Nous venons de gagner une première manche : même le groupe dirigeant le PS est obligé de reconnaître que François Hollande n’est pas le « candidat naturel » pour 2017. D’ailleurs comment faire autrement quand le sentiment que le Président ne doit pas se représenter est partagé par une immense majorité de citoyens : seuls 7% des Français souhaite que Hollande se représente (1) ! Se représenter contre l’avis de 93% serait un suicide politique. Cette évidence va s’imposer au cours des semaines à venir. Et le dernier obstacle à une primaire de toute la gauche sera alors levé (2).
Le quotidien Le Monde n’est plus et depuis longtemps le journal français de référence qu’il a été. Pour preuve un article titré « La lente agonie de la primaire » (3). Cet article reprenait la dernière parade tentée par Cambadélis (soutenu par L’Elysée) pour empêcher une primaire : convoquer un congrès extraordinaire du PS à l’automne pour modifier les statuts du parti qui prévoient des primaires pour désigner le candidat à l’élection présidentielle. Or un exécutif aux abois, lessivé notamment par plusieurs mois de mouvement social maintenu, n’a pas réussi à imposer un non-respect des statuts. La manœuvre a échoué, et voilà le groupe qui dirige le PS (sans plus aucune majorité depuis le départ des aubrystes du secrétariat national) contraint d’accepter une primaire. Bien sûr Cambadelis, roué aux manœuvres d’appareil, tente de présenter sa reculade en coup de maître. Le journal Le Monde emboîte le pas et parle de « primaire taillée sur mesure pour le chef de l’Etat »(4). Cet argument est tout droit sorti des « éléments de langage » de Solférino. C’est tellement vrai que le Journal du Dimanche, quant à lui, titre : « Primaire PS taillée sur mesure »(5) avec une photo pleine page de François Hollande. Même source, même soumission au pouvoir en place. Les directions de ces grands journaux portent atteinte à la déontologie journalistique avec de telles méthodes !
Pour éviter le désastre en 2017, la gauche doit avoir un candidat unique. Pour le désigner, il faut une primaire citoyenne (ce serait alors les 4 et 11 décembre). Toute autre voie serait un échec. Une primaire de la seule « Belle alliance populaire » (6) attirerait beaucoup moins de monde qu’une primaire de toute la gauche et des écologistes qui, elle, permettrait à 3 à 4 millions de citoyens de désigner celui ou celle qui affrontera la droite et l’extrême-droite. Je le répète : il n’y a pas deux gauches, une soi-disant gauche de gouvernement et une autre qui serait protestataire. Oui il y a une gauche de gouvernement, mais pas de ce gouvernement qui mène une politique qui n’a plus grand-chose à voir avec la gauche. Une gauche qui veut gouverner, mais qui sait aussi descendre dans la rue.
Valls menace d’interdire les manifestations intersyndicales des 23 et 28 juin. Il veut passer à nouveau en force sur la loi El Khomri rejetée par une majorité de citoyens et une majorité syndicale. Nous manifesterons les 23 et 28 juin, nous déposerons une motion de censure au Parlement et nous continuerons à travailler avec toutes celles et tous ceux qui ne se résignent pas au naufrage de la gauche en 2017. Cela passe dès-à-présent, par exemple, par travailler à une plateforme politique réunissant socialistes-communistes-écologistes et mettant en avant des mesures d’urgence comme socle d’une majorité de gauche aux présidentielles et aux législatives de 2017. Il n’y a pas d’autre voie réaliste possible.
(1) Le Parisien du 17 juin
(2) La « Belle alliance populaire » (BAP) est le regroupement initié par Cambadelis-Placé-Benhamias-De Rugy-Baylet pour soi-disant « dépasser » le PS sans que les militants socialistes aient été consultés sur la création de cette alliance. A noter que l’université, qui se tiendra cette année, est annoncé comme celle de la BAP et non celle du PS !
(3) Le Monde du samedi 18 juin
(4) Le Monde du 19-20 juin
(5) Le journal du Dimanche du 19 juin
(6) Le PS est toujours officiellement pour une primaire de toute la gauche, ce que certains médias oublient de rapporter (cf .la résolution adoptée au Conseil national du PS du 18 juin)
J’ai toujours catalogué le Journal du Dimanche, à droite. Comment s’étonner ?
Ce matin sur Itélé débat face à Martinez des journalistes dont une du Monde, totalement opposée à la CGT et pro-loi travail et Elkabach. Du grand n’importe quoi.
Gérard
Bonjour ,
Je serais d’accord pour une primaire de toute la gauche, mais de toute la gauche. Or J.L.Mélenchon ne sera pas aux primaires. Il est d’ors et déjà candidat à la présidence de la République. Donc, il n’y aura jamais de primaires de « toute » la gauche. Nous irons au combat divisés, dispersés et, bien sûr, nous perdrons.
Quelqu’un peut-il me renseigner sur ce qui sépare FONDAMENTALEMENT les personnalités suivantes :
Pouria AMIRSHAHI, Gérard FILOCHE, Benoît HAMON, Marie-Noelle LIENEMANN, Jean-Luc MELENCHON et Arnaud MONTEBOURG. Si ces personnalités-là ne peuvent pas s’entendre, alors, je désespère de la politique.
Merci de me répondre et merci de m’orienter, mon GPS ne suffisant pas.