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Vive le service public de l’énergie !

Écrit le 27 janvier 2021 par Éric Thouzeau

Un rassemblement syndical des électriciens et gaziers a eu lieu jeudi 28 janvier sur le site Enedis d’Orvault à l’occasion d’une journée de grève dans ce secteur. J’ai représenté la Gauche démocratique et sociale (GDS) à ce rassemblement auquel les partis politiques de Loire-Atlantique ont été invités pour faire entendre leurs positions sur les projets Hercule et Clamadieu. François Ruffin (député LFI), Guillaume Garot (député PS), Aymeric Seassau (adjoint PCF à la maire de Nantes), Thibault Guiné (conseiller municipal Génération.s de Nantes), Jérôme Sulim (adjoint GRS au maire de Saint-Herblain) et moi-même ont tour à tour pris la parole. Si la gauche peut se réunir pour soutenir les luttes, pourquoi ne pourrait-elle pas se rassembler pour les élections ? Je reproduis ci-dessous mon intervention.

Conseiller régional des Pays de la Loire, j’interviens au nom de la Gauche démocratique et sociale (GDS) un réseau de militantes et de militants qui mettent le « social au cœur » de leur action. Pour résumer rapidement, nous pensons que les salariés qui sont celles et ceux qui produisent les richesses n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Le dernier rapport de l’Organisation non gouvernementale Oxfam le montre : les riches ne cessent de s’enrichir dans notre pays comme dans le monde entier alors que la pauvreté ne cesse d’augmenter y compris en France 6ème puissance mondiale.

Le service public, c’est le patrimoine de ceux qui n’en ont pas. Il appartient à tous les habitants, il est au service de toutes et tous. Malheureusement depuis une trentaine d’années, le néo-libéralisme (l’idéologie du capitalisme contemporain) s’en prend aux services publics pour les faire intégrer la sphère marchande. Tout devrait être soumis aux lois du marché, tout devrait être ouvert à la concurrence. Et ce qui reste de public doit aussi être géré suivant les critères du marché.

On voit aujourd’hui les dégâts que cela produit dans le domaine de la santé : des moyens insuffisants pour l’hôpital public et pour la recherche publique ! On en paye le prix aujourd’hui en plein pandémie du Covid.

Le cheminot que je suis (retraité maintenant après 35 ans d’activité au sein de l’entreprise publique SNCF) est pleinement solidaire de votre combat, vous les électriciens et gaziers. Depuis bientôt 30 ans nous luttons contre des directives européennes qui imposent la séparation entre le rail et la circulation des trains, entre infrastructures et opérateurs dans le secteur ferroviaire, entre infrastructures et fournisseurs dans le domaine de l’énergie. L’objectif des néo-libéraux est clair : casser les monopoles publics (qui sont pourtant de bon sens dans des domaines comme le ferroviaire, le gaz, l’électricité) et imposer la concurrence d’opérateurs privés.

Ces trente années de politiques néo-libérales n’ont nulle part amené une amélioration du service rendu aux usagers, ni fait baisser le prix payé par les consommateurs. En revanche, des actionnaires s’enrichissent. On a séparé EDF et GDF en disant que c’était des métiers différents, et maintenant on a la situation absurde où Enedis vend de l’électricité et du gaz, et  Engie vend du gaz et de l’électricité ! Mais cela ne leur suffit pas, avec les projets Hercule et Clamadieu, c’est une étape nouvelle du démantèlement qui est envisagé. Vous avez raison de le refuser.

Votre combat est juste. Il est d’autant plus juste dans un contexte où la transformation écologique de la société est une nécessité, vous en êtes conscients quand vous mettez en avant, avec raison, le projet Ecocombust pour la centrale de Cordemais.

Assurer sur tout le territoire un accès à l’énergie avec des tarifs abordables, développer des énergies renouvelables avec un souci de sobriété énergétique, cela relève d’une politique publique, de l’Etat qui doit pouvoir s’appuyer sur des entreprises publiques fortes, sur des instruments publics de la transition écologique. C’est tout le contraire du projet Hercule, par exemple, qui une fois de plus vise à privatiser les bénéfices et socialiser les pertes.

Comme vous le savez un collectif national « Pour un véritable service public de l’énergie » vient d’être créé. Tout naturellement la Gauche démocratique et sociale (GDS) en est partie prenante. L’avenir d’un service public ne concerne pas seulement les salariés de ce secteur, mais bien tous les citoyens. Alors, oui ensemble, Tous ensemble nous allons faire reculer Macron et son gouvernement. Vive le service public de l’énergie !


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