RSS Feed

Créer un sursaut pour un front uni permanent

Écrit le 24 avril 2019 par Éric Thouzeau

Tous les samedis le pouvoir réprime plutôt que de répondre sur le fond aux revendications.  Près de 5000 gardes à vue, plus de 3000 condamnations, plus de 200 emprisonnés, une vingtaine d’éborgnés, 5 mains arrachées…Des journalistes sont visés à Paris, à Toulouse. Les sociétés de journalistes s’en émeuvent, le secrétaire du SNJ (syndicat national des journalistes) explique : « On a rarement vu une telle répression contre les journalistes dans notre pays » (1).

Dans sa « non-allocution », intervention annulée du fait de l’incendie de Notre-Dame, Macron ne répondait pas à l’exigence de justice sociale et fiscale qui secoue le pays depuis plus de 5 mois : aucune augmentation des salaires, des pensions et des minima sociaux ! Pire, il en appelait à travailler davantage. Et voilà que depuis une semaine, les responsables macronistes reprennent les uns après les autres une vieille obsession patronale : augmenter le temps de travail  sans augmenter les salaires !

Travailler mieux, moins, tous et gagner plus :

Les salariés travaillent ici autant que dans les autres pays d’Europe. Ils n’ont pas plus de congés ou de fériés qu’ailleurs. Macron aujourd’hui comme Sarkozy hier se moquent de nous. Ce qui compte pour eux, c’est d’aider les grandes entreprises à maximiser leurs profits et museler la combativité des salariés.

Le 23 avril 1919, une loi légalisait les 8 heures de travail par jour. Aujourd’hui, avec la hausse constante de la productivité du travail, ce sont les 32 heurs par semaine qui devraient être d’actualité pour donner du travail à toutes et tous, et en finir avec les temps partiels imposés. Le 1er Mai et toutes les mobilisations sociales à venir seront l’occasion de le rappeler. L’heure est au partage du travail et des immenses richesses pas à l’accumulation des fortunes ni à l’austérité avant un « ruissellement » qui ne vient jamais.

Créer les conditions d’un sursaut

Les luttes, nombreuses, se heurtent à un pouvoir politique intransigeant. Sans perspective concrète et immédiate d’alternative majoritaire. La dispersion des forces de gauche amène, selon les sondages actuels pour les européennes, à ce que ce soit trois listes de droite qui sont en tête : LREM, RN, LR ! Les électeurs de gauche sont désemparés, beaucoup risquent de s’abstenir. Pour ces électeurs, tous les dirigeants des différentes formations sont peu ou prou responsables de cette situation. Nul n’en sortira grandi ! Toutes les postures, arrière-pensées et manœuvres d’appareil ne peuvent que paraître dérisoires dans la situation actuelle.

Combien de temps cela va-t-il durer ainsi ? Les salariés, les citoyens sont massivement unitaires. Cette unité peut dépasser de façon dynamique les partis, associations et syndicats existants, mais… elle ne peut pas s’en passer. Conscients de cette situation, les militant.e.s du réseau de la Gauche démocratique et sociale (GDS) se battent pour le rassemblement quel que soit le nom qu’on lui donne : comité de liaison, confédération, fédération…Toute proposition dans ce sens est la bienvenue. Sans exclusive à gauche, il faut d’abord débattre des convergences sur les questions sociales et écologiques. Ne pas ignorer les divergences, mais ne jamais en faire un préalable pour mener des actions en commun sur ce qui est possible. Ensemble le 1 er mai ! Ensemble pour  construire un front uni permanent et préparer l’après-Macron.

(1) Le Monde Alexandre Piquard le 22 avril 2019


Aucun commentaire »

No comments yet.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.