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Besoin de réponses de gauche

Écrit le 6 septembre 2023 par Éric Thouzeau

Contrairement aux affirmations maintes fois répétées de Bruno Lemaire, l’inflation persiste : 5,7% sur un an, mais surtout 19% pour l’alimentation sur la même période. Cette hausse des prix frappe le pouvoir de vivre et d’achat, entraînant des difficultés pour le plus grand nombre et une paupérisation accrue d’une partie du salariat. L’alerte lancée par les restos du Cœur en est une illustration. 

La vague actuelle d’inflation pose une question centrale : qui doit payer ? Les revenus du capital ou les revenus du travail ? Cette question est d’autant plus légitime que la hausse des profits est aujourd’hui une des causes majeures de l’inflation (1). Il n’est que plus urgent de se battre pour l’indexation des salaires, retraites et allocations sur l’inflation. En appelant à  « une journée de mobilisations et d’actions le 13 octobre »,  les syndicats ont raison d’écrire : « Alors que les profits explosent dans la plupart des grandes entreprises, plus que jamais un meilleur partage de la richesse produite est impératif » (2).

Des besoins sociaux immenses

Pourtant Macron s’entête dans sa politique pro-business qui a visé à baisser les impôts des grandes entreprises et à refuser de taxer les riches. Or les besoins sociaux sont immenses : reconstruire des services publics de qualité, investir massivement pour  la transition écologique… Douze heures de discussions pour accoucher d’une conférence sociale limitée aux « carrières et aux branches situées sous le salaire minimum » est notoirement insuffisant. Il faudra la mobilisation pour un salaire minimum pour toutes et tous à 2000 euros bruts, pour imposer une augmentation des salaires.

Macron préfère flirter avec les thèmes idéologiques de l’extrême-droite avec une nouvelle loi sur l’immigration, la vingt deuxième en trente deux ans dans notre pays ! Une tous les ans et demi en moyenne (3). En cas de crise, toujours chercher des bouc-émissaire plutôt que de s’attaquer aux vrais problèmes.

Cette politique caresse les éléments les plus réactionnaires, et s’appuie sur une répression accrue des mouvements sociaux. Le 23 septembre, nous serons nombreuses et nombreux à marcher « pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques ».

C’est l’union qui fait la force

Dans une telle situation, nous avons besoin plus que jamais de réponses communes des partis de la gauche sociale et écologique. Malheureusement, des logiques d’appareil semblent prendre le dessus. Si pour gagner en 2027, il y a nécessité d’une candidature commune de la gauche, comment expliquer qu’aux européennes de 2024 chacun y aille en ordre dispersé ? Pour rééquilibrer les rapports de force issus de la présidentielle et des législatives de 2022, avec le risque de laisser le RN arriver en tête ? Rappelons simplement que si c’est l’union qui fait la force, la force ne fait pas l’union. Il n’est pas trop tard pour faire entendre raison à toutes les forces qui refusent l’unité, car toutes celles et tous ceux qui veulent cette unité sont majoritaires dans l’électorat de gauche !

(1) La hausse des profits provoque l’inflation en Europe, selon les économistes de la BCE

(2) Le 13 octobre, en France et en Europe, mobilisons-nous contre l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes

(3) Trente ans de loi françaises sur l’immigration

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