Non seulement la mobilisation contre la retraite à points de Macron ne faiblit pas, mais elle a même connu un regain le 24 janvier. « Et on continue, et on continue jusqu’au retrait » ont raison de chanter toutes celles et tous ceux qui sont de plus en plus déterminés à faire plier Macron. On a devant nous des semaines et des mois de mobilisation, car plus les salariés découvrent le projet de contre-réforme, plus ils le rejettent. Macron devra céder !
Le Conseil d’Etat vient d’infliger un camouflet au gouvernement
Dans son avis, il fustige des « projections financières lacunaires » et un recours annoncé à 29 ordonnances qui « fait perdre la visibilité d’ensemble ». Il retoque la « promesse » (déjà particulièrement floue) d’une revalorisation du salaire des enseignants prévue dans le projet de loi sous forme de lois de programmation. Le gouvernement a beau vouloir aller vite, il est loin d’avoir gagné la partie !
Fidèle à son orientation néo-libérale, le président des riches n’entend plus seulement contenir les dépenses de retraite malgré une hausse du nombre de retraités mais il veut les baisser de 14% du Pib aujourd’hui à 13% en 2050 ! Et au passage baisser le montant des cotisations de l’Etat employeur de 45,9 milliards. Quant à la baisse des cotisations sur les très hauts salaires, ce sera 4 milliards en moins de cotisations (et la voie ouverte à une montée en puissance des fonds de pension).
Macron et Philippe comptent sur une mise en œuvre étalée dans le temps de tous ces mauvais coups pour les faire passer. Que Macron se méfie : plus il semble nous prendre pour des gogos faciles à tromper, plus la colère monte. Ce n’est pas l’âge pivot-âge d’équilibre envisagé à 65 ans (67 à terme) qui fera baisser la tension dans le pays.
Un recul programmé du pouvoir d’achat des retraités et leur appauvrissement, c’est ça la réforme Macron. A contrario des aspirations sociales à profiter de sa retraite en étant le plus longtemps en bonne santé.
Imposons ensemble un autre projet
Pas un euro de moins, pas une année de plus ! Retraite à 60 ans avec des départs anticipés pour compenser la pénibilité. Calcul sur les meilleures années ! Une pension pour une carrière complète de 75% du dernier salaire, avec un minimum au SMIC. Pour financer, il faut augmenter les cotisations sociales, et donc rogner sur les dividendes versés aux actionnaires.
A gauche, il faut se rassembler autour des exigences portées par le mouvement social. Il est nécessaire de soutenir les grèves, mais aussi d’affirmer qu’en cas de victoire de la gauche et des écologistes en 2022 la réforme Macon-Philippe, si elle était malgré tout votée, serait abrogée. Que toute la gauche défende la retraite par répartition et le calcul par annuités, qu’elle refuse la retraite à points, l’âge-pivot et la capitalisation : c’est positif.
Le débat doit se poursuivre à gauche au sommet, mais aussi dans tout le pays autour de ce qui nous rassemble et approfondir les questions qui nous séparent encore. L’objectif doit être d’établir un projet politique commun autour d’une répartition des richesses favorable au salariat et non à l’actionnariat. C’est la seule voie possible pour construire une alternative de gauche et opposer un candidat commun face au duo Macron-Le Pen. Il y a urgence !