Plan santé et plan pauvreté, nul n’y a vu un virage social. Au contraire ! Même Le Figaro observe que l’axe central de Macron, c’est : « la tendance à concentrer de plus en plus les bienfaits et les effets de la protection sociale sur les plus fragiles. Et donc à s’éloigner du modèle de la Sécurité sociale de l’après-guerre, conçu d’abord pour couvrir tous les salariés, puis l’ensemble de la population française ». Il s’agit d’aller « vers un système ressemblant à celui des pays anglo-saxons » (1)
Des personnels hospitaliers en souffrance
Le plan Santé dévoilé par Macron ne répond en rien à la crise aigüe de l’hôpital public. Sous prétexte que le système de santé ne souffrirait pas « d’un sous-financement mais d’un handicap d’organisation », le plan Santé ne prévoit que 400 millions de hausse des dépenses de santé en 2019 à mettre en regard avec les 800 millions d’euros d’économies non prévues demandées en 2018 à l’hôpital, qui ont été basculées vers la médecine de ville. Bref, les personnels des hôpitaux publics n’ont pas fini de souffrir.
Le président des inégalités
Ce n’est pas avec le plan de Macron que la pauvreté sera réduite. On ne peut bien sûr qu’être favorable à des petits-déjeuners dans les écoles…sans doute à la charge des collectivités ! Mais le RSA, outil majeur de lutte contre la pauvreté, ne va pas augmenter ! Le Président des riches poursuit son objectif : changer de modèle social. En envisageant un revenu universel d’activité, fusion des minima sociaux existants, il veut contraindre les bénéficiaires à signer un « contrat d’engagement réciproque », et ils ne pourront refuser plus de « deux offres raisonnables d’emplois ou d’activité ». Toujours cette vieille idée réactionnaire, largement mise en œuvre en Grande Bretagne, que les pauvres peuvent s’en sortir en faisant des efforts. Quant au financement du plan, il est largement payé par ceux qui sont « un peu moins » pauvres, par exemple par la baisse de la valeur réelle des allocations sociales et des pensions pour environ trois milliards. Les riches, les ultra-riches eux sont toujours épargnés. Et 38 milliards d’euros, soit près de vingt fois le montant du plan pauvreté, vont être versés au titre du CICE et des baisses de cotisations l’an prochain aux entreprises. La politique de Macron est donc plus que jamais une machine à creuser les inégalités (2).
Le sport au régime anglo-saxon
Même dans le sport, qui compte dans notre pays 16 millions de licenciés, Macron veut imposer le modèle anglo-saxon. En confirmant la perte de statut de fonctionnaire du personnel aux 1600 conseillers techniques sportifs (CTS), en demandant aux fédérations de les payer (seules les plus riches le pourront), le gouvernement met en œuvre ce qui a entraîné en Grande-Bretagne une baisse du nombre de personnes pratiquant un sport, et « certains sports y sont à l’agonie pendant que d’autres fédérations roulent sur l’or » (3).
L’urgence du rassemblement à gauche
Macron est dans les pas d’un Reagan ou d’un Tahtcher. Le néo-libéralisme est une vieille politique au service des détenteurs du Capital. La tâche de tous les militants de gauche (syndicaux, associatifs et politiques) est d’y opposer une alternative majoritaire, à construire en rassemblant à gauche. Unité à gauche, c’est urgent !
(1) Cécile Crouzel Le Figaro du 16 septembre 2018
(2) Romaric Godin Mediapart 13 septembre 2018
(3) L’explosion programmée du sport français Clément Guillou Le Monde du 20 sept
Toutes et tous à Tours les 13 et 14 octobre
Macron, le Thatcher français : c’est l’intitulé un des débats qui aura lieu, le 13 octobre, aux journées organisées par la Gauche démocratique et sociale (GDS) « pour l’unité à gauche, pour une alternative sociale et écologique » avec pour intervenants : Romaric Godin (journaliste à Médiapart), Anne De Haro (syndicaliste), Jean-Claude Chailley (Résistance sociale), Philippe Pascal (ex-inspecteur URSSAF lanceur d’alerte).
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