboli en 1791 par les révolutionnaires français. Sous la pression des planteurs, Napoléon l’a rétabli. Il faudra attendre les journées révolutionnaires de février 1848 pour qu’enfin l’opposition des planteurs soit vaincue. La seconde abolition de l’esclavage est proclamée le 4 mars 1848, par un décret rédigé par Victor Schoelcher.
Se souvenir, mais aussi lutter au présent contre les formes actuelles d’esclavage. L’Organisation internationale du travail (OIT) estime aujourd’hui à 25 millions le nombre de personnes vivant des conditions assimilables à l’esclavage : proxénétisme, travail forcé, travail clandestin, travail des enfants…Selon l’Unicef, 200 000 enfants seraient retenus en esclavage en Afrique centrale et occidentale (enfants soldats…). L’esclavage persiste par exemple au Soudan et en Mauritanie.
Dans le cadre des actions éducatives soutenues par le Conseil régional, différentes actions sont proposées pour lutter contre toutes les formes de discrimination. Des actions relatives au « Devoir de Mémoire, Education à la Tolérance et à la Paix » sont menées en partenariat avec le Mémorial de la Shoah et avec la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. Cette année, une nouvelle action est proposée à titre expérimental avec le Château de Nantes et la Mémorial comme partenaire aux côtés des Archives départementales. Il s’agit de : « Travail d’Histoire, Devoir de Mémoire : l’esclavage ».