L’arrêt de la cour d’appel autorisant l’installation d’une crèche au Conseil général de Vendée vient d’être annulé par le Conseil d’Etat. Le département de la Vendée devra verser 3000 euros à la fédération de la Libre Pensée.
Pour le conseil d’Etat l’installation d’une crèche de Noël dans l’enceinte d’un bâtiment public « ne peut ne peut être regardé comme conforme aux exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques » (point 6 de l’arrêt du Conseil d’Etat). Le Conseil d’Etat fait bien une différence entre « emplacement public » et « enceinte de bâtiments publics, sièges d’une collectivité publique ou d’un service public ». Dans ce denier cas, « sauf circonstances particulières » l’installation d’une crèche n’est pas possible selon le Conseil d’Etat.
Le Conseil d’Etat a donc clairement désavoué le Conseil Général de la Vendée contrairement à ce que laisse entendre le sénateur-président Retailleau. Et tout aussi contrairement à ce qu’il écrit dans un communiqué, l’arrêt du Conseil d’Etat ne rappelle en rien que la France est un « pays laïc aux racines chrétiennes ».
Le sénateur-président du Conseil régional mène un combat politique nullement religieux. L’épiscopat français a beau rappeler « que la présence d’une crèche dans tous les bâtiments publics n’est pas une revendication de l’Eglise », il n’en a cure. Faute tout de même de pouvoir mettre une crèche au Conseil régional (ce que clairement ne permet pas l’arrêt du Conseil d’Etat), il prévoit maintenant d’en mettre une à Fontevraud ! Ce sera certainement avec l’argument que cela présente « un caractère culturel, artistique ou festif » (termes du Conseil d’Etat). Nul ne sera dupe.
La droite aux manettes du Conseil régional est une droite dure qui met en avant les questions d’identité, en se repliant sur le mythe d’une France chrétienne, ce qui alimente la méfiance vis-à-vis de tout ce qui n’est pas « français de souche ». Je refuse cette vision de notre République (*) et continuerai à la combattre.