La crise sanitaire ne suspend pas la lutte politique – elle ne fait qu’en changer les coordonnées. Le contexte actuel ne doit pas conduire à mettre les lignes de clivage politique en sourdine au nom d’une prétendue unité nationale. D’autant que « le pouvoir ignore les plus fragiles..(…) L’imaginaire social du gouvernement est biaisé » pour reprendre les termes de l’économiste Mickaël Zemmour (1).
Le gouvernement n’a pas annoncé d’augmentation des minima sociaux, pourtant trop faibles pour vivre, et confinement oblige, il n’y a pas de possibilité pour les allocataires du RSA de compléter leur revenu par une activité. Pour les indépendants (artisans, commerçants) une annonce en trompe-l’œil d’un versement de 1500 euros en cas de baisse de chiffre d’affaire de 70% alors que le confinement a démarré le 17 mars, soit alors que ces travailleurs avaient déjà réalisés 50% de leur chiffre d’affaires ! Les dérégulations du droit du travail sont aussi significatives. Pendant le confinement et pour la sortie de crise, c’est le choix de « mettre disposition des entreprises et des ménages aisés une main-d’œuvre à bon marché » (1). La politique gouvernementale révèle une fois de plus une orientation au service de la classe dominante. Lire la suite…