Notre ami et camarade Georges Martel est décédé le 27 août dernier, à l’âge de 80 ans. Un grand militant vient de nous quitter, fidèle toute sa vie à l’idéal de la République laïque et sociale. Voici l’article que j’ai écrit en sa mémoire et qui a été publié dans la revue de septembre 2025 de la revue de L’APRES, Démocratie&Socialisme.
Georges Martel est né en janvier 1945 dans un village près de Château-Chinon ; sa mère y tenait « un café-épicerie-bazar où se retrouvaient les gens de gauche ». À 18 ans, après des études à Nevers, Georges monte à Paris pour se faire embaucher au Crédit lyonnais. De retour de son service militaire, il est élu délégué CGT du personnel et devient permanent syndical dans sa banque. À côté de son bureau, il y avait celui de la permanente de Force Ouvrière, une certaine Arlette Laguiller, aimait-il à rappeler.
C’est à la faveur de l’occupation des locaux du Crédit lyonnais, en mai 1968, que Georges Martel décide d’adhérer à la SFIO. En tant que délégué d’entreprise, il participera au congrès d’Épinay, fondateur du Parti socialiste, en 1971. Il devient l’un des animateurs d’un des courants de gauche du PS, celui de Jean Poperen. Par la suite, Georges siégea à différentes reprises au Conseil national du PS et fut vice-président de sa Commission nationale des conflits.
C’est Lionel Jospin qui est venu le chercher, après la victoire de mai 1981, pour qu’il travaille au siège du PS, à Solférino. Il devint alors délégué général aux entreprises pour y développer l’implantation du parti. L’expérience syndicale de Georges lui a permis de participer activement à la rédaction de la convention collectives des permanents du PS.
Suite à des soucis de santé, il part en pré-retraite en 2003 et s’installe en Corrèze, le département de son épouse.
Pro-européen, mais opposé au traité constitutionnel européen (TCE), il participe en 2005 à la fondation de l’association corrézienne Cap à gauche, et organise avec elle nombre de réunions-débats. L’association a notamment invité notre camarade Gérard Filoche en mars 2016 sur le thème « le droit du travail en danger », pour débattre de la loi El Khomry, ou encore en juin 2023, pour une réunion intitulée « loi retraite et loi Travail : le combat continue ».
Après 43 ans en son sein, Georges Martel a quitté le Parti socialiste en 2011, après avoir soutenu, lors des primaires de la gauche, Martine Aubry en Corrèze, fief de François Hollande.
Le 20 janvier 2018, Georges Martel était présent à la réunion que nous avons organisée à Paris sur la base d’un appel de 1 111 militants socialistes à la « reconstruction de la gauche », qui amena à la création de la Gauche démocratique et sociale (GDS).. Georges a participé activement aux activités de cette dernière. Il a toujours insisté au sein de notre mouvement sur le besoin de s’organiser avec sérieux, en particulier pour mener des campagnes d’adhésion. C’était un camarade assidu, régulièrement présent aux réunions de l’Équipe d’animation nationale, jusqu’à ce que sa santé se dégrade, il y a un peu plus d’un an.
Georges Martel a également milité activement au sein de la Convention pour la VIe République (C6R), dont il a été le secrétaire général adjoint.
Toutes celles et tous ceux qui l’ont connu rendent hommage à la sincérité de ses engagements. Nul n’oubliera ce militant fidèle dans la durée à ses convictions, un homme à l’œil pétillant, parfois un peu ronchon, mais toujours blagueur. Merci, camarade Georges ! Le meilleur hommage que nous pouvons te rendre, c’est de poursuivre ton combat.