Le premier ministre ressort les vielles lubies de la droite. Il faudrait des contreparties aux aides sociales. Bien sûr, la droite n’exige jamais de contreparties au patronat pour toutes les aides qu’il reçoit. Or il y a bel et bien un véritable assistanat du patronat français par l’argent public. Plutôt que de diminuer les dépenses publiques utiles (santé, éducation,…), il serait plus raisonnable de baisser les subventions publiques aux grandes entreprises et d’imposer davantage les plus riches. C’est ce que refuse Macron, tant il est le commis des milieux économiques de la banque, de la finance et des grands groupes privés.
Le 16 mars : manifs « fin du grand débat » et climat
La sortie du « grand débat » est un rendez-vous majeur. Les Gilets jaunes comme une majorité d’habitants de ce pays sont sans illusion sur les conclusions qui vont être tirées par le pouvoir. Rien à attendre sur l’ISF, sur une fiscalité plus juste, sur la hausse des salaires, des pensions set des minima sociaux. Le 16 mars, c’est la « saison deux » du mouvement social initié le 17 novembre dernier qui s’annonce. Episode 1 de cette saison 2, une grande manif à Paris est en préparation.
Le 16 mars, c’est aussi une nouvelle marche pour le climat qui se prépare (place de la République à Paris). La veille, 14 organisations de jeunesse appellent les lycéens et les étudiants à la grève dans tout le pays « pour le climat », en lien avec la mobilisation internationale qui se développe sur ce thème. Réchauffement climatique, destruction de la biodiversité, pollution sont les moteurs de cette mobilisation croissante. Si la lutte contre la guerre du Vietnam a amené dans les années 60/70 du siècle précédent beaucoup de jeunes à lutter contre un capitalisme fauteur de guerre, aujourd’hui c’est le capitalisme destructeur de la planète qui est mis en accusation.
Des convergences à consolider
Gilets jaunes, luttes syndicales et manifs pour le climat ont commencé depuis plusieurs mois à converger. C’est ce mouvement qu’il faut consolider. Macron méprise les revendications sociales, il entend les briser y compris par la violence de la répression. Il n’entend pas plus les revendications environnementales. N’est-ce pas son ministre de l’agriculture qui vient de signer avec la FNSEA un « contrat » avec aucun objectif chiffré pour le glyphosate (*) ? Il y a tellement d’intérêts financiers en jeu du côté de l’agro-industrie !
Si les mouvements sociaux se développent, ils ne trouvent pas pour autant de débouché politique tant la dispersion des forces de le gauche est totale. Toutes ses composantes auraient pourtant intérêt à se régénérer, y compris dans leurs programmes, en tirant toutes les leçons de ces trois derniers mois. La mise en échec d’un gouvernement néo-libéral arrogant est possible, les aspirations à l’égalité et à la justice sociale sont toujours aussi fortes dans notre pays. Voilà qui rend non seulement souhaitable, mais possible une reconstruction de la gauche dans la période à venir.
(*) L’Etat donne quitus à la FNSEA pour réduire le glyphosate (Le Monde du 27/2/2019)