La poussée à gauche est nette. C’est le premier enseignement que l’on peut tirer du premier tour des élections législatives. Pourtant, rien n’est encore joué. Certes une majorité d’électeurs ont voulu confirmer leur vote du 6 mai, et « donner au changement une majorité ». Autrement dit, ils ont voulu donner une majorité sur laquelle François Hollande et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault puissent compter. Pour autant, la droite n’est pas terrassée. Il va falloir confirmer, prolonger et amplifier le vote du 10 juin. Pas une seule voix ne doit manquer aux candidats arrivés en tête de la gauche dans les différentes circonscriptions !
L’abstention est forte, beaucoup trop forte ! Bien sûr, un certain nombre d’électeurs se sont démobilisés pensant que l’essentiel avait été fait le 6 mai dernier après la défaite de Sarkozy. D’autres ont eu du mal à aller aux urnes, ayant du mal à se retrouver dans un premier tour où il y avait le plus souvent plus d’une dizaine de candidats. L’inversion du calendrier (législatives après les présidentielles) n’aide pas nombre de nos concitoyens à comprendre les enjeux de cette élection. Les enjeux du deuxième tour seront plus faciles à appréhender.
L’UMP est bien en crise après la défaite de son candidat aux présidentielles. Un nombre de plus en plus grand de ses élus sont perméables aux sirènes de l’extrême-droite. La droite baptisée « centriste » est elle aussi mal en point. La candidate socialiste a largement devancée François Bayrou. C’est tant mieux ! Et tant pis si Daniel Cohn-Bendit pense que c’est « une faute du PS », lui qui comme quelques-uns (heureusement minoritaires aujourd’hui) n’arrivent pas à renoncer à l’ouverture à droite !
Le Front national confirme son enracinement (et ce nationalement). Parallèlement, il faut aussi souligner qu’il recule nettement par rapport à son score des présidentielles. La fonction tribunicienne, le rôle du « chef » (de la « chef » en l’occurrence) restent forts dans l’électorat que peut rassembler comme toujours l’extrême-droite.
Ce premier tour permet de vérifier aussi le rôle central joué par le Parti socialiste au cœur de la gauche. Les institutions de la 5ème république et l’inversion du calendrier (législatives mises après les présidentielles depuis 2002) accentuent ce phénomène. L’absence de toute proportionnelle aux législatives renforcent le vote « utile ». Mais plus fondamentalement, les électeurs de gauche réaffirment leur volonté d’utiliser le vote PS pour en finir vraiment avec une décennie de domination électorale de la droite, et tout ce que cela signifie en termes de politique au service des plus privilégiés. Il n’empêche que le rassemblement de la gauche doit rester la ligne de conduite des socialistes. Dans les urnes, comme au gouvernement. ! Un gouvernement de la gauche unie, un gouvernement PS-FdG-EELV serait un signe fort en Europe alors que la crise de l’Euro s’approfondit du fait de la politique menée jusqu’à présent sous la houlette de Merkel et de Sarkozy.
Pour rompre avec les politiques d’austérité, la gauche doit se rassembler et faire front face à tous les gouvernements conservateurs européens !