Lors de la dernière réunion du Conseil régional des Pays de la Loire, j’ai défendu un voeu (au nom du groupe SERR) pour exprimer l’opposition au traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), et appelant le gouvernement et les parlementaires à promouvoir un modèle économique plus soutenable. La majorité régionale (de droite) ne l’a pas voté (« à quoi sert un voeu ? »), il n’a donc pas été adopté
Les crises actuelles exigent des réponses audacieuses afin de relever les défis sociaux, écologiques et démocratiques auxquels nous sommes confronté.e.s. Il apparaît aux yeux de chacun.e que le projet d’un marché mondial néolibéral est socialement et écologiquement insoutenable.
Le Conseil régional des Pays de la Loire reconnait l’urgence :
- à agir pour relocaliser la production de denrées alimentaires. La nourriture doit être produite aussi localement que possible. Cela nécessite une politique agricole et commerciale qui donne la priorité et renforce les systèmes agroécologiques locaux dans le monde entier, qui ne détruisent pas le climat et la biodiversité et qui soient basés sur des droits sociaux protecteurs ;
- à agir pour relocaliser la production de biens essentiels autant que cela est possible et pertinent du point de vue environnemental, tout en aidant les pays du Sud à développer leurs propres productions. En particulier, la production des biens essentiels du quotidien, ainsi que les produits nécessaires pour assurer des services publics de haute qualité, doivent l’être sur des bases régionales et dans le respect de normes environnementales strictes et de droits sociaux et du travail élevés ;
- à renforcer les services publics locaux afin de garantir une haute qualité de service pour un coût abordable à toutes les populations, tant pour l’eau que l’assainissement, la santé, l’éducation ou encore les transports. Cela implique que les services publics soient exclus des accords de libéralisation du commerce, que les cadres juridiques existants donnent aux autorités locales la possibilité d’agir en ce sens et qu’elles disposent des ressources nécessaires pour le faire ;
- à œuvrer pour que les pouvoirs publics puissent inclure une préférence pour les fournisseurs locaux dans la passation des marchés publics. Donner aux collectivités territoriales le droit de décider par elles-mêmes permettra aux marchés publics de devenir un puissant soutien à la relocalisation de nos économies afin de satisfaire les besoins des populations.
Pour ce faire, les droits humains, les principes de complémentarité, de solidarité et de soutenabilité doivent s’imposer aux règles qui organisent le commerce et l’investissement.
Le Conseil régional des Pays de la Loire, réuni en séance plénière, demande ainsi au gouvernement et à l’ensemble des parlementaires français.es, qu’elles et ils siègent à l’Assemblée nationale, au Sénat ou au Parlement européen :
- d’élaborer et de promouvoir un cadre juridique qui contribue à la relocalisation écologique et solidaire de l’économie ainsi qu’à des services publics solides ;
- de placer les droits humains, les droits sociaux, la protection du climat et de la biodiversité au-dessus du droit commercial afin d’établir des relations commerciales fondées sur une solidarité et une coopération internationales solides ;
- d’abandonner l’accord commercial de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, ainsi que d’autres accords similaires tels que le CETA, car ils aggravent les crises actuelles.
Avec le recent accord de libre-echange entre le Mercosur et l Union europeenne, le discours protectionniste revient en France. Pourtant, la theorie economique infirme le protectionnisme. Pour la lutte climatique, le bon combat est celui d un prix du carbone assez eleve et croissant dans le temps, applique aux carburants du commerce maritime.