Je reproduis ici un communiqué de Nadège Boisramé et Marlène Collineau (élues GDS de Nantes) au nom de la Gauche démocratique et sociale (GDS44).
La sécurité pour toutes et tous est l’une des conditions à l’effectivité de l’exercice de nos libertés. Permettre que chacune et chacun puisse vivre en paix, en faisant des choix et en les réalisant, voilà l’objectif politique.
Nous sommes du côté des victimes.
Hier soir, le ministre de l’Intérieur a décidé l’affectation d’une unité de forces mobiles en sécurité publique. Pour la Gauche démocratique et sociale (GDS), l’arrivée à Nantes de forces spécialisées dans le maintien de l’ordre ne répond pas aux demandes répétées des effectifs de la police nationale qui réclament des services d’enquête. À Nantes, nous avons besoin d’un service régional de police judiciaire. Côté justice, pas une annonce à ce stade. Il est pourtant urgent d’accéder aux demandes des professionnels qui demandent 24 magistrats et n’en ont obtenu qu’un ! Personne ne se leurre. Pour faire tomber les trafics d’armes et de drogues, il faut avec une police formée, dédiée, dont ce sont les missions. Il faut ensuite un relais judiciaire efficace. Ces réponses, pour lutter contre les réseaux, sont plus longues à mettre en place. Elles nécessitent d’ouvrir, dès à présent des places dans les formations des métiers et de la justice. Elles ne s’inscrivent pas dans l’immédiateté et le buzz. Elles sont pourtant la condition sine qua non ! Sinon la situation perdurera.
L’arrivée de CRS, spécialisés dans le maintien de l’ordre, ne remplacera pas la police de proximité, ancrée dans les territoires, qui a la connaissance des habitantes et des habitants. Une police qui joue un rôle préventif en lien avec les acteurs locaux. Le Ministre de l’Intérieur Sarkozy a supprimé la police de proximité, préférant les polices plus spectaculaires, dites d’intervention. Mais nous ne
sommes pas au théâtre, la population subit ces choix. La situation d’aujourd’hui est notamment la conséquence de cette police du quotidien. Il faut que la chaîne soit complète, de la police de proximité aux magistrats, en passant par la police judiciaire.
Deuxième annonce du Ministre :
L’ouverture d’un centre de rétention administrative en Loire-Atlantique est annoncée par le Ministre de l’intérieur. Les CRA sont des centres d’enfermement pour les personnes en attente de leur expulsion du territoire. Nous savons que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a condamné la France à plusieurs reprises pour ces conditions de détention. Une situation administrative irrégulière ne constitue pas un délit. Et jamais nous n’empêcherons les femmes et les hommes de fuir un pays où ils sont menacés par la guerre, les conséquences du réchauffement climatique, les mutilations… En revanche, il est urgent de réviser les statuts administratifs afin qu’ils donnent le droit à tous les étrangers de travailler, par exemple.
Le système administratif ne doit plus fabriquer de précarité économique. Nous nous opposons à l’ouverture de ce centre de rétention administrative qui, en plus d’un amalgame dangereux entre migration et insécurité, n’inquiétera ni les trafiquants, ni les violeurs.
Enfin, alors même que le gouvernement demande aux collectivités locales de réduire leurs dépenses de fonctionnement de 0,5 % en volume et chaque année à partir de 2023, il n’est pas soutenable de nous demander de recruter toujours plus d’agents de police municipale. De même, il n’est pas soutenable d’ajouter toujours plus de caméras de vidéosurveillance. Elles n’empêchent pas les faits de se produire, elles sont une aide à la résolution d’enquête, financée par la Ville. Là encore, l’État reporte sa compétence sur la collectivité locale qui finance indirectement la police nationale en lui apportant l’aide des caméras de vidéosurveillance. Le Ministre Darmanin vient d’ailleurs d’annoncer pour la première fois que l’Etat va participer à hauteur de 50 % au financement de caméras supplémentaires, preuve qu’il s’agit bien là d’un outil de travail des équipes de la Police Nationale. Recruter des policiers municipaux, financer des caméras, toujours plus, c’est nécessairement réduire les budgets ailleurs.
Le gouvernement ne peut nous réduire à des équations perdantes pour l’ensemble de la population. Car quelles options s’offrent à nous ? Réduire le nombre d’infirmières scolaires et abdiquer dans la lutte contre les violences majoritaires que subissent les enfants, celles commises par le cercle familial, ou baisser les subventions des associations qui luttent contre l’isolement des personnes âgées, ou ne plus soutenir les projets d’hébergement des personnes en situation d’errance, souvent souffrant de troubles psychiques ou d’addiction ? Le gouvernement nous impose la dépense comme l’austérité. Son cynisme n’est pas à la hauteur des problèmes, bien réels, auxquels la population est confrontée.
Pour la Gauche Démocratique et Sociale (GDS 44)
Nadège Boisramé et Marlène Collineau