J’ai représenté le Conseil régional au débat organisé par la CGT concernant l’avenir du site d’Arcelor-Mittal à Indre (44). Il s’agissait plus largement pour la CGT (l’Union départementale, l’Union locale Basse-Loire, l’Union des syndicats de la métallurgie et le syndicat d’Arcelor-Mittal) de poser la question de la place de la sidérurgie dans notre région, et de débattre de l’avenir de l’industrie de notre pays. La question des emplois qui y sont liés a bien sûr été au cœur de cette soirée.
Mickaël Eveillard, secrétaire général du syndicat CGT de l’usine Arcelor-Mittal de Basse-Indre a présenté un diaporama de la situation de son usine, en s’appuyant sur une étude du cabinet Sécafi, effectuée suite au droit d’alerte déclenché par le CE sur le projet de réorganisation d’Amal, la société ArcelorMittal Atlantique et Lorraine qui constitue la partie des activités françaises du groupe. Philippe Verbeke, délégué central CGT d’Arcelor-Mittal était également présent. Près de 200 personnes ont participé à cette conférence-débat, parmi lesquels de nombreux salariés d’Arcelor, des syndicalistes CGT de différents secteurs professionnels, mais aussi un représentant du syndicat FO d’Arcelor (la lutte à Basse-Indre est menée en intersyndicale CGT-CFDT-FO). Des représentants des différents partis de gauche étaient également présents (PS, PCF, EELV, Alternatifs, LO, POI, GA). Jean-Pierre Fougerat, Député de la circonscription et Maire de Couëron, est intervenu pour rappeler sa vigilance et le sens de sa participation au comité de suivi de l’accord. Jean-Luc Le Drenn, maire d’Indre, a aussi pris la parole et le Conseil général de Loire-Atlantique était représenté par Daniel Morisson.
Un accord qui n’a pas convaincu
En décembre dernier, j’avais fait partie de la délégation de la fédération du PS44 qui avait reçu l’intersyndicale CGT-CFDT-FO de Basse-Indre, et je m’étais également exprimé notamment lors d’un conseil fédéral du PS à ce sujet . Rappelons les faits : d’une part la lutte des sidérurgistes lorrains pour sauver les hauts fourneaux de Florange, d’autre part un accord signé le 30 novembre 2012 entre le gouvernement et Lakshmi Mittal qui n’a pas convaincu les syndicats. Pire, alors que rien n’avait permis de le prévoir, cet accord inclut l’annonce du transfert de Basse-Indre à Florange des opérations de décapage et de laminage. Les inquiétudes des salariés portent sur la stratégie de Mittal, la cohérence économique et industrielle de la réorganisation, et la pérennité à terme du site d’Indre. Il y a bien l’engagement écrit de Mittal concernant la pérennité de l’activité packaging sur le site d’Indre pendant 5 ans, mais chacun s’interroge sur l’avenir au-delà de cette période. Autant de questions qui ont été largement exposées par les différents intervenants.
La maîtrise publique
Je suis tout d’abord intervenu en faisant référence au combat des salariés de Pétroplus, en indiquant que la ténacité dans ce type de dossier va peut-être déboucher sur une issue positive. J’ai ensuite salué les propos tenus par les représentants syndicaux d’Arcelormittal de Basse-Indre qui présentent une argumentation solide, sérieuse et convaincante. Si le transfert des activités de laminage et de décapage se confirmait, la fragilisation du site d’Indre semble réelle. Le délégué central de la CGT d’Arcelor-Mittal a mentionné la journée d’action organisée par trente syndicats des usines européennes du groupe Arcelor-Mittal, et en a profité pour s’interroger sur les intentions de M.Mittal, et sur son possible désengagement de la sidérurgie européenne. Or la sidérurgie européenne est dominée à 70% par le groupe Arcelor-Mittal. L’absence de vision industrielle est pointée, ce qui interroge à juste titre sur l’avenir de la sidérurgie pour notre pays, et donc réinterroge sur le rôle de la puissance publique dans un secteur aussi stratégique pour notre avenir. La question de la maîtrise publique est légitime, elle s’est posée et se reposera encore. Cela pose plus largement la question de l’absence de politique industrielle à l’échelle européenne.
Une action régionale pour l’emploi
Ce sont plus de 150 entreprises dans la région des Pays de la Loire que le Conseil régional suit avec attention. Si la législation européenne interdit aux collectivités d’aider les entreprises juridiquement en difficulté (c’est-à-dire déjà en redressement judiciaire, en liquidation…), rien n’interdit d’agir en amont. La majorité de gauche régionale (socialistes, communistes, écologistes) mène une politique active avec une « obsession » : l’emploi. Cela passe par exemple par l’aide à des petites et moyennes entreprises confrontées à un refus de prêt par les banques.
En ce qui concerne un dossier comme celui d’Arcelor-Mittal, j’ai rappelé le travail fait en commun avec Nantes-Métropole et le Conseil Général 44. Sur de nombreux autres dossiers, nous travaillons également avec l’Etat en région, notamment le commissaire au redressement productif. J’ai enfin indiqué la disponibilité du Conseil régional pour toute initiative, réunion, table-ronde, rencontre ayant pour objectif la défense de l’emploi dans la Basse-Loire.
RT @ericthouzeau: Arcelor-Mittal, débat #CGT : l’avenir de Basse-Indre et l’action du CR #paysdelaloire pour #emploi http://t.co/wsPnfRrvAd
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[…] rendant public un appel pour défendre le site Arcelor-Mittal de Basse-Indre, fragilisé par la décision de Mittal de transférer certaines activités de Basse-Indre à Florange. Une cinquantaine de maires, conseillers régionaux, conseillers généraux, élu-e-s locaux de […]