Je reproduis ici ici un appel à participer aux marches pour le climat du 12 mars signé par différentes « personnalités politiques et de la société civile ». Cet appel a été publié en tribune dans le media Reporterre ( à retrouver en cliquant ICI). Il est initié par le Collectif « Unis pour le climat et la biodiversité », dont la Gauche démocratique et sociale (GDS) soutient les initiatives. A Nantes rendez-vous à 14h au miroir d’eau (la manifestation rejoindra la Place Graslin, lieu de départ de la marche en solidarité avec l’Ukraine).
Le 12 mars, marchons pour la paix et le climat
Lundi 28 février a été publié le deuxième volet du 6 ème rapport du GIEC. Le premier nous avait rappelé que la trajectoire actuelle du réchauffement climatique nous amène à plus 1,5° C dès 2030 et possiblement jusqu’à plus de 4°C à la fin de ce siècle. Ce second volet évalue les risques sans précédent pour la biodiversité et les populations humaines que ce réchauffement entraînera. Près de la moitié de l’humanité vit dans des territoires très vulnérables au changement climatique : zones côtières, régions menacées par des sécheresses, des pénuries d’eau et des canicules. Il insiste sur les conditions de mise en œuvre d’une politique résiliente qui doit être immédiate, coopérative avec l’ensemble des pays et intégrée, prenant donc en compte l’ensemble des secteurs de la politique et particulièrement les inégalités sociales.
Ce rapport ne doit plus rester sans effets concrets suffisants ! Cette décennie sera déterminante pour infléchir les trajectoires futures. Compte tenu des impacts irrémédiables du dérèglement climatique et de leur aspect cumulatif, les transformations nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effets de serre et les adaptations aux risques non évitables sont à entreprendre dès maintenant.
Ouvrons les yeux ! Nous devons sortir du déni climatique !
Mais aujourd’hui, la guerre en Ukraine nous préoccupe au quotidien. Elle nous rappelle la fragilité de l’état de paix auquel la plupart des peuples européens se sont habitués. Face à la violence et à la tragédie humaine sous nos yeux, il pourrait paraître malvenu de se préoccuper des crises climatiques et de l’érosion de la biodiversité.
Or, les enjeux de climat et de paix sont liés !
Et cela à plusieurs titres. Le dérèglement climatique, lui aussi, tue ! Il est déjà, et sera, à la source de nombreux conflits pour l’accès aux ressources. Il rend des régions entières invivables et envoie sur la route des millions de réfugiés à la recherche d’un territoire où pouvoir vivre dignement.
La guerre met en évidence la fragilité et l’inadaptation de notre modèle de développement face aux crises et en particulier notre dépendance aux produits pétroliers. La flambée des prix du gaz et du pétrole, liée à la crise et à la guerre, pèse déjà sur notre pouvoir d’achat. Tout milite pour l’absolue nécessité de sortir de l’addiction aux énergies fossiles : pour réduire les émissions des gaz à effet de serre, pour se libérer des régimes autoritaires et belligérants et pour maîtriser les coûts !
La guerre révèle également la vulnérabilité de notre système agro-productiviste, dépendant des importations et des marchés financiers qui alimentent l’envolée actuelle des cours mondiaux des denrées agricoles (blé, maïs …). Le secteur agricole, notamment l’élevage intensif bovin est de plus un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre.
Pour garantir un climat vivable et la paix, la prise en compte de ces réalités doit nous amener vers une autre stratégie : celle de la souveraineté énergétique et alimentaire, celle de la sobriété énergétique et de la préservation des espaces naturels, celle de la relocalisation des activités.
Il est temps de mettre fin aux politiques court-termistes au profit de quelques-uns. Affronter la question climatique doit se faire en lien avec la justice sociale, l’exigence démocratique et les valeurs humanistes.
Exigeons un embargo sur les produits pétroliers et gaziers russes. C’est une arme économique face à un gouvernement belligérant, c’est un soutien au peuple ukrainien.
Accueillons tous les réfugiés obligés de fuir des systèmes autocratiques, des zones de guerre, ou des zones devenues invivables par le dérèglement climatique.
Exigeons la mise en oeuvre d’une vraie politique de transformation de notre modèle économique pour qu’il puisse faire face aux crises à venir, avec notamment :
- Un plan massif d’investissements dans la rénovation énergétique des bâtiments, dans la révolution des mobilités et les énergies renouvelables pour que les surcoûts évidents ne soient pas portés par les seuls consommateurs ;
- Un plan massif d’investissement dans la transition agricole et la sécurité alimentaire, pour un soutien des agriculteurs et pour une alimentation saine et abordable par tous ;
- Une politique industrielle de relocalisation des productions des biens de première nécessité ;
- Une politique de résilience pour adapter nos territoires littoraux et urbains menacés par le dérèglement climatique.
Nous ne pouvons pas attendre 5 ans de plus !
Nous appelons tous les citoyens à participer à la prochaine marche climat
le 12 mars, dans toutes les villes de France !
Unis pour le climat et la paix !
Premiers signataires (personnalités politiques et de la société civile) :
Nathalie Appéré, maire de Rennes, présidente de Rennes Métropole
Manon Aubry, députée européenne, présidente du groupe de la gauche au parlement européen, LFI
Gérard Bavant, cosecrétaire départemental, Parti de gauche
François Béchieau, secrétaire national, Mouvement des progressistes
Pascal Boissel, vice-président de l’Union syndicale de la psychiatrie
Alice Brauns, membre fondateur #Unispourleclimat
Alain Coulombel, membre du bureau exécutif d’EELV
Sybille Douvillez, coréférente nationale, Place Publique Jeunes
Jean-Michel Drevon, secrétaire général, Institut de recherches FSU
François Dubreuil, membre fondateur #Unispourleclimat
Olivier Dubuquoy, fondateur ZEA
Olivier Faure, premier secrétaire du PS
Gérard Filoche, porte-parole Gauche démocratique et sociale,
Pablo Flye, coinitiateur Jeunes pour le climat — appel à la grève du 25 mars
Fabienne Grébert, coprésidente du groupe écologiste CR AURA
Anne Hessel, Archipel de l’écologie et des solidarités
Pierre Khalfa, ancien coprésident fondation Copernic
Jean Lafont, cofondateur PEPS
Pascaline Lécorché, secrétaire générale, Place Publique
Pierre Lehembre, président Allons Enfants
Benjamin Lucas, coordinateur national Génération·s
Vincent Liégey, porte-parole Parti pour la décroissance
Benoit Monange, directeur, Fondation de l’Écologie politique
Claire Monod, porte-parole de Convention pour une république écologique
Aline Mouquet, présidente, Nouvelle donne
Corinne Nassariguin, secrétaire nationale à la coordination, PS
Roland Nivet, porte-parole national, Le Mouvement de la paix
Alain Pagano, responsable à l’écologie, PCF
Béatrice Pinat, Parlement de l’Union populaire, LFI
Jean François Pellissier, Ensemble !
Raymonde Poncet-Monge, sénatrice EÉLV
Aurélien Taché, Député, Les Nouveaux démocrates
Sophie Taillé-Polian, sénatrice Génération·s ;
Patrick Viveret, Archipel Osons les jours heureux