La crise économique et sociale que traverse notre pays est-elle en train de se transformer en crise politique ? La question est légitime quand on voit les difficultés accumulées par notre gouvernement ces dernières semaines. Non seulement le fossé s’accroît entre les citoyens et le gouvernement, entre les citoyens et le PS, entre les citoyens et la gauche, mais plus gravement encore, le sentiment que la politique ne sert à rien, et que « droite et gauche, c’est la même chose », se répand. Cette situation n’est pas irréversible, mais il est bon d’en cerner les raisons pour y remédier.
On peut bien sûr remonter aux années 80 qui ont vu le libéralisme gagner le monde entier. Ce diagnostic, la gauche l’a fait. Et, pendant les dix années durant lesquelles il a été dans l’opposition, tout le travail mené par le PS a consisté à se préparer à mener une politique prenant le contre-pied des politiques à l’origine de la financiarisation de l’économie, du chômage de masse, et du creusement des inégalités sociales. Trois des engagements pris lors de la dernière campagne électorale n’ont malheureusement pas été réellement tenus : la réorientation de la construction européenne (en commençant par une renégociation du traité Merkel-Sarkozy), la réforme bancaire, et la réforme fiscale.