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Créer une dynamique citoyenne pour rassembler à gauche

Écrit le 26 juin 2020 par Éric Thouzeau

En 10 ans, les versements aux actionnaires du CAC 40 ont augmenté de 70%, la rémunération des PDG du CAC 40 de 60%, alors que le salaire moyen au sein de ces entreprises n’a augmenté que de 20% et le SMIC de 12% sur la même période. Le dernier rapport de l’association Oxfam montre bien l’inégale répartition des richesses. Le même rapport a calculé les besoins des entreprises du CAC 40 pour investir dans la transition écologique. En limitant à 30% la part des bénéfices distribués aux actionnaires en 2018, 98% des besoins auraient été couverts. Une belle façon d’exprimer la contradiction entre actionnariat et écologie.

Mettre en œuvre sans tarder les propositions climatiques

L’essentiel du travail de la Convention citoyenne pour le climat a confirmé que l’urgence sociale et l’urgence climatique sont bel et bien liées (même si on peut regretter que la proposition sur la nécessaire réduction du temps de travail n’ait pas été retenue). Sans surprise le Medef regrette « certaines mesures extrêmes » adoptées lors de la Convention, en s’inquiétant de nouvelles « contraintes » pour les entreprises. Gageons que Macron va tenter de manœuvrer en cherchant à ne retenir que les propositions les moins négatives pour ses amis du CAC 40.  Plutôt que la satisfaction des besoins sociaux et la préservation de la planète, il oubliera les mesures contradictoires avec la libre concurrence et la suprématie du marché.

Au rassemblement des droites…

Macron ne change pas. Le fait qu’il prépare un nouvel « assouplissement » du travail du dimanche le démontre. Une fois de plus au détriment des salariés. Son plan de relance économique ignore les nécessaires relocalisations et réorientations écologiques. Le seul changement qu’il prépare serait un remaniement du gouvernement, alors que sa cote de popularité est toujours aussi basse. « Tout changer pour ne rien changer » telle est sans doute la devise de Macron, dont les partisans ont multiplié les accords pour les municipales avec les candidats LR pour « faire barrage » aux listes de rassemblement de la gauche et des écologistes dans de nombreuses villes. Après la « peur du rouge », voilà le « péril vert » agité par toutes les droites. Macron sent bien le danger : les rassemblements opérés, par exemple à Marseille et Toulouse, sont porteurs d’une dynamique et d’enseignements qui vont au-delà des seules élections municipales.

Opposer celui de la gauche sociale et écologique

Si les élections présidentielles avaient lieu demain, un duel Macron-Le Pen serait à nouveau le mauvais scénario du deuxième tour (*). Il est plus que temps d’opérer dans tous les territoires comme au plan national les convergences citoyennes, sociales et écologiques pour créer une dynamique de rassemblement à gauche. Affirmer l’exigence d’un candidat commun de la gauche et des écologistes, préparer dès à présent un contrat de législature devient urgent. Le macronisme est en difficulté, les résultats des municipales vont le confirmer. Alors que la colère sociale est toujours aussi forte dans le pays, la gauche dans toute sa diversité (et dans le respect de ses différentes composantes) doit enfin proposer un débouché politique à la hauteur de la crise et pour cela se rassembler. Cela permettrait de soutenir et développer les mobilisations à organiser sur les urgences sociales et écologiques ! Sans plus tarder !

(*) Sondage IFOP du 22 juin 2020


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