Une trentaine d’associations, syndicats et formations politiques de gauche (dont GDS44, la Gauche démocratique et sociale) du 44 signent un texte commun en cette période de pandémie. Exigences en termes de mesures d’urgence mais aussi pistes pour les jours et le monde d’après !
Alors que notre pays traverse une crise sanitaire, économique et sociale historique, toutes nos pensées vont d’abord aux personnes les plus touchées, aux soignant⋅e⋅s en première ligne, ainsi que vers l’ensemble des travailleurs⋅euses et bénévoles mobilisé⋅e⋅s pour assurer la continuité des services essentiels à la vie quotidienne de toutes et de tous. Nous pensons aussi aux personnes qui ont succombé au Covid 19 ainsi qu’à leurs familles.
Nous, collectifs, organisations associatives, syndicales ou politiques de Loire-Atlantique, exigeons que les autorités locales et nationales prennent leurs responsabilités face à l’urgence sanitaire, dans le respect des droits fondamentaux. Nous proposons un autre chemin, à l’inverse des dérives nationalistes et individualistes.
L’urgence sanitaire actuelle nécessite, après une mobilisation tardive et une communication opaque de l’exécutif, que les autorités prennent les mesures nécessaires pour protéger l’ensemble des citoyen⋅ne⋅s.
- Nous exigeons de la préfecture de la Loire-Atlantique l’arrêt de toutes activités économiques non essentielles, qui ne peuvent être réalisées à distance, qui ne sont pas reliées à la gestion de la crise sanitaire.
- Nous exigeons la réquisition de tous les masques détenus par les entreprises non essentielles et leur transfert aux équipes soignantes et aux salarié⋅e⋅s dont l’activité est nécessaire. Nous exigeons le dépistage de tous les salarié⋅e⋅s qui travaillent, un renforcement des moyens de contrôle de l’inspection du travail sur les conditions sanitaires et un droit de veto des instances représentatives du personnel sur la continuité des activités.
- Nous exigeons la rémunération à 100 % de tou⋅te⋅s les salarié⋅e⋅s placé⋅e⋅s en activité partielle, la prise en charge à 100 % des arrêts de travail pour garde d’enfant, et la prise en charge en accident de travail des salarié⋅e⋅s contaminé⋅e⋅
- Toutes les structures économiques ne vivent pas la crise de la même manière. Un soutien particulier doit être apporté aux petites structures de l’économie sociale et solidaire, ainsi qu’aux TPE et PME de notre territoire pour qu’elles puissent faire face à la crise sanitaire.
- Nous exigeons l’interdiction de versements de dividendes aux actionnaires : il n’est pas acceptable que les grandes entreprises persistent à rémunérer les actionnaires dans cette période de crise sanitaire et économique.
- Nous exigeons l’annulation des dérogations au code du travail et la reconnaissance du droit de retrait lorsque la sécurité sanitaire n’est pas garantie.
- Nous exigeons de l’ARS et du Conseil départemental une communication précise des mesures prises dans le cadre du plan bleu et exigeons le renforcement des moyens humains et matériels dans les EHPAD.
- Nous revendiquons une hausse conséquente du salaire, et non des primes temporaires, pour les personnels soignants et les travailleur⋅eu.ses les plus exposé⋅e⋅s, souvent les plus mal rémunéré⋅e⋅s.
- Dans les publics particulièrement impactés par le confinement et la période qui suivra, le chômage partiel n’est pas adapté à toutes les situations, notamment celles des artistes et technicien.ne.s intermittent.e.s du spectacle. De plus, ils risquent, si rien n’est fait, d’être exclu⋅e⋅s, en grand nombre, du régime de l’intermittence. Nous exigeons le déploiement d’un plan de soutien dédié car c’est aussi tout le tissu culturel et de la création qui est ainsi menacé.
La focalisation des moyens hospitaliers sur la lutte contre la pandémie, ne doit pas remettre en cause les droits des femmes, particulièrement le droit à l’Interruption Volontaire de Grossesse. Certes, l’allongement des délais pour l’IVG médicamenteuse en ville a été voté à 7 semaines de grossesse et est possible par téléconsultation. Certes, l’IVG reste un soin urgent pratiqué dans les services en toute sécurité. Mais l’accès y est inégal selon les endroits et selon les situations (mineures, migrantes etc). Il faut garantir qu’à la sortie du confinement, toute femme qui souhaiterait interrompre sa grossesse puisse le faire sur le territoire français. Les femmes et les enfants sont aussi durement touchés par le confinement, qui a provoqué un accroissement significatif des violences. Tous les moyens nécessaires doivent être donnés aux associations prenant en charge les femmes et les enfants victimes de violences pour assurer leur mise en sécurité.
Un toit c’est un droit et c’est une priorité de santé publique ! Bien avant cette crise, la situation des sans-abris et des mal-logé⋅e⋅s demandait des mesures fortes pour le logement des ménages défavorisés. L’épidémie de Covid 19 ne fera qu’accentuer les inégalités sociales face à l’habitat. Nous exigeons de toute urgence :
- De proposer à chaque sans-abri un hébergement, tout en développant l’accompagnement social ;
- Qu’aucune remise à la rue ne soit faite pour les hébergé⋅e⋅s, sans garantie d’un logement ou d’un hébergement et d’un accompagnement social renforcé ;
- Que le préfet, les mairies, réquisitionnent tout habitat vacant pour y parvenir ;
- Un moratoire de plusieurs mois à 1 an sur tous les impayés de loyers, les expulsions en cours ou à venir, et les factures d’énergie et de communication ;
- Le renforcement des aides au logement (AL, APL, FSL) pour un reste à charge minimum (10% du revenu disponible) pour les ménages en précarité ;
- La création d’un service public de l’habitat pour la régulation du marché locatif, du foncier, et la mise en œuvre d’une politique de logement pour toutes et tous ;
- L’encadrement des loyers, à la baisse, est une priorité pour atteindre 30% maximum du budget disponible des ménages. Le logement doit être d’usage, et non pas un bien de capitalisation pour rentier ou rentière ;
- La gravité de la crise sanitaire rend encore plus cruciale la prise en compte des conditions de vie de tous les immigré⋅e⋅s et réfugié⋅e⋅s sans papiers, dont beaucoup d’enfants. Ils/elles doivent être régularisé⋅e⋅
L’État d’urgence sanitaire ouvre aujourd’hui la porte à la restriction abusive de nos libertés individuelles. Les ordonnances du gouvernement sont appliquées sans possibilités de contrôle citoyen et de contre-pouvoir effectif. Nous ne sommes pas en guerre comme l’a affirmé Emmanuel Macron, mais face à une pandémie. Il ne faut pas pénaliser les citoyen⋅ne⋅s par une surveillance généralisée, mais plutôt généraliser les moyens de protection et de tests vis-à-vis du virus. Face aux dérives en termes de surveillance généralisée et de surenchère sécuritaire, nous appelons les citoyen⋅ne⋅s à :
- Refuser tout système de traçage contraire au respect de la vie privée qui enregistrerait et centraliserait des informations personnelles et de géolocalisation.
- Veiller à leurs libertés et dénoncer des contrôles qui s’avéreraient non justifiés.
- Surveiller les interpellations policières en posant des questions voire en filmant celles qui seraient problématiques.
Fidèles à l’idéal commun de la Déclaration Universelle des Droits Humains -que la France s’est engagée à mettre en œuvre-, nous invitons avocats et juristes à se mettre au service des celles et ceux qui seraient victimes de tels actes. Les mesures d’exception ne doivent pas s’ancrer dans le droit commun.
La crise que nous traversons nécessite une rupture avec l’actuelle conception capitaliste de l’économie et de la mondialisation néolibérale. Le « jour d’après » annonce l’impérieuse nécessité de transformations écologiques, sociales et démocratiques.
- Cette crise est révélatrice du délitement progressif du tissu productif essentiel à la vie du pays. Pour garantir notre indépendance, l’emploi et préserver notre environnement, nous réaffirmons la nécessité de relocaliser l’économie au plus près des besoins. Cela passe entre autres par la reconquête industrielle de nos territoires tout en redonnant du pouvoir aux salarié⋅e⋅s dans leurs entreprises et services publics.
- L’impératif écologique devra irriguer plus que jamais l’ensemble de nos actions et de nos politiques pour répondre au changement climatique et lutter contre la destruction de nos écosystèmes. Nos industries et l’ensemble de notre tissu économique doivent engager une transformation écologique radicale, le développement d’énergies propres et renouvelables, avec l’implication et la formation des salarié⋅e⋅s. La relance économique d’après-crise sanitaire sera un moment clé pour l’avenir de la planète et la lutte pour la justice climatique !
- Les mesures nécessaires à la gestion de cette crise ne sont pas sans coût. C’est pourquoi nous réaffirmons la nécessité d’une lutte déterminée contre l’évasion fiscale. Nous exigeons une participation solidaire à hauteur de leurs moyens des plus grandes fortunes de ce pays, ainsi que des revenus financiers à l’effort nécessaire à la sortie de cette crise et au redressement du pays. Cela passe par exemple par le rétablissement immédiat de l’I.S.F. Afin d’en faire un des outils de justice sociale et de redistribution, nous militons pour une réforme de la progressivité de l’impôt sur le revenu.
- La future récession économique et financière rend urgente la réduction du temps travail – à 32h par semaine, avec une 6ème semaine de congés payés et une retraite dès 60 ans – qui reste la solution d’avenir. L’égalité d’accès à l’emploi, d’évolution de carrière et de salaire entre les femmes et les hommes, et la lutte contre les discriminations, demeurent des combats à mener. La réforme des retraites et celle de l’assurance chômage doivent être abandonnées. Elles aggraveraient les inégalités et accentueraient la paupérisation. Refusons les cures d’austérité, choisissons le partage plutôt que la loi du plus fort.
- Cette crise renforce la nécessité de changer de modèle agricole dominant, de concentrer la production agricole sur notre sécurité alimentaire, en privilégiant des formes d’agriculture paysanne, durable et biologique permettant le respect de la biodiversité et le rythme des sols. Nous devons, dès aujourd’hui, apporter localement un soutien par des aides à la conversion (en complément aux aides nationales) et l’organisation de la consommation par circuit-court. Cette transition ne sera possible, qu’à la condition d’avoir des paysan⋅ne⋅s nombreux⋅ses sur des fermes à taille humaine.
- Le creusement des inégalités qui découle directement des fermetures des écoles doit être une préoccupation majeure. Nous demandons le recrutement de personnels, sous statut fonction publique d’État et territoriale, afin d’augmenter la présence d’adultes par élèves dans les classes et les établissements scolaires. La crise a mis à jour l’incapacité de nombre de familles à accéder à Internet, posséder un ordinateur ou une tablette. L’accès numérique doit être traité comme un service essentiel public et non marchand. Nous demandons un total réengagement de l’État dans ce secteur.
- Nous voulons redonner aux collectivités locales les moyens nécessaires pour répondre aux besoins des populations en cette période de crise.
- Nous devrons renforcer partout où c’est possible les politiques de solidarités à l’inverse des logiques de compétitions qui prévalent aujourd’hui. Nous devons prévoir en Loire-Atlantique un plan massif de développement du parc de logement social.
Les gouvernements successifs ont mis en œuvre des plans d’économie sur la santé, diminuant les moyens humains, financiers et matériels. L’hommage aux soignant⋅e⋅s ne saurait masquer la gravité de ces choix et leur responsabilité dans l’insuffisance des moyens actuels pour répondre à la pandémie. Parce que le système de santé n’est pas viable, et parce que les personnels de santé sonnaient l’alarme depuis longtemps, nous nous engageons, au sortir de cette crise, à transformer les applaudissements de soutien en actes concrets. Un service public demande des moyens, humains, financiers, pour les conditions de travail des soignant⋅e⋅s et pour la vie des patient⋅e⋅s.
De la même façon, la crise sanitaire a mis en évidence le manque de moyens alloués à la recherche publique dans la santé et en général. Il nous faut un plan d’investissement massif et pérenne dans toute la recherche publique pour porter l’effort budgétaire afin de pouvoir anticiper les futures crises, et d’accompagner la nécessaire transition écologique.
En Loire-Atlantique, le cap actuel de réduction de 353 lits et 800 personnels au CHU n’est pas tenable si l’on tire les conséquences de la crise actuelle. Nous exigeons un moratoire sur la réduction de l’offre de soins pour repenser le projet de CHU, ainsi qu’une réflexion complète pour un nouveau maillage territorial de la santé sur notre département.
Les services publics sont notre bien commun. Nous devons élargir le champ des possibles, et exiger plus généralement des collectivités locales et de l’État que les besoins essentiels à la vie en société ne soient plus soumis aux intérêts privés, mais réappropriés pour l’intérêt général.
Nous avons conscience de la nécessité d’avancer unis dans la prochaine période pour remettre l’Humain et la Planète véritablement au cœur des politiques de demain. C’est le sens de cette tribune collective, de ces revendications communes pour préparer ensemble le fameux « jour d’après », que nous voulons empli d’espoir en de nouveaux « jours heureux »*.
L’heure est à l’organisation de la solidarité et de l’entraide. Si l’on veut imaginer une réelle sortie de crise, ce sont ces valeurs qu’il faut faire vivre dès maintenant, et bien plus encore dès la fin du confinement. Restons mobilisé⋅e⋅s chez nous durant le confinement et, dès que cela sera possible, dans l’espace public avec toutes les forces progressistes présentes sur notre territoire.
Un autre modèle de société est nécessaire
Signataires en Loire-Atlantique : Alternatiba Nantes, Attac 44, l’Autre Cantine Nantes, AVEC – association de veille écologiste et citoyenne, CCFD-Terre Solidaire 44, Citoyens pour le Climat et le Vivant Nantes, Collectif nantais du refus de la misère, Droit Au Logement 44 (DAL44), Extinction Rebellion Nantes, Fakir, I-boycott Nantes, Ingénieurs sans frontières Nantes, GIGNV, Notre Affaire à Tous-Nantes, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) 44, Planning Familial 44, Youth For Climate Nantes, Union Départementale CGT 44, Confédération paysanne 44, Solidaires 44, Collectif citoyen Saint Herblain à Gauche Toute / Sant Ervlan a-Gleiz Penn da Benn, EELV 44, Ensemble ! 44, La France Insoumise 44, Gauche Démocratique et Sociale 44 , Gauche Républicaine et Socialiste 44, Génération-s 44, Nantes en Commun·e·s, Nouvelle Donne 44, Parti Communiste Français 44
J’apprécie beaucoup cet appel qui répond en tous points au rêve que j’ai fais et vous adresse!
Cordialement
MS
Dans ma nuit du 21 au 22 avril 2020
J’ai fait un rêve étrange et bienheureux, celui d’un pays et de bien des gens de ce pays qui tirent les conséquences des révélations de la crise du Covid 19. Plutôt que l’abandonner à mon psychanalyste, qui risque d’en tirer de folles interprétations, je m’empresse de vous le raconter et de le faire connaître.
Les gens qui dans mon rêve s’agitaient, dans une espèce de gigantesque forum à l’Antique, étaient très excités à l’idée que « l’Après » risquait de n’être que le même paysage, en plus difficile à vivre que « l’avant ». Et ce sera une succession d’envies collectives qui se succéderont dans ce rêve presqu’éveillé…
J’ai rêvé que les gens ont découvert qu’un grand nombre d’Ehpad étaient la propriété de grands groupes financiers qui avaient sacrifié depuis longtemps déjà la qualité de vie, la sécurité des personnes âgées pour alimenter les actionnaires et dirigeants. Les gens demandaient que revienne au secteur public le réseau des Ehpad auquel seraient donnés les moyens en personnel et en prévention pour la qualité de vie de leurs pensionnaires
J’ai rêvé que les gens ont découvert qu’une partie de la population, indispensable pour la vie quotidienne (agents d’entretien, éboueurs et autres) avaient des salaires et conditions de travail indignes qui avaient des conséquences pour ces salariés, mais au-delà pour toute la population. Les gens réclamaient donc une revalorisation majeure des salaires et des conditions de travail de ces salariés.
J’ai rêvé que les gens, confinement aidant, disaient leur envie de consommer autrement, et du coup sans doute contribuer à la protection de l’environnement : changer leurs habitudes de déplacement, modifier leur consommation aussi bien alimentaire, que d’autres biens sans doute pas si nécessaires…
J’ai rêvé que les gens découvraient et plébiscitaient le salaire à vie proposé notamment par Bernard Friot, un système visant à supprimer toutes les rustines sociales d’avant (rsa, roi, aides diverses) et donner sens aet droit au travail et à la socialisation de chacun.
J’ai rêvé que les gens ont découvert qu’il y avait en France d’innombrables agriculteurs qui savaient se mobiliser, offrir des biens localement et qu’il était nécessaire de revoir complètement les fondamentaux de l’agriculteur en France en permettant de punir la FNSEA qui ne représente que les très grands propriétaires et l’exploitation d’agriculteurs étrangers au bénéfice d’une agriculture revalorisant les territoires et le développement d’exploitations petites et moyennes, avec des circuits courts
J’ai rêvé que les gens ont découvert que l’information qu’ils recevaient venaient de journaux, de chaines télé, pour la plupart aux mains de quelques grandes fortunes qui imposent dans les médias leur discours, leur pensée entièrement constituée de la protection de leur modèle économique et politique. Et les gens disent fortement vouloir une information pluraliste, indépendante, des médias diversifiés et aidés si nécessaire.
J’ai rêvé que les gens ont entendu des ministres dirent que la loi retraite devait être reportée, donnant raison aux syndicats qui l’avait refusée et les gens réclament donc son abandon
J’ai rêvé que les gens ont découvert qu’Amazon était un incroyable prédateur sacrifiant son personnel imposant sa loi et ses objectifs aux dirigeants politiques. Et les gens proposent de substituer à Amazon des entreprises publiques ou privées éthiques, et notamment la Poste pour remplacer le monstre Amazon
J’ai rêvé que les gens ont vu le rôle déterminant du service public dans ces heures difficiles et demandent donc de maintenir la SNCF, les aéroports comme entreprises publiques.
J’ai rêvé que les gens étaient très critiques quant à l’exercice des pouvoirs ; tantôt la parole est monopolisé par les docteurs , tantôt le pouvoir d’’un seul homme qui décide (à 65 ans on reste confiné je veux ma Notre-Dame en 5 ans, etc…), des décisions autoritaires (rentrée scolaire sans les syndicats enseignants, conditions de travail définies sans les syndicats…) et donc les gens veulent maintenant que pour l’ensemble de la vie du pays un fonctionnement démocratique soit généralisé permettant de donner leur place et rôle effectifs à tous, élus, syndicats, partis, citoyens
J’ai rêvé que les gens ont été choqués de la situation pourtant dénoncée depuis longtemps de l’hôpital public (par les lois successives des Juppé, Bachelot, Touraine, Buzyn) et réclament qu’un plan de restructuration de l’hôpital public, basé sur les besoins sanitaires réels de la population, avec une revalorisation majeure des salaires du personnel soit décidé.
J’ai rêvé que les gens ont découvert que la question de l’argent leur était faussement présente leur laissant croire qu’il y avait pénurie alors qu’il y a seulement un problème de répartition. Et donc les gens, à l’instar d’économistes compétents et reconnus, réclament de ponctionner de façon très importante les plus riches pour satisfaire aux besoins de tous.
J’ai rêvé et c’est sans doute le moment le plus important de mon rêve que les gens ont vu que le monde était dirigé par des forces hostiles à leur bonheur, à leur santé, tout à la fois des caricatures humaines comme les trump bolsonaro orban, xi jin ping, mais plus discrets et bien organisés les puissances d’argent et leurs serviteurs (Gates, MEDEF, macron, Merkel, …). Et les gens ont dit que rien de ce qu »ils souhaitent ou si peu n’est envisageable sans le remplacement des exploiteurs par des gouvernances nouvelles populaires démocratiques à l’objectif d’une société des biens communs.
J’ai rêvé, et là je dois dire que cela m’a particulièrement ému, que les gens ont raconté avoir apprécié, dans la crise covid 19, l’engagement, la solidarité des plus modestes, et dans ceux-là beaucoup d’immigrés, et ne veulent plus des discours de haine contre les immigrés, mais un retour à une France ouverte, généreuse débarrassée des porteurs de haine et de division.
Et j’ai rêvé que les gens se sont mobilisés pour exiger des organisations se disant de gauche, démocratiques, sociales d’accepter de franchir une nouvelle étape en se rapprochant pour favoriser la construction du projet qu’ils ont souhaité. Et dans mon rêve, après quelques ronchonnements quelques mises à l’écart j’ai vu se constituer un puissant mouvement qui a…Et je me suis malheureusement réveillé à ce moment -là…
Et au réveil ?!
Evidemment c’était un rêve ! Mais il se dit parfois que le rêve peut devenir réalité. Et ce que je retiens de ce que je vis à travers mes contacts dans mon quotidien de confiné, et des nombreuses lectures qu’il me permet, c’est que de réels mouvements d’opinion, de nombreuses actions de solidarité nouvelles, se produisent dans cette crise sanitaire.
Des déclarations nombreuses venues de personnalités les plus diverses, d’associations ou de groupes d’associations, d’organisations politiques plaident pour des transformations majeures dans notre organisation sociale et politique…
Je constate aussi que les forces néo-libérales de « l’avant –crise » sont pour leur part déjà en complicités multiples pour préparer leur « après », fait des mêmes recettes de plus de contraintes pour les salariés, de plus de soutien aux puissants, d’utilisation des effets de la crise pour accélérer des « réformes » antisociales.
Et mon rêve me dit très fort : il faut au plus vite que ceux qui ont envie d’une vie meilleure pour tous se mobilisent plus encore, que ceux de gauche antilibérale qui ont un peu de pouvoir à travers leurs organisations politiques, loin de la supercherie d’une impossible union nationale, se rapprochent, réfléchissent ensemble, proposent ensemble aux « gens », mobilisent ensemble pour créer les conditions d’un urgentissime changement de cap en France (et bien sûr au-delà des frontières aussi)
Et mon rêve se traduit très fort par une espérance, une envie que partage implicitement ou explicitement bien des gens, une perspective de changement. Alors ?
J’ai entendu, venant de tous les partis de gauche des propositions pour l’après et l’affirmation qu’il fallait s’unir. Et je ne vois rien se dégager jusqu’alors, sinon un repliement de chacun sur ses bonnes propositions. Et si tous mettaient leurs intelligences, leurs militances, leurs énergies pour ensemble se retrouver, réfléchir, produire, revendiquer ensemble ? Et annonçaient publiquement l’événement. Ce groupe, dans cette période d’accélération de l’histoire, se réunirait à un rythme très soutenu pour se mieux connaître, partager de l’information, partager des points de vue, partager des expressions publiques ; il aurait pour tâche de faire largement connaître à la population les résultats de ces réflexions partagées, de faire connaître ses revendications communes. Ce groupe serait ainsi aussi, en ces temps de fragilisation de la démocratie un groupe de vigilance précieux. Un groupe qui renforcé par un cheminement commun pourrait peut-être esquisser quelques perspectives de transformations politiques…
Un dormeur éveillé anonyme, le 23 avril 2020