RSS Feed
  1. À l’heure des périls, résister à la menace populiste

    Écrit le 7 mars 2025 par Éric Thouzeau

    La nouvelle administration étasunienne introduit des ruptures majeures dans les relations internationales, avec notamment l’alignement de Trump sur Poutine contre l’Ukraine et la préparation d’une possible confrontation militaire entre les États-Unis et la Chine. La mainmise impérialiste sur les ressources naturelles est une constante du capitalisme. Mais elle s’intensifie aujourd’hui avec la raréfaction de ces dernières.

    Ni Trump, ni Poutine

    Dans ce contexte, nous devons partir des intérêts de notre camp : le salariat (celles et ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre), en toute indépendance vis-à-vis de la classe dominante. À ce titre, les travailleurs russes, chinois ou américains ne sont pas nos ennemis. 

    En revanche, notre internationalisme n’est pas abstrait. Il défend l’autodétermination des peuples. Les Palestinien.nes et les Ukrainien.nes ont le droit à un État souverain. D’où la bataille pour que la France reconnaisse l’État de Palestine et pour adopte des sanctions contre Israël – le 7 octobre ne justifiant en rien les crimes de guerre commis à Gaza et en Cisjordanie. Notre internationalisme implique aussi l’aide militaire et humanitaire à l’Ukraine résistante.

    Non aux surenchères guerrières, oui à l’aide à l’Ukraine

    Nous sommes lucides : tous les discours guerriers et bellicistes de nombre de dirigeants européens – dont Macron – ne doivent pas cacher la réalité de l’aide insuffisante de l’Union européenne et de ses membres à l’Ukraine. Ce devrait pourtant être une priorité. 

    Rappelons que les budgets militaires  cumulés des États européens dépassent largement celui de la Russie. En 2023, les dépenses militaires de cette dernière s’élevaient à 109 milliards de dollars, tandis que les 27 pays de l’UE consacraient à la défense 312 milliards.

    Pour aider concrètement l’Ukraine, il conviendrait tout d’abord de réorienter à son profit les livraisons d’armes prévues à des États autoritaires. Il faudrait ensuite réquisitionner les avoirs des soutiens du régime de Poutine, mais aussi taxer les hypers-riches et grandes sociétés transnationales. Plus structurellement, une aide efficace impose de créer une ligne budgétaire garantie par la BCE et indépendante de la dette des États, et de nationaliser les industries de la défense afin d’éviter tout effet d’aubaine pour les marchands d’armes.

    Lire la suite…

  2. Tirer les leçons d’une non-censure

    Écrit le 16 janvier 2025 par Éric Thouzeau

    Le Parti socialiste, divisé, a donc finalement décidé de ne pas voter la motion de censure présenté par les trois autres groupes de gauche de l’Assemblé nationale. Le RN-FN avait annoncé qu’il ne la votait pas, la décision du PS ne change rien au résultat final. Le Gouvernement Bayrou ne serait de toute façon pas tombé. il fallait pourtant voter la censure.

    Dans sa déclaration de politique générale, Bayrou a refusé d’abroger ou même de suspendre la réforme des retraites. L’écologie y a été réduite à la portion congrue, et Bayrou a même repris les attaques de la FNSEA contre les salariés de l’Office français de la biodiversité. Cela justifiait le vote de la censure ! D’autant que Bayrou et Lombard sont repartis du projet de budget de Barnier pour préparer leur budget qui sera présenté d’ici quelques semaines. On ne peut que craindre une cure d’austérité maintenue.

    Une position commune de toutes les composantes du NFP aurait été préférable.

    Lire la suite…

  3. Préparons le printemps du NFP

    Écrit le 7 janvier 2025 par Éric Thouzeau

    Juste avant Noël, Bayrou a présenté son gouvernement…et ce n’est pas un cadeau ! Il repose sur les mêmes forces politiques de droite, battues aux européennes et aux législatives ! Retailleau et Darmanin sont là pour s’attirer les bonnes grâces du FN-RN. Ce n’est pas la présence du très discrédité Valls qui change quoi que ce soit à ce gouvernement par rapport à celui de Barnier, ni celle de Borne, madame 49-3.

    Maintenir l’unité du NFP, créer des comités sur le terrain

    Il est assez facile de prédire que ce gouvernement connaîtra plus ou moins rapidement le même sort que celui de Barnier. Bien sûr il y a Lombard, que le quotidien patronal Les Échos ose présenter comme un banquier de gauche. Soyons plus précis : Lombard a été membre du groupe de réflexion Les Gracques, d’inspiration sociale-libérale (*). Lombard est là pour tenter d’amadouer l’aile droite du PS pour  essayer d’arracher à Olivier Faure et au PS un accord de non-censure.

    Lire la suite…

  4. Barnier est tombé, place au NFP

    Écrit le 11 décembre 2024 par Éric Thouzeau

    La crise politique, Macron en est totalement et entièrement responsable. Il a dissous dans la précipitation en réponse à une demande de Bardella. Puis il a refusé le verdict des urnes en désignant un premier ministre minoritaire et illégitime Le gouvernement Barnier est tombé. Il faut revenir à la raison : c’est au NFP de former un gouvernement. Tout autre choix aggraverait encore le chaos.

     Les électrices et les électeurs avaient mis en tête le Nouveau front populaire dans toutes ses composantes : c’est l’expression de l’aspiration forte à l’unité de la gauche. L’autre enseignement de ces dernières législatives, c’est le rejet majoritaire du FN-RN. Mais Macron n’a rien voulu entendre. Il a refusé de nommer Lucie Castets et a désigné un premier ministre de droite (Barnier) issu du rang des perdants en s’appuyant sur l’extrême-droite pour tenter de poursuivre sa politique au service des plus riches et des grandes entreprises.

    La faillite de la politique économique macroniste (« pro-business », comme « ils » disent) est patente. La baisse des impôts des plus riches et les cadeaux aux grandes entreprises ont creusé les déficits. Les projets de budgets défendus par Barnier (Sécu et Etat), avec une logique classique à droite, voulaient alors faire payer les salarié.e.s, les retraité.e.s. Et poursuivre la casse des services publics. Le RN-FN, courtisé jusqu’au bout par la droite, a eu peur de perdre une partie de son électorat (la partie la plus populaire) mécontente des mesures d’austérité de Barnier. Il a préféré voter la motion de censure de la gauche.

    Pour un gouvernement du NFP…

    Lire la suite…

  5. Train plébiscité, mais toujours menacé

    Écrit le 6 mai 2024 par Éric Thouzeau

    En Europe, le transport ferroviaire de voyageurs augmente de façon continue depuis une dizaine d’années. Le manque d’investissement dans les infrastructures et la libéralisation du secteur freinent cette progression. Le fret ferroviaire subit toujours une concurrence féroce de la route.

    Le 12 mars dernier, le Parlement européen, sur proposition de la Commission, a autorisé l’utilisation de camions plus longs et plus lourds : des méga-camions de 25 mètres de long pesant jusqu’à 60 tonnes. Jusqu’à présent, la législation européenne interdit à un véhicule de plus de 40 tonnes de traverser une frontière sans un accord préalable entre les deux pays concernés. En France, la législation limite les dimensions à 18,75 mètres de long et le poids à 44 tonnes.

    Tout cela sous prétexte d’une prétendue décarbonation du transport routier : en augmentant la part de marchandises dans le poids total du camion, la circulation des méga-camions permettrait une réduction de taux de CO2 émis par tonne de marchandise transportée. Raisonnement bien théorique, car, dans les faits, le transport de fret par la route deviendra encore plus concurrentiel, notamment par rapport à des modes de transport plus écologiques, comme le ferroviaire notamment. Sans parler de la nécessité de travaux d’adaptation sur les infrastructures routières avec cette arrivée de camions plus grands. Pour l’instant, la France a toujours refusé la circulation de ces « mégatrucks ».

    Lire la suite…