Au cours de la dernière session du Conseil régional, j’ai présenté un vœu sur la grève des Urgences hospitalières. La droite régionale l’a repoussé.
Depuis mars dernier, le mouvement des personnels soignants des services d’urgences s’étend dans tout le pays. Il est particulièrement actif dans notre Région. La fréquentation des urgences a doublé en vingt ans, pour passer de 10 millions à 21 millions de passages par an. Dans le même temps les structures d’urgence ont diminué et leurs moyens en effectif n’ont pas augmenté.Une fois le patient accueilli aux urgences, une hospitalisation peut être nécessaire dans un service. Il faut donc trouver un lit. Cela est de plus en plus difficile, car tous les hôpitaux sont soumis à des plans de retour à l’équilibre financier avec comme conséquence la fermeture de lits et de services.
Une réponse doit être apportée aux revendications des soignants sur les salaires et les effectifs. Construire une alternative à plus long terme face à la dégradation de l’hôpital public est aussi indispensable. Cela nécessite de tout redéfinir : ce qu’est la médecine libérale, ce que doit couvrir le service public de santé et le type de coopération dans la prise en charge de la permanence des soins.
La suppression du numérus clausus est une promesse gouvernementale en trompe-l’œil puisque les capacités d’accueil des universités ne vont pas augmenter du fait de budgets suffisants. Les déserts médicaux risquent de le rester longtemps faute de médecins en nombre suffisant, et la question de leur répartition sur le territoire n’est toujours pas sérieusement traitée tant le lobby libéral est fort dans le domaine médical.
L’effort affirmé du Conseil régional, dans le domaine de la santé, vise à maintenir une offre de soins locale dans les territoires et à renforcer l’effort de recherche et de formation. Tout comme la question des déserts médicaux, la grave crise du service public hospitalier ne peut laisser indifférents les élus régionaux. Le Conseil régional entend poursuivre une politique de santé publique régionale, mais cela implique que l’État remplisse la part qui lui incombe ce qui manifestement n’est toujours pas le cas.
Le Conseil régional exprime sa solidarité avec tous les personnels hospitaliers, et plus particulièrement aujourd’hui ceux des services d’urgence. Il prend acte du plan de soutien gouvernemental de 70 millions d’euros destiné à mieux rémunérer les personnels. Il appelle néanmoins le gouvernement à répondre rapidement aux principales revendications de ces personnels en ouvrant dans les plus brefs délais un cycle de négociations et en allouant enfin les moyens humains nécessaires au bon fonctionnement de ce service public des urgences dans tous les territoires.