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Un gouvernement de droite et de combat

Écrit le 17 mai 2017 par Éric Thouzeau

Ci-dessous ma première réaction à la composition du gouvernement Macron-Philippe. Pas beaucoup de surprise, mais cela devrait clarifier le débat à gauche : vraiment impossible d’être socialiste et favorable à un accord avec Macron, impossible d’être de gauche et se réclamer de la « majorité présidentielle ». 

Macron a nommé un premier ministre de droite. La composition de son conseil d’administration vient d’être annoncée : un gouvernement de combat, clairement orienté à droite.

A l’économie, ministère-clé : Bruno Lemaire, secondé par le député UMP Gérard Darmanin aux comptes publics. Rappelons que Bruno Lemaire est parti en guerre, lors de la primaire de la droite, contre « l’assistanat » ; s’est prononcé pour la suppression de l’ISF, pour la privatisation de Pôle emploi…Bref, un vrai « progressiste » !

Aux affaires européennes, Marielle De Sarnez, venue de l’UDF et du giscardisme avant le Modem, est un signe : pas de réorientation de la politique européenne de la France en faveur d’une harmonisation sociale et fiscale.

Quant au ministère du travail, il a été confié à Muriel Pénicaud, membre de nombreux conseils exécutifs et d’administration de grands groupes. Le Medef peut être tranquille, il sera écouté avec bienveillance !

Dans ce casting de droite, la présence de  Gérard Collomb, depuis longtemps à la droite du PS et sans plus aucune conviction socialiste, ou celle de Christophe Castaner, rapporteur de la loi Macron, ou encore celle de Jean-Yves le Drian, le ministre de la guerre de Hollande, sont le signe de l’effondrement idéologique de certains personnalités issues de la gauche.

Dans l’entre-deux tours  Nicolas Hulot écrivait à propos de Macron : « on voit que la transition écologique n’est pas une priorité de son programme ». L’écologie compatible avec les principes du laisser-faire du libéralisme, des traités transatlantiques ? Pour Hulot, peut-être, pour moi : non !

Comment est-il encore possible que des candidats se réclamant du Parti socialiste puissent faire campagne en se réclamant de la « majorité présidentielle » ? C’est incompréhensible et discrédite toujours un peu plus mon parti, le Parti socialiste.

Comment est-il possible que certains responsables qui se réclament toujours du Parti socialiste puissent appeler à voter pour des candidats d’En marche ? Incompréhensible et difficilement admissible. Une clarification est indispensable, elle est désormais inévitable.

Pour ma part, être de gauche c’est aujourd’hui soutenir des candidats de gauche qui sauront s’opposer à la politique que Macron a annoncée avec des mesures emblématiques : suppression de l’ISF, démantèlement du Code du travail, suppression de 12000 fonctionnaires, austérité accrue pour les collectivités locales… Et travailler dès à présent au rassemblement de la gauche non-macroniste avec l’objectif d’une fédération rose-rouge-verte qui respecte les sensibilités de chacune de ses composantes tout en élaborant des réponses sociales, démocratiques et écologiques adaptées à la lutte contre les formes actuelles du capitalisme.


2 Comments »

  1. glaco dit :

    Complètement d’accord avec cette analyse. J’ajouterai en plus que come le prédisait les sondages de l’année dernière, c’est bien Jupé qui a gagné la présidentielle.
    Comment croire qu’un 1er ministre directeur de campagne et co-auteur du programme alors qu’il a les cartes en main et très certainement a minima une minorité de blocage LR voire plus certainement une majorité relative puisse renoncer à son orientation. Macron va tout droit à une cohabitation. Il présidera mais ne pourra infléchir la politique économique du gouvernement. Il fera croire que c’est ses choix mais il subira et nous avec le programme de la droite. Il s’en fout un peu puisque apparemment il n’est pas contre non plus. Donc fiscalité ultra favorable au plus riche et aux grandes entreprises+ banques, loi travail++, mesures sociales a minima

  2. cesontdesincompétents552 dit :

    Depuis + de 10 ans en France les gouvernements successifs ne cessent d’empiler des dispositifs fiscaux aussi injustes socialement qu’inefficaces économiquement.Les résultats ? Les comptes publics sont dans le rouge comme les comptes sociaux, le chômage ne cesse d’augmenter, l’industrie française connaît des difficultés persistantes, la crise politique est patente.Ces tocards finissent donc par dégager:c’est la logique des choses.

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