Difficile de trouver les mots justes pour caractériser l’horreur totale que provoquent les attentats de Paris.
Si en janvier, les meurtriers visent la liberté d’expression (Charlie-Hebdo) et signent un acte antisémite (l’Hyper-Casher), en novembre les assassins attaquent des lieux de loisirs, de plaisirs et de culture (stade, bars restaurants, salle de spectacles). Pour reprendre l’expression de François Hollande, c’est « la France ouverte sur le monde » qui est attaquée : les victimes sont de 21 nationalités. Les tueurs ont tiré sur tous ceux qui étaient là, quelle que soit la couleur de leur peau, quelles que soient leurs croyances et leurs origines. Toute stigmatisation d’une partie des citoyens vivant en France du fait de leur religion, musulmane en l’occurrence, doit être fermement combattue. Le FN diffuse un poison au sein de notre pays. Il faut s’y opposer.
Face à ces actes ignobles, le repli sur soi, sur une soi-disant identité nationale doit évidemment être combattu. Ce sont les solutions de l’extrême droite et de la droite extrême, ce serait tomber dans le piège tendu par les djihadistes. Non, il n’y a pas plus de guerre de civilisation(s) que de guerre contre la civilisation occidentale comme le dit Laurent Wauquiez. La liberté, la démocratie sont des valeurs universelles. C’est pourquoi il faut être toujours contre la complaisance envers des dictateurs (Ben-Ali, Bachar-El-Assad, Al-Sissi, monarchies pétrolières…) et donner la priorité à l’aide à ceux qui combattent pour la liberté sur place.
Si des mesures de sécurité sont indispensables, toute dérive sécuritaire doit cependant être refusée. L’arsenal juridique est déjà important, ce qui manque le plus ce sont des moyens notamment pour la justice. Oui, « le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité ». Redonner des moyens pour une police de proximité, cela peut être utile pour lutter contre le terrorisme, mais aussi tout simplement pour combattre la délinquance « ordinaire ». Depuis 2008, la logique « austéritaire » a eu des conséquences graves sur la présence des services publics (de police, mais pas seulement) dans certains quartiers. Il est grand temps de rompre avec cette politique.
Nous ne voulons pas d’un Patriot-act comme aux USA qui vise à adapter la législation ordinaire en restreignant les libertés fondamentales. L’état d’urgence ne peut lui-même devenir permanent. Modifier la Constitution ? Le diable étant dans les détails, difficile de se prononcer dès aujourd’hui sans connaître le contenu exact du projet gouvernemental. Sachons toutefois que, sauf à reprendre l’intégralité de leurs propositions liberticides, la droite et l’extrême-droite ne jugeront jamais suffisantes les mesures avancées. Rappelons aussi que des mesures d’exception peuvent toujours se retourner contre le mouvement social dans des situations qui n’ont rien avoir avec le terrorisme. L’Histoire est remplie d’exemples dans ce sens.
Défendre les libertés fondamentales n’est pas seulement une question de principe, mais également une des conditions pour que les luttes sociales puissent se développer. Ne l’oublions jamais !
RT @ericthouzeau: Résister à l’horreur https://t.co/OextVwY2IZ
Vous avez trouve les mots justes. Merci
Comme d’hab, je suis « globalement » d’accord avec toi Éric notamment sur l’état d’urgence. Reste la question des responsabilités antérieures et la question des moyens à mettre en oeuvre. Et sur cette question des moyens la question également de ceux dont disposent ce groupe de criminels d’où vient l’argent de leur pétrole???). Ce qui renforce mon impression sur les grands groupes financiers qui grugent le fisc et de ce fait réduisent les moyens des états. Lourde responsabilité également…