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  1. Train plébiscité, mais toujours menacé

    Écrit le 6 mai 2024 par Éric Thouzeau

    En Europe, le transport ferroviaire de voyageurs augmente de façon continue depuis une dizaine d’années. Le manque d’investissement dans les infrastructures et la libéralisation du secteur freinent cette progression. Le fret ferroviaire subit toujours une concurrence féroce de la route.

    Le 12 mars dernier, le Parlement européen, sur proposition de la Commission, a autorisé l’utilisation de camions plus longs et plus lourds : des méga-camions de 25 mètres de long pesant jusqu’à 60 tonnes. Jusqu’à présent, la législation européenne interdit à un véhicule de plus de 40 tonnes de traverser une frontière sans un accord préalable entre les deux pays concernés. En France, la législation limite les dimensions à 18,75 mètres de long et le poids à 44 tonnes.

    Tout cela sous prétexte d’une prétendue décarbonation du transport routier : en augmentant la part de marchandises dans le poids total du camion, la circulation des méga-camions permettrait une réduction de taux de CO2 émis par tonne de marchandise transportée. Raisonnement bien théorique, car, dans les faits, le transport de fret par la route deviendra encore plus concurrentiel, notamment par rapport à des modes de transport plus écologiques, comme le ferroviaire notamment. Sans parler de la nécessité de travaux d’adaptation sur les infrastructures routières avec cette arrivée de camions plus grands. Pour l’instant, la France a toujours refusé la circulation de ces « mégatrucks ».

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  2. Plaidoyer pour les 32 heures en quatre jours

    Écrit le 22 mars 2024 par Éric Thouzeau

    Mon ami suisse Jean-Claude Rennwald, contributeur régulier de Démocratie & Socialisme, est un auteur pour le moins prolixe. Il publie un nouveau livre, La semaine de quatre jours. Pour une révolution du temps, aux éditions de l’Atelier. À lire sans tarder !

    Si Jean-Claude Rennwald consacre son dernier livre à la semaine de quatre jours, ce n’est pas pour céder à une quelconque mode. Alors qu’il était député au Conseil national suisse (équivalent suisse de l’Assemblée nationale), il avait été à l’origine de deux initiatives parlementaires, en 1998 et en 2007, rejetées par la majorité bourgeoise de cette assemblée. Jean-Claude Rennwald inscrit cette revendication « dans la lutte historique que le mouvement ouvrier et ses organisations mènent depuis près de deux cents ans en faveur de la réduction du temps de travail »*.

    Renforcer le syndicalisme

    Jean-Claude Rennwald est clair quand il écrit : « À nos yeux, semaine de quatre jours est synonyme de 32 heures ». Il ne cache pas que sa conquête impliquera une modification des rapports de force entre le travail et le capital. Les grandes organisations patronales sont toujours farouchement opposées à la semaine de quatre jours. Jean-Claude Rennwald insiste à juste titre sur la nécessité de renforcer le syndicalisme pour mener cette bataille.

    Notre ami s’appuie sur une importante bibliographie, et documente son propos de tableaux rendant compte, chiffres à l’appui, de la situation du temps de travail dans différents pays. Il n’ignore rien des différences qui existent d’un pays à l’autre, mais son discours sait dégager des préoccupations communes. Jean-Claude Rennwald a été longtemps un des négociateurs syndicaux de la convention collective des travailleurs de l’horlogerie, il en a gardé le souci de la précision, loin de toute généralité abstraite. Chapitre après chapitre, il expose tous les avantages de cette semaine de quatre jours sans négliger les obstacles pour y parvenir.

    Vivre pour travailler ou travailler pour vivre

    En moins de 200 ans, la durée du travail a diminué de moitié dans les pays industriels. Même si certains travailleurs sont astreints à une durée du travail élevée, on n’y a majoritairement jamais aussi peu travaillé par rapport à l’ensemble de sa vie. « Pourtant, la plupart des gens affirment qu’ils n’ont pas ou plus de temps. L’allongement du temps de transport pour se rendre à son travail a en partie réduit les effets de la diminution du temps de travail ». Sans parler du temps passé sur nos écrans pour « des contenus qui n’en valent pas forcément la peine. Conséquence, nous avons moins de temps à consacrer à nos activités familiales, sociales et culturelles ».

    Jean-Claude Rennwald indique que le passage aux 35 heures en France a permis la création massive d’emplois. Alors que le développement de l’intelligence artificielle fait planer des menaces sur l’emploi, réduire à nouveau le temps de travail semble une nécessité. Il rappelle que Keynes écrivait en 1930 que travailler 15 heures par semaine suffirait pour que l’humanité subvienne à ses besoins.

    Notre camarade passe en revue de nombreux exemples d’entreprises qui expérimentent la semaine de quatre jours, en général avec un ressenti positif des salariés, mais aussi de ces entreprises dont la productivité ne souffre pas de cette diminution du temps de travail : 400 entreprises en France ont franchi le pas. Il y a aussi quelques échecs, surtout quand il s’agit de faire autant d’heures en quatre jours qu’en cinq, c’est-à-dire sans passage aux 32 heures ! Il n’est pas question que la semaine de quatre jours s’accompagne d’une intensification des rythmes de travail.

    Une utopie réaliste et mobilisatrice

    Le seul bémol avec le contenu de ce livre concerne le point de vue personnel émis par l’auteur à propos de la compensation intégrale ou non des salaires en cas de passage aux 32 heures. S’il explique bien que la CGT, par exemple, revendique une réduction sans perte de salaire, lui se prononce pour « sans baisse pour les petits et moyens revenus ». Comment engager une lutte en commençant par diviser les salariés, en opposant le balayeur et l’ingénieur ?

    Même si l’inflation de ces deux dernières années a mis au tout premier plan la revendication salariale, la question du travail (son sens, le temps que l’on y passe…) a pris de l’importance depuis la crise du Covid. Les 32 heures en quatre jours répondent à des questions sociales (l’emploi), à des impératifs de santé (physique et mentale). C’est aussi un des moyens de rééquilibrer la répartition des rôles entre les femmes et les hommes, qui aura aussi des effets positifs sur l’environnement (moins de déplacements). Pour notre ami, cela doit devenir l’utopie du XXIe siècle, une utopie réaliste et mobilisatrice, traçant « les fondements d’une société plus humaine ».

    * Toutes les citations sont extraites du livre La semaine de quatre jours.


  3. Contre toutes les régressions, maintenir le cap du rassemblement à gauche

    Écrit le 11 mars 2024 par Éric Thouzeau

    Bruno Le Maire fait la chasse aux dépenses publiques en ciblant principalement les dépenses sociales. Or, depuis vingt ans, les aides aux entreprises augmentent de 7 % par an en moyenne, contre 3 % pour les aides sociales (2005-2009). On en est à 210 milliards d’euros d’aides aux entreprises, le plus souvent non conditionnées et non évaluées !

    Ces aides profitent le plus souvent aux grandes entreprises, alors que le CAC 40 annonce encore des bénéfices records en 2023 (153,6 milliards), à la plus grande joie des actionnaires (67,8 milliards de dividendes versés) ! Ces superprofits rendent plus que jamais nécessaire un autre partage des richesses, et donc la lutte pour l’augmentation des salaires et des pensions.

    Macron (toujours) en guerre contre le salariat

    Macron et Attal préfèrent chercher des économies sur le dos de celles et ceux qui gagnent le moins. La fraude fiscale, c’est 80 à 100 milliards par an ; la fraude aux prestations sociales, 3 milliards. Pourtant, Attal annonce le triplement des contrôles des chômeurs. Le pouvoir macroniste est prêt à diminuer les remboursements des affections longue durée, à donner un nouveau tour de vis à l’assurance chômage et à faire supporter le poids de ses cadeaux aux plus riches à celles et ceux qui ne vivent que de leur travail.

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  4. Défendre le rassemblement à gauche

    Écrit le 20 février 2024 par Éric Thouzeau

    Lundi 19 février, j’ai été invité au « 6 minutes » de Télénantes. La semaine précédente, la presse locale avait rendu compte du travail en commun décidé par les militantes et les militants d’Ensemble! et de la Gauche démocratique et sociale (GDS) de Loire-Atlantique. Un signe qu’il ne faut pas se résigner de la division actuelle à gauche , qu’il faut toujours mieux cultiver les convergences. Ces contacts presse ont été l’occasion de rappeler pourquoi nous militions pour le rassemblement à gauche sur la base d’un programme de rupture avec les politiques néo-libérales (le programme de la Nupes en étant le socle).

    https://telenantes.ouest-france.fr/nantes-soir/article/ils-defendent-lunion-de-la-gauche


  5. Contre Macron et Attal, lutter et se rassembler pour gagner

    Écrit le 15 février 2024 par Éric Thouzeau

    Le gouvernement Macron-Attal est un gouvernement de combat au service des intérêts des puissants. Pour faire passer ses mauvais coups, il ne renonce pas à continuer à diffuser le poison xénophobe, ce qui ne peut que profiter à l’extrême-droite. En amplifiant la politique des « chocs » contre les salariés et leurs droits.

    A peine terminé le débat parlementaire sur la loi asile-immigration, Macron et Darmanin remettent le couvert. Ils annoncent leur intention d’abroger le droit du sol à Mayotte, entrainant aussitôt une surenchère des Ciotti, Le Pen et Zemmour. Ces derniers veulent imposer l’instauration du droit du sang sur tout le pays. Qu’est-ce que demandent avant tous les habitants de Mayotte ?  Des services publics qui fonctionnent, des moyens pour la police, la justice, l’éducation et la santé, l’accès à l’eau et aux biens essentiels. Darmanin fait un nouveau cadeau à l’extrême-droite en sachant pertinemment que cela ne changera rien à la vie des mahorais que Macron a abandonnés.

    Macron et Attal ont mis en « pause » le plan Eco-Phyto pour faire plaisir à l’agro-industrie. Aujourd’hui la macronie préfère modifier les critères du diagnostic de performance énergétique (DPE) plutôt que d’engager un plan national de rénovation énergétique des logements.

    Attal promet beaucoup de chocs

    Pour l’école, le choc des savoirs a surtout été un choc pour les enseignants avec l’annonce de la mise en place de groupes de niveau. L’expérience montre pourtant que cela ne fonctionne pas, et que cela risque au contraire d’aggraver la ségrégation scolaire.

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