La CGT de Saumur (Union locale interprofessionnelle et syndicat des cheminots) a organisé le 21 juin un rassemblement pour la défense des services publics devant la gare de Saumur. Invité à y prendre la parole, je reproduis ci-dessous l’intervention que j’y ai faite.
J’interviens au nom de la Gauche démocratique et sociale (GDS) un réseau de militantes et de militants qui mettent le « social au cœur » de leur action. Pour résumer rapidement, nous pensons que les salariés qui sont celles et ceux qui produisent les richesses n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent.
Les dégâts du néo-libéralisme
Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Il appartient à tous les habitants, il est au service de toutes et tous. Malheureusement depuis une trentaine d’années, le néo-libéralisme (l’idéologie du capitalisme contemporain) s’en prend aux services publics pour les faire intégrer la sphère marchande. Tout devrait être soumis aux lois du marché, tout devrait être ouvert à la concurrence. Et ce qui reste de public devrait aussi être géré suivant les critères du marché.
On voit aujourd’hui les dégâts que cela produit dans le domaine de la santé : des moyens insuffisants pour l’hôpital public et pour la recherche publique ! On en a payé le prix lors de la pandémie du Covid. On voit aussi le fiasco que cela a été quand le gouvernement confie au privé la distribution des circulaires électorales ! Autre exemple de non-sens, EDF et GDF ont été séparés au prétexte qu’ils exerçaient des métiers différents, et maintenant on a la situation absurde où Enedis vend de l’électricité et du gaz, et Engie vend du gaz et de l’électricité !
Issu du travail de la Convergence des services publics, le manifeste pour le service public du 21ème siècle indique la voie à suivre. Il précise que « les catastrophes sociales et écologiques provoquées par les recettes libérales sont connues : vouloir tout mettre en concurrence et privatiser tout ce qui peut être rentable provoque la dégradation des services rendus aux usagers et une surexploitation des hommes et de la nature ».
Refuser l’ouverture à la concurrence des TER
Le secteur public devrait concerner tout ce qui est vital pour le pays, l’éducation, la formation professionnelle, la santé et l’hôpital, les transports, le logement, l’environnement, l’énergie, l’eau, l’air. Pour répondre aux énormes besoins sociaux de notre population, il est même nécessaire de créer des centaines de milliers d’emplois.
Fermeture des bureaux de poste, suppression de guichets à la SNCF (moins 99 000 heures pendant le mandat de Christelle Morançais), moins de contrôleurs dans les trains, fréquence des trains insuffisante…tout cela concourt à la dégradation du service au public ferroviaire et justifie alors pour les néo-libéraux le recours à la concurrence. Mais quand il n’y a pas suffisamment de profit à faire, le privé se dérobe (seule la SNCF a répondu à l’appel d’offres pour les lignes dites d’équilibre du territoire Nantes-Lyon et Nantes-Bordeaux).
Aux régionales, la liste « Printemps des Pays de la Loire » a clairement combattu l’ouverture à la concurrence des TER enclenchée par la droite régionale. Au deuxième tour, la liste issue de la fusion de cette liste et de la liste « l’écologie ensemble, solidaire et citoyenne » s’engage à s’opposer à cette mise en concurrence. Il y a bien un enjeu réel à ce deuxième tour des régionales en Pays de la Loire. Il faut battre la droite pour défendre le service public ferroviaire. Pour combattre l’abstention, il faut aussi revaloriser le notion de « biens communs » que sont les services publics, et combattre l’individualisme colporté par l’idéologie néo-libérale !